Cinéma

Jean-Philippe, Curse of the Golden Flower, L’Illusion tranquille, Miss Potter : Brèves Cinéma 2007-01-11

Jean-Philippe

Après Janis et John et Podium, la vague de comédies françaises célébrant avec irrévérence les vieilles stars rock se poursuit avec Jean-Philippe, dans lequel Fabrice Luchini interprète un fan fini de Johnny Hallyday (dans son propre rôle), "le plus grand chanteur français de tous les temps". Mais après un accident, Fabrice se réveille dans une dimension parallèle où son idole n’existe pas! Il se lance donc à la recherche de Johnny, Jean-Philippe Smet de son vrai nom, et entreprend d’en faire la superstar qu’il aurait dû être. À partir de cette prémisse rigolote, Lautent Tuel réalise un film joliment absurde, mais au propos plutôt mince et au rythme un peu trop relâché. Reste le plaisir de voir l’irrésistible Luchini à l’oeuvre et d’entendre les chansons intemporelles de Hallyday. (K. Laforest)

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Curse of the Golden Flower

Pour son plus récent long métrage, Zhang Yimou nous transporte en Chine, il y a de cela mille ans. La dynastie Tang voyait alors sa deuxième période prendre fin. À la veille de la fête des Chrysanthèmes, l’atmosphère au palais impérial est volatile. L’empereur (Chow Yun Fat, solide) accueille son deuxième fils, qui revient de la guerre. L’impératrice (Gong Li, superbe), quant à elle, est aux prises avec une étrange maladie. Dans les couloirs, diverses rumeurs courent. Quelque chose de grave se trame… Formidable festin visuel, Curse of the Golden Flower se distingue d’abord par la qualité de ses décors et de ses costumes. Un récit fécond, marqué par de nombreux rebondissements, entretient l’intérêt de bout en bout. On soulignera enfin la qualité des séquences d’action, composées avec un dessein poétique qui contribue au succès d’ensemble. Très beau. (M. Defoy)

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L’Illusion tranquille

photo: Joanne Marcotte

"Le modèle québécois: si ça marchait, on le saurait!" Cette sentence, franche et directe, annonce la couleur de L’Illusion tranquille, documentaire à vocation polémique réalisé par Joanne Marcotte – également coscénariste, avec Denis Julien. La cinéaste appelle à la barre de nombreux observateurs (économistes, fiscalistes, universitaires…), qui entreprennent de déboulonner le grand mythe du Québec solidaire, égalitaire et démocrate. Sondés sur les mêmes questions, d’éloquents représentants de la génération des 20-30 ans ajoutent leur grain de sel. Les thèses avancées sont provocantes et étayées avec couleur, quoiqu’elles ne fassent pas dans la nuance. Et pour le droit de réplique, alors? Les figures ciblées ne devraient pas tarder à réagir. Après tout, les débats, on aime bien ça dans la Belle Province. www.lillusiontranquille.com (M. Defoy)

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Miss Potter

Dans l’Angleterre pittoresque du début du siècle dernier, Beatrix Potter (Renée Zellwegger, maniérée) détonne dans son milieu aisé. Vieille fille préférant dessiner des lapins que se marier, son indépendance est légitimée quand ses livres de Peter Rabbit sont publiés et remportent un énorme succès. Qui plus est, elle découvre finalement l’amour avec son éditeur (le toujours charmant Ewan McGregor, qui partageait aussi la vedette avec Zellwegger dans Down With Love), et la sour de ce dernier devient sa meilleure amie (Emily Watson, qu’on aurait préférée dans le rôle principal). Miss Potter est une biographie assez classique, mais le film de Chris Noonan (Babe) adopte parfois agréablement le ton fantaisiste des histoires de Potter. On nage dans la guimauve, mais on ne s’y noie pas. (K. Laforest)