C'est connu: Lucien Bouchard a un caractère bouillant, émotif et théâtral…
Quant à son frère, Gérard Bouchard, avouons qu'il a un certain don pour les déclarations fracassantes, voire même parfois un tantinet déconnectées de la réalité objective.
Ainsi, l'an dernier, en entrevue à Radio-Canada, Gérard Bouchard, dénonçant toute proposition visant à interdire le port des signes religieux dans l'ensemble de la fonction publique, avançait qu'une telle loi serait:
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«ingérable, irréaliste, scandaleuse, qu'elle mènerait à la désobéissance civile, qu'elle ferait sauter l'ordre social et que, finalement, le Québec serait montré du doigt partout à l'étranger»… |
Puis, le professeur de Chicoutimi d'ajouter que:
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«C'est les Américains qui diraient à côté, là, eh!, qu'est-ce qui vous prend là, vous autres là, les petits minables, là?» (verbatim…) Et encore: «Il y aurait de la désobéissance civile, madame. De la désobéissance civile. Le Québec se retrouverait avec une crise énorme à l'intérieur. En plus d'un problème considérable à l'échelle internationale.» |
Et, enfin, ceci:
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«On aurait tous les tribunaux à dos. Puis, pas seulement la Cour suprême, là. À commencer par nos tribunaux à nous. Notre Charte. Tous les traités internationaux. Le Québec serait pointé du doigt partout.» |
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Bon. Vous voyez le topo… En fait, cette déclaration était, disons-le, plutôt gênante… pour lui.
Au point où, sur mon blogue, je l'invitais bien respectueusement à se prendre une «petite camomille»…
http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/03/18/une-camomille-m-bouchard.aspx
Or, de toute évidence, le docte sociologue manquait de camomille lorsqu'il a accordé une entrevue que l'on retrouvait ce mercredi matin à la une du Devoir…
Cette fois, il s'en prenait à un professeur de l'ENAP, Christian Dufour, pour qui l'enseignement intensif de l'anglais en sixième année pour les élèves des écoles de langue française -un genre d'immersion pour la première moitié de cette année-là -, représenterait une «menace identitaire» et une «bilinguisation de la 6e année».
Et M.Bouchard de lancer en réaction que «tourner le dos à l'anglais» serait «criminel». Oui, oui. Vous avez bien lu…
Comme disait Talleyrand: «tout ce qui est exagéré devient insignifiant».
Mardi, sur la Première chaîne de Radio-Canada, même Gérald Larose s'en prenait à M. Dufour en lui prêtant l'intention de «véhiculer la vieille thèse canadienne-française véhiculée par les nationalistes fédéralistes que la meilleure protection, finalement, c'est de se mettre à l'abri de l'anglais, c'est d'être frileux et c'est de craindre.»
Alors, on cite Talleyrand à nouveau?…
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Au-delà des exagérations…
Bon… J'aimerais tout d'abord préciser que je ne partage pas l'analyse habituelle de Christian Dufour sur la question linguistique, laquelle est essentiellement basée sur le concept dit de «nette prédominance du français». Ce concept, il n'existe nulle part ailleurs au monde. Et ce, pour une excellente raison: une langue nationale n'a pas à être «prédominante», elle est ou non la langue «commune» et ce, avec ou sans minorités linguistiques sur son territoire.
Tout comme je ne partage pas son affirmation selon laquelle ce six mois d'immersion en anglais constituerait EN SOI une menace identitaire.
Cela étant dit, il n'y a nul besoin de verser dans l'excès et de présenter toute analyse critique de cette annonce du gouvernement comme étant quelque chose de «criminel» ou encore, comme dégageant un parfum de vieille ceinture fléchée macérée depuis trop longtemps dans le sirop d'érable… Cela tient en effet de la plus pure caricature.
Le vrai problème se situe ailleurs.
De fait, il se situe ici: est-ce vraiment sage, dans le contexte démo-linguistique qui est le nôtre, de favoriser un usage aussi normatif de l'anglais au sein d'écoles françaises publiques peinant déjà à faire du français la véritable langue commune de tous, indépendamment des origines et des langues maternelles de tous et de toutes?
Ou, dit autrement: le risque ici n'est pas tant l'anglicisation des élèves dont de langue maternelle est le français. Le risque n'est-il pas plutôt de renforcer encore plus le formidable pouvoir d'attraction de l'anglais auprès des élèves allophones?
Car ce pouvoir, il existe. Il est réel. Et il reprend du galon.
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Une situation de concurrence ouverte que l'on semble avoir oubliée…
Le Québec est déjà la seule province au Canada où plus ou moins 40% de ses élèves allophones ayant fait leur primaire et leur secondaire dans la langue de la majorité (ici, le français) optent pour des études supérieures dans la langue de la minorité (ici, l'anglais).
Ce qui, n'importe où ailleurs au Canada, serait, avec raison, comme un phénomène des plus inquiétants.
Imaginez deux secondes la réaction dans le ROC si 40% des étudiants allophones ayant complété leur primaire et leur secondaire en anglais se précipitaient ensuite pour faire leurs études supérieures en français? La chose, en effet, est inimaginable….
Mais ici, hormis la proposition d'étendre la Loi 101 aux cégeps, tout cela est vu comme étant tout à fait dans l'ordre normal des choses. Cherchez l'erreur.
Alors, doit-on au Québec, dans ce contexte unique sur ce continent, où la langue majoritaire est en constante concurrence directe avec la langue minoritaire pour l'intégration des immigrants, renforcer encore cette concurrence dès le primaire en plaçant tout le monde en immersion?
