Ils étaient loin d’être mauvais, les deux premiers albums de Katie Moore, mais jamais pourtant ne nous quittait la lancinante impression d’une voix à la recherche de chansons dignes de toutes les nuances dont elle est capable. Force est de conclure au problème résolu à l’écoute de Fooled By The Fun, véritable éloge du sillon vaillamment creusé se déclinant en une série de refrains aux références folk-country-americana toujours aussi ostensibles, bien qu’enfin transcendées par un songwriting aussi mûr que soigné (Wildwinds). Enregistrée en partie dans l’ancestrale maison des parents de l’auteure-compositrice-interprète, cette réalisation de Warren Spicer (Plants & Animals) avance au rythme lent des relations qui bourgeonnent ou s’étiolent, des regrets qui s’accumulent et de la mélancolie contre laquelle on se love (No Rainbow Today), sans craindre un certain groove ancré par un lumineux emploi des pianos électriques. «I would’ve talked all night», répète la chanteuse sur Talked All Night, au sujet d’une de ces nuits qu’on ne voudrait jamais voir le soleil rompre. Nous nous plairons, pour notre part, à laisser Katie bercer nos longues nuits d’automne.
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EXTRAIT – Leaving
