FNC / Boychoir / François Girard offre un nouveau grand film musical
Festival du nouveau cinéma 2014

FNC / Boychoir / François Girard offre un nouveau grand film musical

Il a déjà dit vouloir désormais résister aux grands films musicaux, auxquels on l’associe d’emblée depuis Trente-deux films brefs sur Glenn Gould et Le violon rouge. Mais François Girard a flanché: son plus récent film américain, Boychoir, met en vedette Dustin Hoffman dans le rôle d’un impitoyable maître de chant. Premières bribes d’entrevue avec le réalisateur, en marge du FNC.

VOIR: Le film s’intéresse au sort d’un petit garçon peu prédestiné à atterrir dans une école prestigieuse de chant mais qui y brillera particulièrement. Qui est ce personnage?

François Girard: «C’est un garçon qui vient d’un milieu de misère, dans un Texas profond, inculte, avec une mère alcoolique et un père absent, qui s’éduque lui-même. Il était destiné, en somme, à tomber du côté noir de la clôture mais, par un concours de circonstances et par la chance qu’il a un jour de rencontrer un professeur qui croit en son talent, il se retrouve dans une prestigieuse école de chant choral pour garçons.»

VOIR: À travers la relation maître-apprenti se joue une belle transmission de savoir mais aussi un climat de rigueur et d’exigence. Qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans cette relation?

François Girard: «Le personnage de Dustin est un maître très exigent, un personnage très dur, qui est à priori impitoyable et froid, qui ne laisse rien passer et qui n’hésite pas à écraser le garçon pour le faire aller jusqu’à ses limites et le faire progresser. Mais on se rendra vite compte qu’en fait, c’est de l’amour. Il me fallait Dustin Hoffman pour jouer ce rôle-là, parce qu’il est capable de transporter cette humanité, ou cette empathie, dans l’arrière-plan d’un personnage aux dehors hostiles.»

boychoir

VOIR : C’est donc un grand film musical, qui est même encore plus baigné de musique que Le violon rouge. Comment avez-vous procédé pour vous approprier le répertoire de chorale qui parsème ce film?

François Girard: «Comme dans Gould ou Le violon rouge, le travail sur la musique commence toujours par une sorte de recherche anthropologique. On a déterré tout ce qui existait, fouillé tout le répertoire boychoir pour se rendre compte, évidemment, que c’est bien plus vaste que ce que j’imaginais. Je pense que c’est l’une des choses qui va aussi frapper le spectateur. Comme dans tout, on a une idée préconçue, extrêmement réductrice, de ce qu’un chœur pour garçons peut chanter. Et on verra que les boychoirs en fait s’attaquent à un répertoire très varié, à des grands compositeurs de tous les siècles et aussi à une assez grande quantité de morceaux contemporains, très actuels, y compris des berceuses japonaises et des chants tziganes.»

VOIR : Vous allez être honoré par le FNC d’un prix hommage, la Louve d’Honneur. Qu’est-ce que cela signifie pour vous?

François Girard: «Ça me touche parce que c’est un festival auquel je suis associé depuis 30 ans et qui m’a été fidèle. Je le vois comme le couronnement d’une longue fréquentation mutuelle, comme le point saillant d’une belle, longue et heureuse relation.»

 

Boychoir est présenté le 11 octobre à 18h30 à l’Auditorium Alumni H-110 (Université Concordia)

François Girard y recevra la Louve d’Honneur. Garrett Wareing, le jeune acteur principal qui joue aux cotés de Dustin Hoffman dans le film Boychoir sera également présent pour l’occasion.