Rencontres internationales du documentaire de Montréal : Touchant, divertissant, enrichissant
Cinéma

Rencontres internationales du documentaire de Montréal : Touchant, divertissant, enrichissant

Les 15es Rencontres internationales du documentaire de Montréal se terminaient le 18 novembre dernier, mais il est possible de prolonger le plaisir puisque ces documentaires prennent l’affiche dès le 23 novembre.

Ma vie réelle

de Magnus Isacsson

Cette oeuvre posthume de Magnus Isacsson s’avère un portrait à la fois brut, dur et poignant de jeunes vivant à Montréal-Nord. Si le parcours de ces garçons âgés de 17 à 22 ans est, entre autres choses, assombri par une enfance difficile (pauvreté, abandon, toxicomanie), on retrouve heureusement quelques moments lumineux, faisant place à l’espoir. C’est notamment grâce au hip-hop que ces êtres se raccrochent à la vie, ce moyen d’expression leur permettant non seulement d’évacuer leurs craintes et leurs frustrations, mais aussi de surmonter diverses épreuves. Présentée sans le moindre jugement, cette étude de milieu laisse toute la place à Alex, Mickerson, Michael et Danny, ainsi qu’à certains membres de leurs familles, amis et intervenants, ce qui en fait un témoignage d’une troublante véracité.

La Vierge, les Coptes et moi

de Namir Abdel Messeeh

Tandis que la mère (personnage coloré) du sceptique Namir insiste sur l’interdiction de filmer sa famille, tout en lui signifiant avec une virulente franchise que son documentaire est voué à l’échec, le cinéaste d’origine égyptienne s’entête à tourner la reconstitution d’une apparition de la Vierge dans son village natal. Difficile de ne pas mettre en doute l’authenticité de la démarche (certaines ficelles semblent un peu grosses), mais qu’importe, cette aventure dont le déclencheur du projet est justement cette dite apparition survenue en Égypte possède un charme certain. Avec humour et autodérision, ce film s’attarde davantage à Namir et à sa famille qu’à la Vierge ou aux Coptes. N’empêche qu’au final, on se retrouve devant une touchante démonstration de l’émerveillement que peut provoquer la magie du cinéma.

The Fruit Hunters

de Yung Chang

Le sujet abordé par Yung Chang est intrigant. Tel que son titre l’indique, ce documentaire nous invite à suivre divers chasseurs de fruits, tous unis par une passion quasi démesurée, liée à la dégustation, la découverte et la production de fruits exotiques. Dans ce périple autour du globe, on retrouve ainsi un scientifique déployant tous les efforts afin de créer de nouvelles souches de bananes, un couple d’aventuriers déterminés à trouver une variété rarissime de mangues et le comédien Bill Pullman, motivé à aménager un verger communautaire à Hollywood. Entre de brèves reconstitutions (dont on interroge la nécessité) servant à appuyer d’intéressants faits historiques, c’est à travers la quête des principaux intervenants qu’on saisit la force insoupçonnée de ce fascinant rapport entre l’humain et les fruits.