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[critique concert] GWAR : même pas morts

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La tempête de neige qui sévissait dehors hier soir à notre arrivée au Corona était étrangement appropriée comme ces ‘scumdogs of the universe’ ont apparemment (selon leur colorée mythologie) leur base quelque part en Antarctique. Approprié.

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Ses membres ont bien beau tomber comme des mouches, le collectif théâtral-métal GWAR semble être littéralement pas tuable. Après avoir vu partir l’interprète de Beefcake The Mighty (guitare, 1977-2011), c’était au tour du leader Oderus Urungus (Dave Brockie, voix-guitare, 1961-2014) de quitter cette planète en début d’année.

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Il fut un temps (jusqu’à l’an dernier, en fait) où on aurait pu écrire cette critique de concert la veille de l’événement tant les spectacles du groupe de Richmond en Virginie étaient similaires. On se doit de mentionner que rares sont ceux qui vont voir GWAR live pour la musique, qui est ― soit dit en passant ― beaucoup plus intéressante qu’on ne le croit (une espèce de thrash métal, parfois death, souvent crossover et presque toujours ultra-accrocheuse).

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Pour les néophytes, prenons donc 2-3 lignes pour expliquer le phénomène. On parle ici space opéra métal en mode grand-guignol, ultra-kitsch, sanglant à souhait, aspergeant les fans les moins peureux (dans ou à proximité du mosh pit) d’hémoglobine, d’urine ou d’ectoplasme factice (de l’eau colorée rouge ou verte, donc lavable), au gré des démembrements scéniques de personnalités publiques.

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Qui plus est, ces gladiateurs extraterrestres n’ont que peu de respect pour la race humaine, d’où les multiples meurtres on-ne-peut-plus graphiques exécutés devant un hilare public, qu’on dirait assoiffé de sang : les gens dans le mosh pit, bien que trempés de sueurs et d’eau colorée, en redemandent!

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On avait avisé les photographes qu’ils auraient droit à 4 pièces (ordinairement = 3 seulement) car que la première serait ‘humide’ aux risques et périls de nos coûteux appareils. Évidemment, le personnel de sécurité était loin d’être préparé à ce qui allait suivre. Lorsque questionné s’il était au courant de ce qui se tramait, le plus gros et barbu responsable du pit laissa tomber qu’on leur « a donné des ponchos [en plastique]» et « qu’il y aurait du sang pendant la première chanson seulement ». Pauvre garçon.

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La musique de crooner qui jouait pendant le sound check était ironiquement officiait de « calme avant la tempête ». Avec tout ce plastique sur les murs, consoles, balcons… on se serait dit dans un épisode de Dexter, dixit Mélanie, dit celle qui rock.

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Après la décapitation en règle d’un (faux) agent de sécurité (évidemment), cette belle bande de débile légers nous balança son thrash metal simple mais efficace en pleine face, telle un coup de chainsaw bien placé.

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D’ailleurs, le personnage de Sawborg Destructo (Matt Maguire, qui passa dans les rangs de GWAR en 1995-1996, pour ensuite revenir en 2007) est venu essayer de prendre le contrôle en vain…

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La plantureuse amazone aussi spikée que peu habillée (une danseuse non pas exotique mais bien intergalactique en mode KISS!) appelée Vulvatron (la recrue Kim Dylla) est lui faire sa fête, et, du coup, la nôtre également.

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Que dire du viking lactant (!) nommé Blothar (Michael Bishop, qui a beaucoup joué dans GWAR depuis 1987, ayant même déjà été bassite en tant que Beefcake the Mighty!), sinon qu’il a vachement du panache.

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En plus des vieux de la vieille que sont le guitariste Mike Derks (alias Balzac the Jaws of Death depuis 1988) et le batteur Brad Roberts (alias Jizmak da Gusha, depuis 1989), on retrouve également dans le présent alignement le bassiste Jamison Land (alias Beefcake the Mighty, depuis 2011), le choriste Bob Gorman (Bone Snapper, ici et là depuis 1995) et le guitariste Brent Purgason (alias Pustulus Maximus, depuis 2012). Une ben belle gang.

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C’est qu’il s’en passe des choses sur scène en même temps pendant un show de GWAR.

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En plus d’avoir à regarder le décor d’Halloween et les costumes incroyables des musiciens, ces derniers rockent leur vie pendant les nombreuses mises en scènes, toujours aussi désopilante et franchement divertissantes. Et la musique? Elle fait une belle trame sonore à tout ce marrant carnage. Quel spectacle!

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Quelques mots sur la prestation très correcte des vétérans de chez COC (Corrosion of Conformity), qui ont fort bien livré leur sludge mâtiné de hardcore bien poisseux, pendant près d’une heure.

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Un riff de Sabbath par-ci, un bout ultra crinqué par là, avec un mosh pit hyperactif rempli de punks en bedaine. Du gros fun. On a apprécié entendre ce classique de COC qu’est Vote with a Bullet, tiré de l’album Blind (1991), qui était chantée principalement par le batteur, Reed Mullin.

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Le trio, complété par le chanteur-bassiste Mike Dean (dont la tignasse rappelait celle de Pierre Richard!) et le guitariste Woody Weatherman (avec sa six-cordes magnifiquement maganée), n’est peut-être pas le plus tight, mais maudit que ces membres se font du fun sur un stage. Et c’est contagieux!

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PHOTOS : KRISTOF G.