All the Days Before Tomorrow : L'exil
Cinéma

All the Days Before Tomorrow : L’exil

All the Days Before Tomorrow, réalisé de façon indépendante dans le coeur même de la bête, marque le retour au pays du cinéaste québécois François Dompierre.

Au tournant des années 2000, François Dompierre fait le choix audacieux de quitter le Québec pour la Californie, où il s’inscrit à la célèbre école de cinéma de l’Université de la Californie méridionale (USC): "Une expérience très enrichissante, qui est arrivée au bon moment. Après quelques années à taponner ici, à Montréal, je sentais que ma place était… ailleurs."

Après avoir testé, expérimenté, défriché le cinéma dans le cadre de ses études, Dompierre commence la rédaction d’un scénario qui deviendra son projet de thèse de fin d’études. "Un producteur a lu mon scénario, explique-t-il, et il a décidé d’embarquer dans le projet. Aux États-Unis, la production d’un film peut commencer en quelques mois à peine, du moment que tu trouves les bons acteurs… Le financement se fait ensuite assez rapidement."

Centré autour d’une relation platonique entre deux amis, Wes (Joey Kern) et Alison (Alexandra Holden), All the Days Before Tomorrow est un film intimiste s’échelonnant sur plusieurs années: "C’est un récit qui est directement inspiré d’une expérience personnelle… Les personnages refusent de s’impliquer parce qu’au fond, ils sont un peu perdus. J’ai écrit le scénario alors que j’étais dans la vingtaine, et qu’est-ce que c’est, la vingtaine, sinon cette constante recherche de qui tu es, et de qu’est-ce que tu veux?"

Plusieurs scènes oniriques viennent structurer le récit de Dompierre. Le film se termine d’ailleurs sur une note ambiguë, alors qu’il neige sur Los Angeles. "Ce serait parfait, avoue le réalisateur: Alison ne peut pas retourner à Tokyo parce qu’il neige à L.A. Mais en même temps, la neige vient dire: oui, ça va arriver, ou encore: ça pourrait arriver, ou encore: ça va arriver quand il va neiger en Californie! Je voulais garder la fin ouverte, et terminer sur une note… poétique."

De retour au Québec depuis plus d’un an, Francois Dompierre travaille actuellement sur deux projets parallèles, l’un, américain ("maintenant que j’ai compris la game!"), et l’autre, qu’il aimerait réaliser au Québec. "J’aimerais réaliser un film qui se déroulerait en Argentine, un genre de road movie qui traiterait de la famille. Mais avant, j’aimerais rencontrer des gens d’ici avec qui je pourrais pousser ce projet-là au niveau suivant. Je suis parti tellement longtemps, tout a tellement changé. J’ai l’impression de recommencer à zéro!" conclut-il.

À voir si vous aimez /
Before Sunrise et Before Sunset de Richard Linklater, Lost in Translation de Sofia Coppola, Nick and Norah’s Infinite Playlist de Peter Sollett

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ALL THE DAYS BEFORE TOMORROW

Prisonniers d’une relation d’amitié incertaine, Alison (Alexandra Holden, parfaite) et Wes (Joey Kern, satisfaisant) se retrouvent périodiquement pour mieux alimenter le statu quo de leur relation. De Montréal à Tokyo, en passant par Los Angeles, l’attraction ne s’essouffle cependant pas, et ni le temps ni l’éloignement ne semblent suffisants pour repousser ces deux aimants cosmiques, qui refusent d’écouter les lois élémentaires de la physique… Le cinéaste québécois François Dompierre réalise, avec All the Days Before Tomorrow, une première oeuvre imparfaite, qui souffre de quelques-unes des tares génétiquement indissociables de tout premier film. La grande sensibilité dont fait preuve le cinéaste, tant au plan des dialogues que de la mise en scène, et encore renforcée par un travail remarquable de direction photo, compense néanmoins, en mode majeur, ces quelques défauts mineurs.