Casablanca : À l'amour comme à la guerre
Cinéma

Casablanca : À l’amour comme à la guerre

Du 14 au 20 mars, le Cinéma du Parc présente une nouvelle copie 35 mm de Casablanca, le chef-d’oeuvre de Michael Curtiz.

Pour beaucoup, Casablanca demeure encore et toujours la plus belle histoire d’amour jamais vue au cinéma et, dans une optique plus générale, l’un des meilleurs films de tous les temps. Il faut dire que tous les éléments étaient en place pour que l’oeuvre devienne un classique. Casablanca dépeint de façon particulièrement poignante un triangle amoureux qui prend des proportions épiques, alors que s’y voient mêlées des questions d’honneur, d’idéalisme et de sacrifice. Des notions qui semblent aujourd’hui bien lointaines, dans un monde où le désengagement règne, tant face au patriotisme qu’en amour.

Nous sommes en 1942, alors que la France et une grande partie de l’Europe sont occupées par les Nazis. Beaucoup de gens veulent s’enfuir vers l’Amérique, mais ceci implique un détour tortueux par l’Afrique du Nord et l’obtention de papiers de transit. Ces derniers étant très difficiles à s’approprier, de nombreux individus se retrouvent bloqués à Casablanca. L’un d’eux est Victor Laszlo (Paul Henreid), un héros de la Résistance qui désire désespérément se procurer les papiers en question par l’entremise de Rick (Humphrey Bogart), le propriétaire du Café Américain. Il n’y a qu’un hic: Laszlo est accompagné de son épouse, Ilsa (Ingrid Bergman), avec qui Rick a vécu quelques années auparavant un grand amour dont il ne s’est jamais remis…

Un des éléments les plus extraordinaires de ce film, réalisé de main de maître par Michael Curtiz, est le décor où se déroule le récit, un Casablanca exotique, surpeuplé, à la fois festif et tendu, où la chaleur du désert et la menace nazie se font toujours sentir. Ironiquement, aucun des acteurs et artisans du film n’a mis le pied dans la ville marocaine, Casablanca ayant entièrement été tourné dans les studios californiens de la Warner. Un bel exemple de la magie du cinéma!

Les superbes images en noir et blanc, la glorieuse musique de Max Steiner et les innombrables scènes et répliques mémorables que contient le scénario jouent aussi pour beaucoup, tout comme évidemment la grande qualité de l’interprétation. Y a-t-il un acteur qui est déjà parvenu à évoquer aussi bien l’amertume et le cynisme d’un homme au coeur brisé que Bogart? Et que dire de la beauté immortelle et de l’émotion à fleur de peau d’Ingrid Bergman! Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, on ne se fatiguera jamais de voir et revoir Casablanca.

À voir si vous aimez /
To Have and Have Not de Howard Hawks, Notorious d’Alfred Hitchcock, The Maltese Falcon de John Huston