Est-ce au moins possible d'en débattre posément et raisonnablement en se reposant sur des analyses et non seulement sur de l'«opinion»?
D'ailleurs, cette situation de concurrence, parions qu'elle va s'accentuer d'autant que le Québec se propose d'accueillir dans les prochaines années un nombre sans précédent de nouveaux arrivants. Et ce, avec une capacité d'accueil et de francisation problématique.
Le Soleil rapporte même en ce 3 mars, que le Québec «devrait accueillir 200 000 immigrants au cours des quatre prochaines années (…)Selon un document d'orientation en préparation au ministère québécois de l'Immigration et des Communautés culturelles, le Québec accueillerait près de 50 000 nouveaux arrivants pour chacune des années suivantes: 2012, 2013, 2014 et 2015.» Extrait de: http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201103/02/01-4375544-le-quebec-accueillera-200-000-immigrants-dici-2015.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_en-manchette_2238_section_POS3
Sur ce sujet, une lecture incontournable: «Le remède imaginaire – Pourquoi l'immigration ne sauvera pas le Québec» de Benoît Dubreuil et Guillaume Marois, paru chez Boréal. (Merci à Renart Léveillé pour la suggestion) http://www.cyberpresse.ca/opinions/201102/24/01-4373710-le-mythe-de-limmigration.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_place-publique_1242600_accueil_POS1
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Plus «bilingues» qu'on ne le pense…
Évidemment, tout cela participe du désir fort légitime des parents francophones d'assurer un bon apprentissage de l'anglais à leurs enfants. Nul besoin d'en énumérer les raisons. Elles sont connues et évidentes.
Insatisfaits de l'enseignement actuel de l'anglais, l'annonce du gouvernement ne peut que leur plaire…
Mais, encore une fois, ne serait-il pas mieux avisé de mettre aussi dans cette «balance», la problématique incontournable, mais que l'on oublie de plus en plus, qui est celle du rapport de forces complexe exitant entre le français et l'anglais quant à l'intégration des nouveaux arrivants?
Surtout, quitte à me répéter, dans un contexte où 40% déjà d'entre eux optent pour le cégep et/ou l'université de langue anglaise? Et ce, dans un contexte où les derniers recensements ont démontré que le français recule, surtout dans la région montréalaise?
Peut-on, au moins, ne pas perdre de vue ces données essentielles?
Maintenant, pour ce qui est de cet apprentissage de l'anglais.
La perception est que les jeunes Québécois – surtout francophones -, en sont «privés» alors qu'ils baignent en pleine mondialisation… Et que parler l'«anglais» serait, dit-on, un signe d'«ouverture» sur le monde alors que le «monde», lui, est loin de ne parler que l'anglais. Mais, bon, ça, c'est un autre débat…
Pourtant, les chiffres révèlent autre chose.
Regardons de plus près le pourcentage de jeunes au Canada, capables de soutenir une conversation en français et en anglais à l'âge de 21 ans, selon le recensement de 2006.
Citons ici une étude de Statistiques Canada analysant l'impact des divers modèles d'enseignement de la «langue seconde» sur le taux de bilinguisme des jeunes:
«À l'extérieur du Québec, la grande majorité des jeunes francophones (91 %) ont déclaré être bilingues, comparativement à 15 % des jeunes non-francophones. Toutefois, au Québec, le taux de bilinguisme était considérablement plus élevé chez les non-francophones. En effet, 61 % des jeunes francophones au Québec ont déclaré pouvoir soutenir une conversation dans les deux langues officielles, tandis qu'au moins 90 % des jeunes non-francophones ont déclaré être en mesure de le faire.
On a aussi demandé aux jeunes d'évaluer leur aptitude à parler anglais ou français. (…) Au Québec (…) 85 % des jeunes francophones ont évalué leur aptitude en anglais comme étant de passable à excellente.» Extrait de: http://www.statcan.gc.ca/pub/81-004-x/2008004/article/10767-fra.htm
Voir aussi: http://www41.statcan.gc.ca/2009/50000/cybac50000_002-fra.htm
Et encore: http://www41.statcan.gc.ca/2009/50000/grafx/htm/cybac50000_002_1-fra.htm#table
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Évidemment, on parle ici d'«auto-évaluation». Et donc, subjective par définition.
Il n'en demeure pas moins que – et cela, je le répète depuis 20 ans au moins -, les francophones du Québec forment déjà le groupe linguistique majoritaire de très loin le plus bilingue du Canada.
De très loin.
Et, chez les plus jeunes, ce pourcentage est encore nettement plus élevé. En 2006, il dépassait déjà les 60%… alors qu'il stagnait à 15% chez les jeunes non-francophones du reste du Canada.
Maintenant, cela veut-il dire que l'enseignement de l'anglais au Québec ne doit pas être encore amélioré, surtout en régions? Bien sûr, qu'il doit l'être.
Mais cela nécessiterait-il vraiment, avec des niveaux de bilinguisme fonctionnel déjà élevé, de renforcer encore plus le rapport de forces de l'anglais à Montréal et dans l'Outaouais en plongeant tous les élèves des écoles françaises publiques dans un bain d'immersion anglaise pour la moitié entière de leur 6e année?
Et ce, répétons-le, alors que plus de 40% des allophones passent déjà à des cégeps et des universités anglophones? Ce qui, selon des études récentes, influe également de manière importante sur la langue de travail qu'ils parleront principalement à l'âge adulte et, à terme, sur les transferts linguistiques qu'ils effectueront. Voir: http://irfa.ca/n/sites/irfa.ca/files/analyse_irfa_SEPTEMBRE2010A_5.pdf
Nul besoin de préciser qu'un taux aussi élevé de fréquentation de cégeps et d'universités anglophones a un effet anglicisant sur le reste de la vie adulte, surtout en milieu de travail.
