Cinéma de l'hiver 2015 : 10 films à surveiller
Cinéma

Cinéma de l’hiver 2015 : 10 films à surveiller

Regard sur 10 films qui attirent notre curiosité parmi ceux dont les sorties sont déjà annoncées.

Deux jours, une nuit

Selon la collègue Valérie Thérien, «Marion Cotillard est fabuleuse dans la peau d’une mère de famille dépressive qui doit se battre pour garder son emploi, dans Deux jours, une nuit des brillants frères Dardenne». À l’affiche en tout début d’année, ce film pour le moins attendu montre puissamment un certain désarroi social.

Inherent Vice

C’est le septième long métrage de Paul Thomas Anderson et il se présente dans un enrobage coloré, décalé et psychédélique, campé dans les années 1970 en plein rêve hippie et délire paranoïaque. D’après le roman de Thomas PynchonInherent Vice semble marquer un retour aux sources pour le réalisateur de Boogie Nights et Punch-Drunk Love.

Escobar – Paradise Lost

Nous serons nombreux à courir au cinéma pour nous faire raconter l’histoire de Pablo Escobar, trafiquant de cocaïne au pouvoir tentaculaire, qui, à Medellín en Colombie, étendait son emprise sur le milieu criminel autant que sur le monde politique. Le réalisateur Andrea Di Stefano raconte le personnage à travers la perspective d’un surfeur canadien qui tombe amoureux de sa nièce. Intrigant.

Winter Sleep

Voici enfin la sortie américaine du film lauréat de la Palme d’or au dernier Festival de Cannes. Le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan offre un huis clos psychologique de plus de trois heures, campé dans un petit village d’Anatolie et porté par des dialogues littéraires et une photographie sophistiquée.

The Voices

L’Iranienne Marjane Satrapi est davantage connue comme bédéiste (Persepolis) que comme réalisatrice, mais depuis Poulet aux prunes, sa production cinématographique est observée avec attention. The Voices offre à Ryan Reynolds le rôle d’un ouvrier ayant la faculté de converser avec les animaux, dans un film qu’on dit à la croisée des univers des frères Coen et de Tim Burton.

L’amour au temps de la guerre civile

Ce film de Rodrigue Jean suit à la trace quelques journées de la vie d’Alex, montrant la succession des baises qui mènent à l’achat d’une drogue vitale. Dans cet hyperréalisme radical, les comédiens Alexandre Landry et Jean-Simon Leduc offrent des interprétations remarquables, se rendant vulnérables et transparents à travers un jeu physique très subtil.

NOIR (NWA)

Après le marquant Tout est parfaitYves Christian Fournier continue de poser sa caméra sur une jeunesse déroutée, cette fois en observant un groupe de jeunes habitant dans un quartier sensible (ce pourrait être Montréal-Nord) et cherchant leurs repères entre les gangs de rue, le rap et la maternité.

Samba

Olivier Nakache et Eric Toledano, les créateurs du film à succès Intouchables, sont de retour avec une autre œuvre s’intéressant au destin accidenté d’un immigrant à qui le marché de l’emploi et le système d’immigration français donnent du fil à retordre. Le comédien Omar Sy reprend du service dans un nouveau rôle d’écorché au cœur tendre.

Force majeure

Ce film suédois de Ruben Östlund, pressenti pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, raconte la troublante histoire d’un homme qui s’enfuit au lieu de sauver sa progéniture de la menace d’une avalanche. Notre collaborateur Nicolas Gendron y a vu une proposition «ambitieuse de simplicité», qui tisse «une vaste toile de réflexions sociétales et intimistes sur les pressions, indues ou non, d’un groupe sur l’individu».

Leviathan

Andreï Zviaguintsev est un réalisateur russe parfois comparé à Tarkovski, dont les films déploient une critique sociale à travers un regard sur les drames ordinaires de quelques personnages, en se montrant attentifs aux petits riens et aux gestes anodins. Servi par des images magnifiques, Leviathan plante son décor dans une petite ville au bord de la mer de Barents.

 

Et encore d’autres films à surveiller….

Les sorties québécoises sont nombreuses cet hiver et laissent présager des œuvres fortes. Ainsi, en plus de Félix & Meira qui fait la une de cette édition, on surveillera Gurov & Anna de Rafaël Ouellet (un film baigné d’une ambiance toute tchékhovienne) et Corbo de Mathieu Denis (Laurentie), mais aussi Autrui de Micheline Lanctôt et Les loups de Sophie Deraspe (Les signes vitaux). Du film politique jusqu’à un film traversé par le froid du Grand Nord, en passant par la fable intimiste sur une femme venant en aide à un sans-abri, il y aura diversité de formes et de tons. Également au menu québécois de la saison: Elephant Song de Charles Binamé, mettant en vedette Xavier DolanChorus de François Delisle (sélectionné à Sundance) et Boychoir, un autre film américain réalisé par l’un de nos enfants chéris, François Girard.

La cuvée française et internationale nous amènera Timbuktu d’Abderrahmane Sissako (Mauritanie), prix du jury œcuménique à Cannes, reconnu pour son récit bouleversant de la vie d’une famille touareg plongée dans un conflit djihadiste au Mali. On pourra également voir en salle le fameux Saint Laurent de Bertrand Bonello, précédé d’une rumeur hautement favorable, ainsi que Tokyo Fiancée de Stefan Liberski, d’après un roman d’Amélie Nothomb, et Caprices d’Emmanuel Mouret, prévu pour le printemps.

Au rang des sorties américaines se démarquent A Most Violent Year de J.C. Chandor et peut-être Mortdecai, une comédie de David Koepp dans laquelle Johnny Depp incarne un historien de l’art à la recherche d’un tableau volé.

Sans compter de nombreux films dont les dates de sortie n’ont pas encore été annoncées.