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Daniel Boucher: Toutte est temporaire

Daniel Boucher
Toutte est temporaire

Boucane bleue, 2014

«À ma place, serais-tu celui que tu voulais que je sois?», demande Daniel Boucher dans À ma place. Difficile de ne pas entendre dans cette question l’écho des doutes d’un gars qui semble s’être beaucoup cherché au cours des dernières années en multipliant les projets parallèles. Daniel Boucher devient-il donc ce que le fan des débuts aurait voulu? Oui et non. Bien que Toutte est temporaire ne recèle pas de morceaux carrément ratés, près de la moitié de ce premier album depuis 2008 repose sur des délires davantage dignes d’une compilation de faces B que d’un retour triomphal (comme La langue, un monologue d’Yvon Deschamps échantillonné puis posé sur un gros groove basse-batterie, ou Salon magique, récit d’adolescence d’un rêve emboucané). Des expérimentations certes distrayantes, mais décevantes en regard de l’authentique grand chansonnier que demeure le poète des temps gris quand il toise la mort dans les yeux (la pièce-titre) ou chronique en mode aveu ses errances d’homme en déroute (Mont-Louis).

Un extrait