Comment ne pas, tout au moins, soulever la question?
En passant, si les anglophones du ROC ont tant besoin de programmes d'immersion en français et ce, avec des résultats tout de même décevants, c'est parce que le français est à peu près absent de leur environnement… tandis qu'à Montréal et dans l'Outaouais, l'anglais est en fait de plus en plus présent…
En passant, aussi, si l'apprentissage de l'anglais fonctionnel était aussi déficient qu'on le dit (bien sûr, il demeure perfectible), les jeunes francophones du Québec seraient nettement plus nombreux à choisir le cégep anglophone pour parfaire leur anglais. Or, ils ne sont que 5% à le faire.
Et, toujours en passant, selon les recensements de 2001 et 2006, même la proportion de francophones bilingues dans la Ville de Québec est plus élevée que la proportion d'anglophones à Ottawa… C'est pour dire.
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Bref, PERSONNE au Québec ne TOURNE LE DOS à l'anglais.
Bien au contraire…
Donc, nul besoin de crier au CRIME de lèse-majesté comme l'a fait Gérard Bouchard.
Par contre, pour ce qui est du français hors Québec, c'est vraiment, vraiment une autre histoire.
D'ailleurs, ce jeudi matin, sur les ondes de la Première chaîne, Gérard Bouchard notait que dans son entrevue au Devoir, il ne parlait pas en soi de l'annonce du gouvernement Charest, mais qu'il parlait «de façon générale».
«Le Québec ne peut pas tourner le dos à l'anglais», ajoutait-il, «ce serait criminel s'il le faisait. Je pensais en particulier à la génération des jeunes Québécois, quand elle deviendra adulte, il ne faudrait pas qu'elle se sente désavantagée par rapport aux autres jeunes d'autres nations (…)».
Or, selon les données ci-haut, cela ne semble vraiment pas être le cas. Du moins, pas de manière «générale». Peut-être, par contre, de manière «régionale».
Et, la maîtrise du français, elle? Pourrait-on aussi, entre deux discussions de salon sur la «mondialisation», recommencer à s'en préoccuper un tantinet?
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Addendum:
Petite précision biographique: historienne et politologue de formation, je me suis spécialisée sur la question linguistique. En 1995-96, je fus également la directrice de recherche du premier bilan commandé par le gouvernement sur la situation de la langue française depuis l'adoption de la Loi 101. Également auteure de «L'invention d'une minorité. Les Anglo-Québécois» (Boréal). Et, enfin, chroniqueure politique au VOIR et à The Gazette, tout à fait «bilingue» depuis l'âge de 8 ans… et ce, même avec des parents unilingues et en fréquentant à l'époque des écoles publiques francophones d'un quartier ouvrier de Montréal…
Tout récemment, je signais la préface du dernier livre du chercheur et mathématicien Charles Castonguay – pour qui j'ai le plus grand respect. Le titre: «Le français dégringole. Relancer notre politique linguistique», paru aux Éditions du Renouveau québécois. Une lecture fort, fort éclairante.
Nos Anglos québécois ne sont pas une minorité au Québec mais une majorité au Canada, en plus de posséder la langue internationale des affaires et des communications. Ils doivent bien tenter d’apprendre le français, s’ils désirent continuer de vivre au Québec, pour des raisons économiques et d’ouverture culturelle à la francophonie.
Notre situation de Francos n’est pas du tout comparable. La langue française est mal enseignée dans nos écoles et la langue anglaise l’est encore plus. Il s’agit seulement d’écouter le ministre Jean-Marc Fournier ou Mme Harel, pour nous en rendre compte « Mme Marois a pris un cours intensif entre-temps ».
Ne pas apprendre l’anglais parce que nous avons peur d’être anglicisé me semble pas mal primaire.
Madame Legault, Merci
Enfin quelqu’un qui souligne ce que clame depuis 50 ans!
Il n’est nullement nécessaire de passer par l’école anglaise pour apprendre cette langue. La curiosité et l’environnement linguistique dans lequel nous vivons font 50% et plus du travail; l’école est là pour la grammaire, l’orthographe et la littérature. La meilleure façon d’apprendre est d’abord de lire abondamment, de visionner films et émissions et enfin de pratiquer la langue parlée.
Comme vous, je me considère très compétent en anglais, suffisamment pour avoir produit, dans le cadre de mon travail, des résumés et notes explicatives en anglais de textes législatifs et budgets. Depuis ma retraite, j’ai produit un nombre incalculable de traduction vers l’anglais d’avis et de textes de la copropriété où j’habite.
L’immersion la plus intense ne règlera pas le problème de ceux qui n’ont simplement pas de talent pour les langues étrangères ou ceux qui, un fois cet épisode passé, n’utiliseront jamais la langue ainsi « apprise »; je cite à témoins les nombreux anglophones qui sont passés par des cours intensifs ou l’immersion qui baragouinent à peine quelques mots.
Par contre j’ai connu un nombre de francophones qui, après un séjour durable dans le système anglophone étaient en bonne voie d’assimilation, une affaire d’une ou deux générations, particulièrement s’il y a mariage mixte..
Pour éviter l’Anglicisation, il n’est pas requis des Québécois francophones, qu’ils évitent d’apprendre l’anglais correctement, faudrait juste que toutes nos entreprises du Québec travaillent en français.
Quand le français sera devenu nécessaire dans les entreprises entre 10 et 49 employés, comme c’est le cas dans celles de 50 employés et plus, la langue française va être « full-protégée » au Québec.
