Je l'ai vu lors du spectacle des artistes en résidence du Festival de la chanson de Tadoussac et j'ai eu un gros gros kick. Je vous présente Guillaume Duchesneau.
Le guitariste-violoniste Montréalais vient du classique. Vers la fin de ses
études secondaires, fatigué de la rigidité du style, il délaisse son violon
pour une guitare et commence à chanter ses propres textes, en anglais, pour ne
plus se faire dire comment jouer! Plus tard, il étudie en musicothérapie et
continue de faire partie de groupes ici et là : Just Married, Caniche
Hara-Kiri, puis plus récemment, Madame Moustache, dont il est violoniste.
Par un heureux concours de circonstances, il se retrouve à
prendre la place d'une des chanteuses de Madame Moustache sur un vol
Montréal-Paris pour un atelier d'écriture à Astaffort. Depuis les dernières
années, il avait quelque peu délaissé l'écriture pour accompagner les autres
sur scène. Ce voyage, ainsi que quelques rencontres décisives, lui rappelleront
qu'il en a besoin, et c'est justement en s'inspirant de ces gens qui l'ont
inspiré qu'il baptisera son projet solo Gratte-ciel.
Fort de son expérience avec Madame Moustache, il sent que le
chemin est défriché devant lui, que la marche à suivre est plus claire : «
T'sais à 20 ans, t'es un peu naïf, tu penses que tu vas jouer dans un bar un
soir et qu'un producteur va arriver : « Signe là », mais ça se
passe pas comme ça! »
Accepté à la résidence du Festival de la chanson de
Tadoussac, il se force à écrire davantage pour arriver mieux préparé. Il n'a
pas encore de show solo de monté, il n'a que quelques chansons enregistrées, à
la va-vite chez lui, pour la résidence. Il n'est même pas sûr de poursuivre ce
projet, qu'il compte tester ici. « Je cassais mes chansons les unes après les
autres. Mon objectif était de me rendre à Tadoussac avec ma demi-heure de show.
Après la résidence, je me disais que j'allais voir, le réalisateur Éric West
était quand même intéressé à m'enregistrer… Mais là là… je me sens vraiment
bien. Ça se concrétise. »
Outre l'accrocheuse La paix est un muscle (un hymne gospel à chanter les bras vers le ciel : « La paix est un muscle / allons au gym
»), la pièce La Jambe reste facilement
dans la tête : « La jambe de l'homme est un radeau pour la femme / La
jambe de l'homme est un poteau pour l'enfant ». Interprétée sur la scène Télé-Québec du Festival de la chanson de Tadoussac avec Lisa Leblanc aux chœurs et au
banjo, la berceuse trotte longtemps dans la tête et on repense à ses paroles intrigantes
avant de s'endormir.
Amateurs de blues francophone à la Bernard Adamus, d'énergie
positive et de textes rafraîchissants, surveillez bien Gratte-Ciel dans une
radio, dans un disquaire ou dans un bar près de chez vous… Si la tendance
captée ici se maintient, il n'y a aucune raison pour que ce projet ne fasse pas
la majorité.