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Recherche substitut pour commission d’enquête…

 

Bon. C'est fait.

Le gouvernement vient d'annoncer la création de l'unité «permanente» anticorruption si chère au premier ministre Charest…

Donc, ce sera «189 personnes à temps plein sous l'égide d'un commissaire à la lutte contre la corruption. Il s'agit, en fait, d'un ajout de 88 personnes provenant de divers organismes liés aux milieux de la construction et de la justice et à diverses activités gouvernementales aux 101 qui oeuvrent déjà au sein de l'escouade Marteau.

Le budget annuel de l'UPAC sera de 31,5 millions de dollars, ce qui comprend les 15 millions dévolus à l'escouade Marteau.

L'Unité permanente anticorruption relèvera du Commissaire à la lutte contre la corruption, une première au Canada. De plus, un Bureau de lutte contre la corruption et la malversation sera créé. Il sera composé de procureurs dédiés exclusivement aux dossiers de l'Unité permanente anticorruption.»

Extrait de: http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201102/18/01-4371715-189-personnes-et-315-millions-pour-lutter-contre-la-corruption.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS1

Bref, tout pour ne pas tenir une commission d'enquête publique sur les 5 «C» , soit la collusion et la corruption dans l'industrie de la constuction, la collecte de fonds des partis et le copinage…

D'aucuns donneront ici ce qu'on appelle la «chance au coureur»… Bien sûr.

Mais il reste que:

– l'opération demeure essentiellement «politique» dans la mesure où, depuis deux ans, le gouvernement ne cesse de chercher des moyens d'éviter une commission d'enquête – seul moyen reconnu de décortiquer un problème de nature systémique;

– dans la mesure où son commissaire – ce que je qualifiais dans un billet précédent le Pax Plante ou le Elliot Ness de cette unité -, ne serait pas nommé par les 2/3 de l'Assemblée nationale, contrairement au Vérificateur général, quel sera son degré réel d'indépendance face au gouvernement du jour, quel qu'il soit? La question est fondamentale.

– enfin, notons que 19 personnes et plus de 30 millions de dollars récurrents par année – ce qui veut dire 150 millions de dollars sur cinq ans seulement -, c'est tout de même beaucoup de ressources investies pour ne PAS décortiquer un problème systémique et pour enquêter derrière des portes closes…

Pourtant, si le gouvernement Charest avait créé une vraie commission d'enquête au printemps 2009, soit lorsque les premières demandes fondées s'exprimaient pour une telle commission – elle serait probablement déjà à rédiger son rapport final. Et elle aurait coûté passablement moins cher qu'une unité coûtant150$ millions par tranche de cinq ans…

Mais, comme on dit, avec des «si»….

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(*) Évidemment, la photo ci-haut se veut un simple clin d'oeil ironique…