Arcade Fire : Derrière le miroir noir
Cinéma

Arcade Fire : Derrière le miroir noir

Après sa parution en ligne le 15 décembre dernier, le film Miroir noir consacré à la formation Arcade Fire sera présenté le 2 avril au National. Rencontre avec Win Butler et le réalisateur Vincent Morisset.

Environ quatre minutes après le début du film Miroir noir. Neon Bible Archives, alors qu’Arcade Fire interprète Wake Up parmi la foule à l’Olympia de Paris, un jeune homme aux premières loges semble impassible jusqu’à ce qu’un frisson lui parcoure le corps. Sa réaction ne dure qu’un instant, mais son expression faciale ne ment pas.

Réalisé par Vincent Morisset, Miroir noir cherche justement à saisir cette émotion viscérale ressentie à l’écoute des compositions du groupe montréalais. Oubliez les longs documentaires complaisants ou les concerts vidés de leur énergie lorsque transférés sur pellicule. Le long métrage de 75 minutes, un véritable film d’art, a été conçu pour se distinguer des traditionnels DVD consacrés au monde de la musique.

"Je me suis inspiré du documentaire Step Across The Border consacré à Fred Frith", confie Vincent, rencontré dans les quartiers généraux d’Arcade Fire. "Il n’y avait pas vraiment d’entrevue, seulement une série de séquences où on le voyait créer à différents moments de sa journée. Je trouvais ça très révélateur de sa personnalité. C’est ce vers quoi je voulais tendre en réalisant Miroir noir", auquel participe également le réalisateur Stéphane Lafleur (Continental, un film sans fusil) à titre de monteur.

À travers des séquences filmées en concerts, en coulisses, sur la route et lors de l’enregistrement de l’album Neon Bible dans une église à Farnham, l’oeuvre nous introduit dans l’intimité des musiciens. Un monde jusqu’à maintenant gardé privé par le groupe qui n’est pas du genre à recevoir un scribe du 7 Jours dans sa demeure. "Il y a une différence entre un caméraman qu’on invite en tournée et un photographe qui s’invite en cognant à la porte de l’église à Farnham", blague à ce sujet Win Butler, chanteur et guitariste d’Arcade Fire. "Vincent Morisset est un ami de Régine (Chassagne) depuis qu’ils ont étudié au cégep ensemble. Il est dans notre entourage depuis nos premiers concerts. Le film était en fait un prétexte pour travailler avec lui. Nous n’avons jamais eu l’impression d’avoir un intrus parmi nous."

Sincère, le résultat ne laisse jamais deviner de mise en scène. Même lorsque Win danse un slow avec le multi-instrumentiste Tim Kingsbury. "Je voulais qu’on nous voie au naturel. De par notre musique, les gens perçoivent Arcade Fire comme un groupe très sombre, ce qui n’est pas le cas."

Téléchargeable en ligne depuis le 15 décembre, Miroir noir sera offert en magasin le 7 avril. Une projection publique est aussi prévue au National, "afin que les images de Vincent respirent sur grand écran, explique Win. Je peux en témoigner, voir Batman sur Imax et l’écouter sur un écran d’ordinateur sont deux expériences complètement différentes."

Risque-t-on de voir Arcade Fire se produire après le visionnement? "Ce n’est pas dans les plans, mais j’avoue que ça pourrait être cool. Le National est une superbe salle."

Le 2 avril
Au National

Miroir noir, Neon Bible Archives
DVD en magasin le 7 avril