Ce n’est pas encore assez: 61% des jeunes francophones du Québec ont déclaré être capables d’entretenir une conversation en anglais et en français et 85% ont évalué leur capacité en anglais comme étant de passable à excellente. Et cela alors qu’il n’y a jamais eu autant de jeunes francophones du Québec qui n’écoutent plus la télévision qu’en anglais et encore plus qui n’écoutent que des chansons en anglais, sans compter parmis ces derniers ceux qui ne composent plus qu’en anglais, qui sont d’ailleurs de plus en plus nombreux. Et ce n’est pas encore assez: Il semble qu’il faudrait atteindre le 100%! C’est quoi ce mal de vivre? On dirait une colonie de baleines qui a pris la décision d’aller s’échouer sur la plage! Évidemment, il n’y aurait rien de primaire là-dedans!
Une attitude comme celle de Gérard Bouchard c’est comme lancer la serviette. «if you can’t beat them, join them !»
Je refuse d’adhérer à cette vision. Je me range donc derrière l’opinion de M. Dufour.
Côté pédagogique, la mesure m’apparait dangereuse. Nos écoliers ne constituent pas un bloc homogène.
Il y a un certain groupe qui académiquement, réussiront certainement. En fait même aujourd’hui s’ils sont dans un environnement pédagogiquement stimulant, la moitié d’une année est amplement suffisante pour atteindre tous les objectifs.
Mais il y a un autre groupe constitué d’élèves qui éprouvent une certaine difficulté d’apprentissage ou qui n’ont pas eu la chance d’avoir des profs stimulants (il est tout de même remarquable que les mauvais profs on tendance à se rencontrer plus dans certaines écoles que dans d’autres. La loi de l’attraction faut-il croire …). Ceux-là risquent de pâtir de la mesure annoncée. En effet, pourquoi la venue d’une moitié d’année en anglais seulement améliorerait automatiquement l’enseignement des autres matières ? Rien n’est moins certain. Mais ils devront améliorer l’enseignement si on veut, demain, faire en 4 mois ce qu’on fait en 8 mois aujourd’hui, pourrait-on dire. Cette argument amène une question : pourquoi ne le fait-on pas aujourd’hui-même? Les ressources qui seront affectées à la réalisation de cette mesure ne seront pas disponibles pour les autres, les vrais problèmes.
@Gilles Bousquet
Les réflexes qui sauvent la vie sont pas mal primaires eux aussi. Mais ils nous sauvent la vie. Par contre la grenouille se laissera docilement cuire si on prend soin de ne pas, d’abord, la jeter dans l’eau bouillante.
«La mode vieillit mal et les snobs ont souvent été les gardiens fanatiques de bons goûts qui n’avaient aucun avenir.» [Bernard Arcand]
C’est bien là lâcher la proie pour l’ombre.
M. Drouin, apprendre l’anglais est un peu comme apprendre la musique, le chant ou un instrument. Ça demande des efforts soutenus mais la récompense est au bout : Avoir le choix de 90 % des postes de radio et de Télé dont nous avons facilement accès, pouvoir mieux voyager dans le ROC et aux États-Unis et un peu partout dans le monde et avoir de meilleures chances d’avancement dans les compagnies qui font des affaires avec des Anglophones, entourés par 98 % d’Anglophones..
Si l’école évite d’apprendre correctement l’anglais, les riches vont trouver des moyens de payer des cours à leurs jeunes et les pauvres ont des chances de simplement, se limiter à demeurer unilingues.
Le futur du français demeure l’environnement français au travail et dans le réseau français de nos écoles qui attirerait mieux avec un meilleur enseignement du français et de l’anglais.
Je ne vois pas en quoi nous devrions tous apprendre l’anglais ici au Québec. Ce qui semble une évidence pour Mme Legault ne l’est pas pour moi. Reconnaître le formidable pouvoir d’attraction de l’anglais et ne pas faire de lien avec l’apprentissage généralisé de celui-ci me semble incohérent?
De plus, je vais prendre l’habitude d’écrire en français lors de mes contacts hors Québec, histoire de démontrer notre existence.
Vous avez raison M. Bilodeau, les Québécois qui ne veulent pas apprendre convenablement l’anglais, devraient en être exemptés et demeurer ignorant de cette langue. Ils peuvent vivre heureux sans ça et risquent seulement d’être un peu plus pauvres et rencontrer de la difficulté dans leurs voyages et à comprendre ce qui se passe à 90 % des postes de radio et de télé diffusés au Québec.
*****Bilinguisme: attention au «linguicide» de la langue maternelle française****
Tourner le dos à la langue anglaise serait «criminel». C’est là la thèse de Gérard Bouchard et je lui donne raison, moi qui suis un quasi-trilingue, moi qui aimerais beaucoup parler, de manière convenable, de nombreuses langues.
Mais ne rien faire pour améliorer la qualité (et la quantité) de la langue française, de la langue maternelle, ce serait «linguicidaire»,«francicidaire», scélérat et infâme. Et je me permets de penser que peu d’efforts sont déployés, à l’école ou aillleurs, pour favoriser un français de qualité.
Je souhaite à «mon» peuple le bilinguisme et même le trilinguisme (voire le multilinguisme). Mais je veux que nous trouvions ou retrouvions la beauté et le génie de la langue française, notre langue, cette langue d’une grandeur qui ne cesse de me ravir et de me bouleverser.
Le mercredi 2 février 2011, j’ai écouté à la première chaîne radiophonique de Radio-Canada ( dans l’émission de Christiane Charette) un débat sur le tutoiement ou le vouvoiement. En tout respect je me dois de dire que je considère que les partisans inconditionnels du tutoiement veulent, consciemment ou non, angliciser notre langue (YOU) et mettre de côté la touchante politesse et l’élégante courtoisie qui, très souvent, vont de pair avec le VOUS.
