Avanim : L'ennui
Cinéma

Avanim : L’ennui

Avanim, de Raphaël Nadjari, raconte les tribulations administratives d’une femme qui s’ennuie. Et elle n’est pas la seule à s’ennuyer.

Michale (Asi Levi) s’ennuie le jour à travailler avec son père (Uri Gabriel) dans un cabinet de comptables de Tel-Aviv et s’ennuie le soir avec son mari (Danny Steg). Nous nous ennuyons aussi à suivre la vie de cette femme ordinaire, que le film montre dans toute sa banalité: Michale se brosse les dents; Michale marche dans la rue; Michale fume une cigarette; Michale boit du thé; Michale est en retard pour aller chercher son fils à la garderie… Et que dire des interminables scènes de prière!

Une large part de l’histoire concerne les platitudes administratives menant à l’ouverture prochaine d’une école talmudique, dont le financement est planifié par Michale et son père. Si l’école était à Montréal et que les subventions étaient accordées puis retirées par le gouvernement, ce serait peut-être intéressant. Mais y a-t-il quelque chose d’extraordinaire à ce qu’une école juive soit subventionnée en Israël?

On ne peut pas vraiment dire qu’il ne se passe rien dans Avanim, particulièrement si on considère les deux actes de violence insensée (y compris un attentat sur une place publique) qui s’y produisent. Mais étonnamment (ou pas), même ces événements dramatiques n’affectent pas réellement la protagoniste, qui est uniformément amorphe et déprimante du début à la fin du film.

Raphaël Nadjari a réalisé Avanim sans grands moyens, tournant rapidement et laissant place à l’improvisation. Cette méthode donne au film un caractère intimiste et naturel, ce qui est bien respectable, mais Nadjari n’arrive pas à nous convaincre que les petits gestes des personnages ont une portée thématique.

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