Kivalina vs. Exxon : Mon cher petit village
Cinéma

Kivalina vs. Exxon : Mon cher petit village

Récipiendaire du prix du meilleur documentaire à Whistler l’an dernier, Kivalina vs. Exxon, du réalisateur montréalais Ben Addelman, relate l’inégal combat d’un village de l’Alaska contre les plus grands pollueurs du monde.

Village de 400 âmes dans le nord-ouest de l’Alaska, Kivalina vit de la chasse à la baleine. Or, à cause du réchauffement de la planète, les habitants de Kivalina assistent avec effroi à la fonte des glaces, laquelle empêche les baleines de se rendre près des berges grugées par l’océan autrefois protégées par les glaces qui se reforment difficilement. À la tête de la tribu inupiat, la courageuse Colleen Swan et les membres de sa famille se battent inlassablement contre les sociétés de pétrole et de gaz afin de faire valoir leurs droits ancestraux et assurer la survie des leurs.

Porté par la poésie des images de Steve Cosens (Edwin Boyd: Citizen Gangster), Kivalina vs. Exxon, de Ben Addelman (Discordia, Bombay Calling, Nollywood Babylon), illustre avec éloquence ce combat inégal semblant perdu d’avance pour ce petit village balayé par les vents violents. Alternant entre les propos des valeureux combattants et les vues imprenables sur cette partie du monde en voie d’extinction, le réalisateur dénonce la situation sans pour autant sombrer dans le didactisme ou la leçon de morale – on est bien loin du cours magistral d’Al Gore dans An Inconvenient Truth de Davis Guggenheim. À l’instar des documentaires sur le réchauffement climatique, Kivalina vs. Exxon s’avère fort efficace pour sonner l’alarme quant aux dangers qui guettent la planète. Toutefois, devant toute cette désolation annoncée, l’ampleur des embûches, l’inaction des gouvernements, on se sent davantage habité par un sentiment de résignation que d’urgence.

En salle le 21 septembre