On refuse aussi de reconnaître que l’égalitarisme intégral, inconditionnel et aveugle, cela masque le fait qu’il y a des «maîtres» et des «apprenants», qu’il y a des vieillards et des jeunes, qu’il y a, même en démocratie, certaines hiérarchies qui ne relèvent pas forcément de privilèges arbitrairement consentis ou dévolus. L’égalitarisme, c’est, autant que faire se peut, l’égalité des chances et le droit de tous d’être respectés et considérés. Mais tout «égaliser», c’est la négation profonde de la civilisation de langue française.
Oui au bilinguisme ou au multilinguisme mais OUI, de manière retentissante, à la qualité et au GÉNIE de la langue française!
JSB
@ Seulement comme ça, en passant, je ne dis pas qu’il serait nécessaire pour tous les Québécois de parler anglais… Qui plus est, la « mondialisation« , ce n’est pas non plus que l’anglais…. Loin de là.
Notre talon d’Achille? la faiblesse économique des francophones au Québec même.
Si les Québécois francophones détenaient une suprématie écrasante en ce domaine, on ne demanderait pas aux allophones et autres immigrants s’ils parlent anglais lorsqu’ils postulent un emploi, mais bien : parlez-vous français?
Le fait que l’on exige la connaissance de l’anglais pour le moindre emploi, dans la région de Montréal, Outaouais? est symptomatique de notre faiblesse mortelle dans l’économie du Québec.
Si le Québec était un pays, cette question serait réglée car l’anglais n’aurait plus aucune autorité constitutionnelle. Le fait que nous sommes un province, comme les autres, grâce aux Libéraux fédéraux, nous empêchent de sortir de la piscine fédérale. On peut nager autant que l’on veut on ne sortira jamais de la piscine tant que nous ne serons pas les propriétaires de la piscine.
Pour le moment, Ottawa décide du règlement de la fréquentation de la piscine et nous devons nous y plier. Que ça nous plaise ou non, on est dans le bain. 🙁
Si le règlement nous déplait, nous connaissons la solution…
Le français, comme l’anglais, sont des langues admirables, enrichissantes.
Ces deux langues, dans la bouche, sous la plume d’un érudit, font verser des larmes de joies. Il y a tellement de subtilités enivrantes dans ces deux langues que de ne pas les connaître, les langues, privent les ignorants de joies sans bornes.
L’école doit enseigner les classiques. Les français en premier, et, graduellement, les anglais. Connaître ces deux cultures, suffisamment bien pour en profiter en masse, donne une joie de vivre allucinante.
Le français en premier, à fond. L’anglais, plus tard. On a tout le reste de la vie pour l’apprendre. Moi, je ne le regrette pas. J’en jouis tous les jours. D’autres peuvent faire pareil. Il suffit d’en faire l’effort.
Outre que M. Bouchard disait qu’il serait criminel d’empêcher les jeunes Québécois d’apprendre l’anglais, il ajoutait qu’il ne faudrait pas les culpabiliser de le faire.
Ainsi, si l’on trouve que l’anglais prend suffisamment de place dans l’enseignement et dans la vie des jeunes Québécois, et si l’on croit que l’on devrait plutôt renforcer le français par tous les moyens possibles, on risque de les traumatiser et même détruire, qui sait.
Drôle de subversion de la réalité! Nous devrions plutôt avoir honte de ne pas nous battre davantage pour la promotion du français dans toutes les sphères de la vie: enseignement, travail, culture, administration publique.
Les criminels ne sont pas du côté où M. Bouchard les voit!
Je suis d’accord avec tout votre article, madame Legault, et vous en remercie.
Je suis étonné que Madame Dusseault reçoive Gérard Bouchard à 24 heures en 60 minutes ce soir . Le sujet de la discussion: A qui appartient les ressources naturelles du Québec?
Ben voyons, lui il va nous le dire…. Lucien va lui souffler les réponses sous la table.
Une proportion inquiétante des dites élites comprenant le gouvernement libéral ne pense plus qu’à l’adaptation des Québécois en tant que francophones à la globalisation des marchés. Les représentants arrogants de ces élites raisonnent de cette façon par rapport au français au Québec, tel Charest de souvenir au moment de l’adoption de la loi scélérate sur les écoles passerelles: ( cela fait depuis 400 ans que l’on parle français au Québec, pas d’inquiétude à avoir avec cette loi), toute une force de raisonnement! Gérard Bouchard le frère raisonne de cette façon sur la condition du français en usant de façon subtile sur tout ce qui est ignoré.
De ce que l’on sait de G.Bouchard c’est qu’il à l’habitude d’exporter de façon systématique, les traces de l’ancienne culture canadienne française qu’il identifie comme repliée sur elle même dans le Québec d’aujourd’hui. C’est pourquoi qu’il cherche à gauche comme à droite chez les Québécois des années 2000, toutes les manifestations de repliement sur soi ou d’intolérance des francophones de souche afin de les diaboliser.
C’est le même individu pourtant qui au nom des accommodements dits raisonnables, défend une laïcité ouverte qui permettrait à de nouveaux arrivants dans les lieux cliniques et les écoles et universités du Québec de porter des signes religieux. Or, toute religion existante étendue dans le domaine public va défendre une conception traditionnelle et conservatrice de la vie en société. Qui dit traditions parle d’une tendance d’une communauté à vivre repliée sur elle même. Bref! dans la culture idéologique et philosophique de G.Bouchard, l’universitaire au nom de grands principes cultive des contradictions gênantes dans l’art du raisonnement.
