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Priorité aux vulnérables

Cette idée sous forme de slogan m’est venue en tête lorsqu’un mauvais «titreur» d’un journal a évoqué que la ville de Montréal allait interdire le vélo dans le parc La Fontaine. En fait, on songe plutôt à déplacer la circulation de transit ailleurs que dans le parc, ce qui est une excellente idée si cela contribue en plus à rendre la ville cyclable et plus sécuritaire.

Car là où la «mobilité durable» est appliquée, c’est-à-dire là où il est possible de circuler efficacement et de façon sécuritaire à pied, à vélo ET en voiture, c’est là où la règle est «priorité aux plus vulnérables». Cela veut dire que si on circule à vélo, on pense d’abord aux piétons et à leur sécurité. Si on circule en voiture, on pense à tous les autres qui sont fragilisés par cette masse d’acier qui peut vous fracasser la noix à tout moment.

J’ai entendu dire que le Maire du plateau envisageait de donner priorité aux vélos sur certaines rues (Gilford, Marie-Anne). Cela veut dire que le vélo peut ralentir aux intersections, mais que seules les voitures sont obligées de s’arrêter. Cela veut dire que la vitesse moyenne dans ces rues est appelée à diminuer, pour se rapprocher de l’être humain en mouvement le plus vulnérable. Plusieurs villes d’Europe ont déjà emboîté le pas et transformé certains de leurs quartiers de façon à ce que la voie publique appartienne à tous – piétons, cyclistes, automobilistes, etc. – mais en limitant fortement la vitesse possible. La ville est alors aménagée en fonction de ce partage de la rue où les plus vulnérables sont priorisés.

Cela me fait penser que dans le contexte d’austérité que le gouvernement Couillard nous impose par manque de rigueur intellectuelle et de sens de la justice sociale, les Libéraux au pouvoir n’appliquent en aucun cas cette règle. Mais non, les douch bag à la Robert Poëti et les idéologues du marché préfèrent subventionner la Formule 1 et «sauver le grand prix de Montréal» plutôt que de financer la culture et d’investir dans l’économie sociale. Voilà les choix budgétaires du gouvernement Couillard. Voilà la «culture libérale», celle où on modifie les règles pour ensuite en tirer profit (hein Yves Bolduc?). Rendre légale l’avarice. On est loin de la priorité aux vulnérables. Nos gouvernants n’y songent même pas. Ils en sont encore à se parler entre eux et à réfléchir comment se partager notre richesse, celle qu’ils s’accaparent pour eux, s’octroyant la priorité, comme des Hummer sur une piste cyclable!