Assassin's Creed Lineage : La vie en vert
Cinéma

Assassin’s Creed Lineage : La vie en vert

Passé maître dans l’art de tourner sur fond d’écran vert, Yves Simoneau signe Assassin’s Creed Lineage, trois courts métrages servant de prologue au jeu Assassin’s Creed II.

À l’occasion de la sortie du jeu vidéo Assassin’s Creed II, dont le premier volet s’est vendu à plus de neuf millions d’exemplaires dans le monde entier, Ubisoft mettait en ligne, le 27 octobre dernier, le premier des trois courts métrages Assassin’s Creed Lineage produits par Hybride Technologies et réalisés par Yves Simoneau. Depuis, le fruit de cette première collaboration officielle entre les deux firmes québécoises a été visionné plus de deux millions de fois sur YouTube et, selon Ubisoft, plus de dix millions de personnes visionneront la trilogie servant de prologue au populaire jeu.

"Pendant que l’on travaillait sur les films, se souvient Yves Simoneau, eux travaillaient sur le jeu. Éventuellement, maintenant qu’on connaît la formule, on pourra aller plus loin encore dans ce parallèle entre le jeu et le cinéma. Ce dont je suis le plus satisfait, c’est qu’il n’y a pas de compétition entre les deux."

De fait, sans doute les amateurs du jeu trouveront-ils des clés dans ces courts métrages, et les cinéphiles auront-ils envie de découvrir le jeu. Toutefois, ces derniers auront sans doute plus le goût de voir les films sur grand écran plutôt que sur leur iPhone… D’ailleurs, ne sont-ils pas destinés à différentes plates-formes?

"En cours de route, Pierre Raymond d’Hybride Technologies s’est donné comme défi de montrer ces films sur grand écran, poursuit le réalisateur, mais au départ, ils étaient destinés à des formats plus réduits. Les films sont encore en work-in-progress parce qu’après la première mise en ligne, les gens ont été surpris d’une si forte réponse. Comme l’ensemble ne dure que 34 minutes, cela demeurera une forme d’expérimentation qui ouvrira des portes pour la suite."

Fort du grand succès de ses téléfilms (Nuremberg, Bury My Heart at Wounded Knee), vus par des vingtaines de millions de téléspectateurs, Yves Simoneau n’avait pas réellement besoin de ce type de reconnaissance. Il semble pourtant qu’on ne lui ait pas tordu le bras pour qu’il embarque dans l’aventure virtuelle d’Assassin’s Creed Lineage.

"Je connais Pierre Raymond depuis des années; on avait fait Marie-Antoinette et Napoléon ensemble. On s’est retrouvés à discuter de cela parce qu’Hybride avait été achetée par Ubisoft, et le désir de faire du cinéma était exprimé clairement. Je me suis donc intéressé au projet d’emblée, parce que le défi était formidable, d’autant plus que celui-ci me permettait de tourner ici avec des gens que je trouve extrêmement compétents et talentueux."

"Ce que j’ai fait précisément a été de travailler comme si j’adaptais un roman, ajoute-t-il. Dans Assassin’s Creed, il y a une âme et une atmosphère particulières que je devais préserver, mais à traduire dans un univers différent qui est celui du cinéma. Je devais faire de même pour l’esthétique et la chorégraphie des mouvements et combats."

Enfin, si l’écran vert n’a plus de secret pour lui, qu’en est-il des acteurs habitués à travailler en décors réels? "On traverse vite ce mur-là dès qu’on réussit à les faire se concentrer sur leur personnage et leur interaction avec les autres, alors qu’on soit dans un fond vert, gris ou un vrai décor devient secondaire. Dans une certaine mesure, et c’est assez frappant, je me retrouve à avoir plus de temps à travailler avec les acteurs", conclut Yves Simoneau, qui s’est entouré de Romano Orzari, Manuel Tadros, Roc Lafortune, Claudia Ferri et Peter Miller, le temps de retourner dans la Florence du 15e siècle sur les traces du père d’Ezio Auditore.

En ligne depuis le 13 novembre sur YouTube.