Gérard, l’universitaire et non avocat comme son frère n’a pas peur de prendre distance avec la tradition catholique dont il existe un patrimoine pour le meilleur et le pire, n’a pas peur de sermonner les Québécois de souche parce que leur distance envers l’anglais serait signe de repliement collectif. Toutefois toutes les autres collectivités du monde, les immigrants ici, les nations de la planète dont celles du monde anglophone, tous les autres comme Autres seraient ouverts au monde pendant que les Québécois ne sauraient connaître qu’un complexe de fermeture au monde, sorte de vice indéracinable dans la conscience québécoise!
Tant que le Québec sera la proie de ce type d’intellectuels, G.Bouchard, G.Courtemanche ou Jocelyn Létourneau; il vivra sous le chapiteau de la trahison des élites ni plus ni moins. G.Bouchard proprement dit cultive lui même avec son frère, un complexe d’infériorité qu’il transpose dans son rejet toujours actualisé dans la culture de l’ancien Canada français. Canada français qui a pourtant connu une révolution pour devenir le seul Québec défini par sa francité et sa laïcité, Québec donc qu’il sermonne comme un évêque jamais suffisamment ouvert, jamais suffisamment démocratique. La démarche d’ailleurs de l’intellectuel Bouchard n’est pas sans rappeler celle de P.Trudeau qui toujours a perçu dans le mépris ses compatriotes comme de vulgaires ignorants, xénophobes et cléricaux voyant dans le mouvement souverainiste moderne, la résurrection certaine d’une sorte de tribalisme dénué de valeurs universelles.
Conclusion, si le Québec dans son caractère francophone disparaît, Québec moderne ouvert au monde en autant que le français soit langue commune pour tous, Québécois de langue maternelle française ou autre. Si le Québec francophone disparaît, il le devra aussi à la haine de soi de ses intellectuels.
Mon petit commentaire sur la Commission Bouchard Taylor (deux précieux ridicules):
http://www.vigile.net/Elvis-Gratton-et-les-deux-precieux
Réciprocité
La politique libérale d’imposer 6 mois d’anglais aux enfants francophones à la sixième année cela ne devrait se faire avec fort soutien scolaire qu’à la condition obligatoire d’obliger 6 mois de français aux enfants anglophones à la sixième année.
Projet problématique. Les ressources seront trouvées comment dans un système scolaire fort de son taux de décrochage?
Question. Les frères Bouchard ou les Bouchard brothers semblent à l’aise avec le gouvernement libéral, ne sont t-ils pas des souverainistes? Claude Morin l’était aussi…
Je partage bien cette analyse de la situation. Je partage également l’objectif que les élèves sortant du secondaire possèdent mieux leur maîtrise de l’anglais; personne n’est contre la vertu.
Voyons les moyens. Une immersion peut améliorer les choses. En sixième année, je n’en suis pas sûr. Une immersion qui consisterait à donner tous les cours en anglais sur une demi-année, j’en suis encore moins sûr. Une immersion en milieu francophone donnée par un professeur dont l’anglais peut être approximatif, j’en suis très peu sûr.
Et le français dans tout cela? Plusieurs élèves ont de la difficulté en français. S’ils ont déjà peu de support pour s’améliorer et qu’on leur enlève en plus une demi-année, plus le temps de vacances avant et après, quels sont les risques? Comme pédagogue, cela me pose un gros problème.
Désolé chers lecteurs, à 24 heures en 60minutes, c’était plutôt Claude Béland qui a livré tout de même un excellant « intervew » au sujet de nos ressources naturelles. Quand à Gérard Bouchard, la camomille aidant j’ai » switché » pour le « match » de hockey en Floride.
M. Bouchard, vous écrivez : «Claude Morin l’était aussi…»
Claude Morin l’est encore, aux dernières nouvelles.
Que d’énergie à ergoter sur la nécessité de l’apprentissage de l’anglais. Nous devrions d’abord nous assurer que dans nos écoles on enseigne à nos jeunes des valeurs comme la confiance en soi et l’amour de l’excellence.
Trop de nos jeunes sont éteints, indolents devant leur avenir. Injectons leur des doses massives de désir de réussir. C’est bien là que les conditions de leurs succès réside le plus. Nous constaterons alors que s’ils perçoivent l’apprentissage de l’anglais comme étant nécessaire, il se fera cet apprentissage. N’en doutez pas. Idem pour le mandarin, pour l’espagnol ou l’allemand …
Penser qu’on doive nécessairement maîtriser la langue dominante est un peu beaucoup agir comme un colonisé.
«Soyez votre propre lampe, votre île, votre refuge. Ne voyez pas de refuge hors de vous-même.»
[Bouddha]
M. Drouin, pour être certain ne ne pas avoir à maîtriser la langue dominante, l’anglais, maîtrisons, à la place, l’inuit ou le mandarin…franchement.
Le français doit devenir la langue de travail partout au Québec (Les anglophones et les allophones comprendront le message), tout comme elle l’est en France, l’anglais au Canada, l’italien en Italie etc. L’apprentissage d’une autre langue, dans un pays normal, se fait après l’apprentissage impeccable de la langue nationale du pays.
@Gilles Bousquet
Comme d’habitude vous comprenez seulement ce qui fait votre affaire. Ce que je dis c’est que plutôt de mettre tant d’énergie à l’apprentissage d’une autre langue, notre système d’enseignement devrait beaucoup plus encourager chez nos jeunes la culture de l’excellence dans tous les domaines.
