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Le petit président de classe

davidheurtelVous souvenez-vous de ces têteux qui se présentaient pour être présidents de votre classe au primaire? Tous ne l’étaient pas bien sûr. Mais je me rappelle que certains des candidats se faisaient élire par défaut, n’ayant pas d’opposants, ou encore ils devenaient présidents de la classe ou de l’école parce qu’ils démontraient tant d’acharnement à se faire élire qu’on finissait par croire qu’ils étaient bien intentionnés.

Je regarde notre sinistre de l’environnement, David Heurtel, et je pense à ces petits têteux, présidents de classe sans envergure, qui n’avaient qu’une ambition personnelle à assouvir et des slogans creux à offrir, mais qui réussissaient tout de même à atteindre leur objectif.

Dans le dossier de TransCanada énergie qui cherche à construire un port d’exportation du pétrole des sables bitumineux pour des méga-pétroliers à Cacouna, dans une zone écologiquement sensible, notre petit président de classe est un excellent serviteur de la direction de l’école (le PLQ, le Parti conservateur fédéral, le grand lobby des sables bitumineux lourdement investi par d’ex-libéraux de Jean Charest aujourd’hui bien contents de ne pas avoir été trop éclaboussés par la Commission Charbonneau).

Et après avoir été blâmé par la juge Claudine Roy de la Cour Supérieure pour son amateurisme, son aveuglement volontaire et sa mauvaise foi, le petit président de classe blâme ses fonctionnaires. Il s’imagine que ce n’est pas lui qui est responsable de protéger les écosystèmes en tant que ministre de l’environnement, et il s’imagine sans doute aussi qu’un processus d’évaluation environnementale qui ne plaît pas à l’industrie ou qui retarderait «l’urgence» de nous enfoncer sa solution pétrolière doit à tout prix être étouffé…

Le petit président de classe Heurtel a bien compris sa mission: c’est la soumission. Et il excelle en ce domaine! Comme lécheux de bottes de la grande industrie, on a rarement vu meilleure figure. Mais comme ministre de l’environnement, on repassera.