Don't Say A Word : L'homme qui en savait trop
Cinéma

Don’t Say A Word : L’homme qui en savait trop

Michael Douglas souffre une fois de plus d’une fêlure de l’organe familial. On le savait capable de grandes inquiétudes pour sa progéniture, tel qu’il en fit la démonstration dans Traffic, mais voilà que les forces du mal abusent de sa patience en revendiquant le kidnapping de sa jeune  fille.

Michael Douglas souffre une fois de plus d’une fêlure de l’organe familial. On le savait capable de grandes inquiétudes pour sa progéniture, tel qu’il en fit la démonstration dans Traffic, mais voilà que les forces du mal abusent de sa patience en revendiquant le kidnapping de sa jeune fille. Douglas est le docteur Nathan Conrad, psychiatre. Un homme comblé qui, après de grosses journées à potasser les dossiers de ses patients, rentre prestement à la maison retrouver une épouse plâtrée (Famke Janssen) et une gamine enjouée (Skye McCole Bartusiak). Et juste comme il s’apprêtait, en cette veille de l’Action de grâce, à mijoter une dinde dodue, un commando débarque et suspend, pour un moment, le bonheur filial.

Ces malfaiteurs, qui n’ont visiblement pas le sens des valeurs, sont à la recherche d’un bien, bassement matériel, dont l’emplacement sommeillerait dans la conscience dérangée d’Elizabeth (Brittany Murphy, Girl Interrupted), une patiente du Dr Conrad. Le contrat est limpide: la fillette contre le renseignement. La prémisse de base de ce film est celle de la nouvelle d’Andrew Klavan, auteur récompensé pour le caractère mystérieux de son oeuvre. Force est de constater qu’il ne reste plus beaucoup de mystère après que le scénariste Anthony Peckham a achevé d’aplanir le suspense en s’assurant l’immobilité de la mère, en érigeant la famille en sainte valeur, et en introduisant le personnage d’une détective au physique déroutant (Jennifer Esposito, en clone de Cindy Crawford).

Gary Fleder (Things To Do in Denver When You’re Dead), le réalisateur du film, n’a guère fait mieux. Démontrant une méconnaissance flagrante du milieu psychiatrique, il semble s’être dit que de simples cadrages dans une zone à haute sécurité, accompagnés de quelques mots ronflants tels que " Freud ", " psychose " et " schizophrénie " suffiraient à convaincre le spectateur de l’état alarmant de la patiente au centre de l’intrigue. En fin négociateur, Douglas affligera la malade d’un grand plaidoyer larmoyant où il agitera la poupée de sa fille en guise d’argument. Toutes ces tribulations manquent tristement de vraisemblance. Ainsi sommes-nous sidérés d’apprendre que la patiente a feint la folie pendant 10 ans pour échapper aux malfaiteurs, de même que ces derniers l’ont pourchassée aussi longtemps pour retrouver un vulgaire… rubis. Quoi qu’il en soit, le bien triomphera du mal, car on a empêché une famille heureuse de mastiquer une tranche de dinde, un soir de rassemblement.

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