Mais si vous voulez continuer à comprendre tout croche et me faire dire ce que vous voulez c’est bien là votre choix.
«Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide.»
[Confucius]
Ça va M. Bousquet, nous avons compris votre abdication mais moi je m’oriente vers la résistance.
Et puis ne pas comprendre ce que Paris Hilton et cie ont à dire ça ne me manque pas non. L’information peut très bien être traduite.
Si j’ai envie de voyager quelque part, j’apprendrai les rudiments de la langue locale, il n’y a pas que l’anglais dans le MONDE.
Le français n’est pas la langue d’une petite tribu indigène isolée dans une forêt amazonienne.
Ca sent le réchauffé par ici….
AU «camarade» Michel Bertrand!
Éloignez-vous, camarade et néanmoins citoyen, c’est votre présence toujours appréciée qui entraîne dans son sillage une pestilentielle odeur de réchauffé.
Agréez mes hommages et mes meilleures salutations, cher critique dont le moindre des propos sent la subversion et le non-conformisme!
JSB
Personnellement, je considère que M. Bousquet écrit des choses très sensées.
Il comprend fort bien la réalité de notre situation dans une Amérique du Nord anglophone et notre situation au Québec minoritairement francophone.
Et puis, ce que j’apprécie énormément chez M. Bousquet, c’est ce sens de l’humour qu’il sait si bien nous envoyer comme par exemple sa réplique ci-dessus à propos de l’apprentissage de l’inuit et du mandarin – plutôt que de ne pas chercher à maîtriser l’anglais, cette langue « dominante » comme il le note bien narquoisement.
Délicieux!
Il y aurait encore beaucoup de ma part à ajouter à la discussion en cours, mais cela viendra – possiblement – plus tard.
Pour le moment, j’ai ressenti l’urgente nécessité d’appuyer un membre de ce site qui se fait enguirlander alors qu’il n’exprime que ce qui devrait être d’une évidence sans conteste.
(En sachant fort bien que je risque par le fait même de me faire à mon tour enguirlander…)
@Claude Perrier
J’ai beaucoup de respect pour l’intelligence, un peu moins pour la bêtise. Mais tous on le droit à leur opinion et ça veut aussi dire que j’ai le droit d’exprimer mes opinions, tout comme vous aussi M. Perrier avec qui je ne suis pas toujours d’accord mais que je respecte beaucoup. D’ailleurs je me rappelle vous l’avoir déjà témoigné.
«Quand j’entends discourir des cons au restaurant, je suis affligé, mais je me console en songeant qu’ils pourraient être à ma table.»
[Frédéric Dard]
Les considérations sans nuances, le plus souvent pour faire de ceux qui osent critiquer telle ou telle approche de l’apprentissage de l’anglais comme des avatars de criminels, sans pour autant situer leurs commentaires dans le contexte particulier vécu par des francophones dans ce pays, lequel donne incontestablement un avantage net à l’anglais au final des transferts linguistiques, sont à prendre pour ce quelles sont : un prosélytisme en faveur de la langue dominante qu’est l’anglais. Autrement, toute mesure un tant soit peu honnête et respectueuse de ce contexte ne peut qu’indiquer du même coup sa contrepartie nécessaire pour rétablir ne serait-ce qu’un semblant d’équilibre.
Tant et aussi longtemps que les conditions inhérentes à ce contexte n’auront pas été contrecarrées par une autre condition tout aussi contraignante et qui se nomme la souveraineté du Québec, telles devront être toutes les mesures proposées en matière d’apprentissage de l’anglais. Par ailleurs, compte tenu du fait que l’apprentissage d’une langue seconde ne peut être valable qu’en autant que le locuteur qui, avant de penser dans une autre langue, doit le faire dans sa propre langue, du moins dans les stades primaires et même secondaires de l’apprentissage d’une langue seconde, cette langue seconde ne peut être comprise que pour autant que les notions, les mots et les concepts de la langue première puissent y être traduits. En termes plus simples : vous ne pouvez comprendre dans une autre langue ce que vous ne comprenez pas dans votre propre langue.
Par ailleurs, selon les données du tableau dont est tiré le graphique de cette chronique, c’est environ 10 % de la population qui déclare avoir la langue anglaise comme langue maternelle. Au Québec, l’anglais est donc loin d’être la langue de la majorité. Donc, avant de penser à faire de cette langue la langue couramment parlée de tous les francophones et de tous les non francophones, peut-être faudrait-il réfléchir aux moyens de rendre le français la langue couramment parlée par tous. D’ailleurs, les non francophones qui disent pouvoir converser en français montre que cela peut être réalisé encore davantage et que cela l’est pour bon nombre d’entre eux puisque 90 % des non francophones disent pouvoir le faire.
Donc, en ne voulant pas tenir compte du statut d’un français dominé par l’anglais, ce qui en l’absence de souveraineté pour les francophones est un acte de sédition et de rébellion justifiée, il ne reste donc que ce n’est pour cette petite frange de la population pour laquelle cette langue qu’est l’anglais est un outil de travail, soit celle que ses activités mettent en contact avec le monde extérieur, que cet apprentissage serré est nécessaire. Ne pas poser le problème dans ces termes est le propre de ceux qui ont abandonné de faire de cette langue, le français, celle de la majorité de la population et qui cherchent des moyens de faire en sorte qu’elle devienne de plus en plus folklorique, comme nous le montre le sort des francophones hors Québec, et cela en ayant l’air de s’exclamer comme ce personnage du Marchand de Venise : mislike me not for my complexion….
M. Audet, seul le gagne-pain en français au Québec peut sauver le français, pas l’ignorance de la langue anglaise qui ne servirait qu’à nous « Québécois francophones » restreindre économiquement et culturellement et autrement.
