Sandrine Bisson / Regard sur le court métrage au Saguenay : Jamais sans les courts
Regard sur le court métrage au Saguenay 2015

Sandrine Bisson / Regard sur le court métrage au Saguenay : Jamais sans les courts

Les cinéphiles de toute la province préparent leur pèlerinage annuel vers le Saguenay pour participer à Regard sur le court métrage au Saguenay, grand-messe du court film, où le cinéma se conjugue à la douce odeur de fête. Discussion avec la porte-parole Sandrine Bisson.

Déjà 19 ans que Jonquière et Chicoutimi deviennent les capitales du court métrage à la fin de l’hiver, dans un festival qui est devenu absolument incontournable au fil du temps. C’est l’occasion de faire le plein de courts métrages d’ici et d’ailleurs dans un blitz de cinq jours, dans des salles bondées et dans une ambiance festive qui n’a nulle part son pareil. Au Saguenay, cette année, on pourra voir près de 200 films en provenance de 32 pays. On surveillera notamment quelques œuvres québécoises précédées d’une rumeur favorable: Imelda, de Martin VilleneuvePrends-moi, d’Anaïs Barbeau-Lavalette et André Turpin; et Mynarski chute mortelle, de Matthew Rankin (notamment remarqué au Festival de Toronto et à Sundance).

Dans le désordre, notre curiosité s’anime aussi à l’égard de Maurice, nouveau film de François Jaros (dont le précédent et délicieux court Toutes des connes a connu un beau parcours en 2014), ou encore Douce amère, d’Adam Kosh, qui traite d’hypersexualisation de manière, dit-on, aussi intelligente que touchante. Au programme figure également un film attendu de Robin AubertSur le ciment, ainsi qu’un documentaire de Martin Bureau sur l’univers ferraillé des derbys de démolition, L’enfer marche au gaz. Il y aura aussi un programme de films de chasse et pêche, une rétrospective des nombreux courts films mettant en vedette le comédien Martin Dubreuil et une vaste sélection de courts internationaux, notamment un programme spécial sur la Nouvelle-Zélande et un panorama de films brésiliens.

La comédienne Sandrine Bisson, en bonne porte-parole, va se promener d’une séance de projection à l’autre et profiter de la manne. Des courts, elle en mange. Et elle y contribue. Celle qu’on a pu voir récemment dans les courts films de Ian Lagarde (Parade et Vents solaires) est cette année au générique de deux films présentés au festival: Douce amère, d’Adam Kosh et Bleu Tonnerre, de Jean-Marc E. Roy.

«Le film de Jean-Marc et de Philippe-David Gagné, explique-t-elle, m’a sortie de ma zone de confort parce que c’est un conte rural chanté et qu’il a fallu que je sorte mes talents inexistants de chanteuse. J’ai une voix très rurale, certes, mais je ne chante pas beaucoup, j’ai des nodules sur les cordes vocales et il m’a fallu de bons coachs pour me préparer à ce film. Or, j’en suis très fière, c’est un film rythmé et maîtrisé, dans lequel la parole se transforme tranquillement en chansons, de manière organique, tout en douceur. Dany Placard a écrit des chansons formidables, ancrées dans le territoire et dans une langue rurale.»

Jamais Sandrine Bisson n’hésite à jouer dans un court, une forme cinématographique qu’elle considère comme majeure en raison de son «potentiel d’expérimentation». «Nos longs métrages financés par divers organismes obéissent à davantage de contraintes et ne sont, hélas, pas aussi libres. Et, pour une comédienne comme moi, l’occasion de jouer au cinéma ne se présente pas tous les ans. Des courts, réalisés dans un climat de permissivité, il s’en tourne beaucoup et ça me permet de tourner environ six fois par année dans différents projets. Ça me garde en forme comme actrice de cinéma.»

Ceux qui fréquenteront le festival la croiseront assurément sur le plancher de danse: Sandrine Bisson est une fille de party. «À Regard, on ne se lasse jamais d’éterniser les soirées, c’est un tourbillon.» Mais elle s’enthousiasme bien davantage pour la causerie qu’elle prépare avec Guylaine Tremblay, une actrice dont elle admire le parcours sans failles et avec qui elle discutera de jeu et de personnages dans le cadre du Marché du court.

«Je suis très impressionnée par Guylaine. Au point de visionner la captation des Belles-Sœurs chaque vendredi! Ce sera un dialogue spontané, qui m’excite beaucoup.»

Voir sera sur place. Une aventure à suivre sur voir.ca.

 

Regard sur le court métrage au Saguenay, du 11 au 15 mars.
Détails de la programmation au www.regardsurlecourt.com