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Relativisme culturel

Ma blonde a attiré l’attention sur ce blogue et j’ai été piqué par les sous-entendus du texte, mais surtout par certains commentaires, alors je me suis permis un commentaire aussi. Ne sachant pas trop quand il sera publié, je l’affiche ici parce que, je dois l’avouer, je trouve ma réponse pas mal bonne…

SAUF pour la dernière partie de mon dernier paragraphe (italique) qui, après relecture, m’apparait un peu exagéré. Comme je n’ai pas la capacité de le retirer sur le site du Journal de Montréal, je tiens à le mentionner ici parce que ça pourrait être interprété comme un procès d’intention contre la blogueuse, ce qui n’était pas mon intention. Comme quoi, il nous arrive parfois de commenter trop vite. Ayons au moins l’humilité de l’admettre.

 

Trève d’auto-claques dans le dos, voici le lien vers le blogue original :

Lise Ravary – Trop d’enfants morts – Le Journal de Montréal

Voici mon commentaire :

 

Je me permets.

 

Le relativisme culturel n’aide aucunement la situation actuelle. Le malheur des citoyens syriens n’invalide pas le fait que la loi 78 restreint la porté de la Charte des droits et libertés du Québec, surtout la liberté d’expression et la liberté d’association. Nous ne sommes pas plus libres parce qu’ils le sont moins. Il y aura toujours quelqu’un de moins fortuné que nous. Ça ne sert à rien d’utiliser cet argument pour attaquer le mouvement de contestation citoyenne en cours au Québec.

 

Si nous acceptons le recul de nos droits au Québec en prétextant que les autres peuples souffrent plus que nous, nous abdiquons notre responsabilité de défendre l’universalité de ces droits et participons indirectement à rendre vaine la lutte de ces peuples, dont les Syriens.

 

Rappelez-vous que des milliers de Québécois sont morts pendant la 1ère et 2ème Guerre Mondiale pour défendre nos droits. Notre inertie à défendre ces droits alors qu’ils sont menacés serait une insulte à leur mémoire.

 

Nous devons réagir au PLQ qui a pris une mesure autoritaire disproportionnée afin de ne pas se réveiller un jour dans un système pire que la Syrie.

 

Regardez la situation actuelle aux USA ; c’est un état policier et Obama n’a rien fait pour changer les lois que Bush a obtenues et qui ont démembré la constitution américaine et suspendu le habea corpus. Quand on regarde le nombre de soldats américains tués pour des guerres impérialistes dans la dernière décennie (Irak, Afghanistan) et qu’on considère l’impact social de ces soldats qui reviendront vivants mais traumatisés, qui vont souffrir de dépression, de consommation abusive d’alcool et de drogues, qui battront leur femmes, blesseront leurs enfants et qui se suicideront, on peut se demander si les Américains ne sont pas autant à plaindre que les Syriens. Ensuite rappelons-nous que les soldats canadiens revenant de l’Afghanistan vont souffrir des mêmes troubles post-traumatiques et le faire subir à leur entourage, leur femme, leurs enfants, leurs parents, leurs grand-parents, leurs collègues de travail, leurs amis.

 

Le printemps érable est peut-être une expression maladroite pour certains, mais elle ne semble pas irriter les observateurs internationaux comme Chris Hedges, un journaliste qui a une grande expérience des conflits dans le monde et qui a posé un regard aiguisé sur les mouvements de contestation depuis plusieurs mois.

Article de Chris Hedges à propos du Québec : http://www.truthdig.com/report/item/northern_light_20120603/

Personnellement, le nom de ce qui se passe en ce moment m’importe peu et c’est une perte de temps que de donner trop d’attention à ce genre de détails, à moins que ça ne soit l’intention de l’auteur ici de d’obséder sur un détail pour arrêter de voir l’ensemble de la situation.

 

Cordialement,

-Denis McCready