C’est le fric qui est la réponse à plusieurs problèmes. Il s’agit simplement d’étendre le français, langue de travail, aux entreprises de moins de 50 employés.
Bonsoir,
J’aime beaucoup votre analyse basée sur votre expérience et expertise. Elle me réconforte. Je viens d’ailleurs de commander le dernier livre de Castonguay pour y voir encore plus clair sur les dangers qui nous guettent.
C’est sûr que je suis un souverainiste qui s’inquiète…Mes amis fédéralistes, eux, rient de moi, quand je leur dis qu’avec 50 mille immigrants/an nous sommes morts à plus ou moins long terme ; que
nous sommes une copie de l’Acadie… donc un peuple en extinction.
Ils me répondent que le plus important ce n’est pas la langue, mais le pain et le beurre! — Peut-être ont-ils raison?
Cela dit, Gérard est bien à l’image de son frère Lucien : il parle très bien… est convaincant… mais aussi à l’occasion excessif : votre verbatin de sa déclaration que vous rapportez plus haut en est un exemple patent.
Oui, Jean Charest a frappé dans le mille avec cette immersion de 6 mois en anglais au terme du primaire. De plus il nettoie son tableau noir (les 3 « C ») au profit d’un tableau blanc et autres « bébelles» de la même eau.
Qui dit mieux… Personne. Presque tout le monde est émerveillé, excepté ceux qui réfléchissent, comme vous Mme Legault.
Qui d’autres que lui, après les écoles passerelles, aurait si bien pu les faire oublier ; pourtant ça va un peu dans le même sens, non? Comme pour cette loi 115 ; Charest veut seulement notre bien!
Était-ce nécessaire ? Absolument pas ! Surtout depuis l’explosion de tous les jeux et gadgets électroniques. Sans oublier l’omniprésence plus grande que jamais de l’anglais ; de programmes télés majoritairement en anglais. Sans parler du web, et des téléphones intelligents, etc…, dont les enfants sont inondées depuis surtout les derniers 5 ans.
L’anglais s’attrape maintenant bien plus facilement qu’un virus. C’est dire…
Appuyé sur une expérience vécue par mes 4 enfants au public — un cégeptien et 3 universitaires qui se débrouillent très bien en anglais (et 6 petits-enfants de 4 à 12 ans) — je peux vous dire que prioriser ce nouveau programme c’est mettre la charrue devant le boeuf (la maîtrise qualitative d’une première langue est essentielle pour l’apprentissage des autres). Et c’est encore plus vrai pour ces 2% de francophones perdus en amérique.
C’est affaiblir encore plus le français de la 6ème année (50% du temps en anglais) pour les « québécois de souche » ; et donner un drôle de signal à nos canadiens-québécois allophones (comme vous le mentionnez).
Le premier pas à faire – en tenant compte du personnel enseignant disponible – serait de doubler le nombre d’heures consacrées à l’apprentissage de la langue seconde au secondaire : donc de faire la parité – en terme de temps – avec les écoles du secteur anglophone (pour le français).
Trop simple ? Ben oui ! Ça prenait un coup d’éclat et c’est ce que Charest a fait au grand dam des péquistes! S’ils proposent autres choses on peut imaginer déjà les hauts cris du PLQ : ils sont « radicals »(comme le clame Lucien) ; ils ont peur de l’autre ; ils sont fermés ; et ce n’est pas ce que veulent la majorité des parents, diront-ils. Et avec raison, on imagine.
Pauvre Mme Marois, elle qui voulait l’enseignement de l’histoire en anglais… elle pourra se consoler (!?!) avec une immersion en 6ème.
K.O., donc la Pauline.
En espérant que ce ne sera pas le coup fatal… pour cette petite nation en amérique.
Eh, misère.
M. Dubois, nous ne sommes pas émerveillés, seulement pas scandalisés ni catastrophés parce que ce gouvernement du PLQ Charest va se cogner le nez sur les profs. full-syndiqués et en journées de relâche et sur les élèves en difficulté et sur les programmes à changer et les livres et alouette…La majorité des projets de ce parti, tombent à l’eau.
Ce n’est pas devenir bilingues qui est le problème, ce sont les lieux de travail incluant le commercequ’il faut franciser, comme nous avons francisé les entreprises de 50 employés et plus.
C’est la langue du fric « pour se gagner une vie » qui va ou non sauver le français. Les très bilingues Lévesque et Parizeau n’ont pas du tout été anglicisés ni Mme Legault ici.
Monsieur Bousquet
Qui a dit que le fait de vouloir faire respecter sa langue, le français, impliquait un refus de celle de l’autre. Ce que je dis est qu’il faut refuser l’aplatventrisme et les méthodes qui vont avec.
Par ailleurs, franciser le milieu du travail est certes une priorité, j’en conviens volontiers. Toutefois, je n’ai pas indiqué dans mon commentaire que le fait d’apprendre une autre langue nous conduit nécessairement à nous acculturer à cette autre langue. Je n’ai fait que rappeler les faits qui montrent la progression de l’anglais chez les francophones. Refuser cette critique, c’est se faire l’allié objectif de ceux qui militent pour que cette acculturation se fasse plus ou moins vite. Seuls les libéraux et ceux qui leur ressemblent peuvent prétendre ignorer ce contexte.
Autour de l’article de M.Dufour qui rejoint le sujet de cette page.
Le Français est aussi une langue monde et c’est celle commune au Québec
La position de M.Dufour tient la route en général et très certainement en ce qui regarde les dangers de l’assimilation à l’anglais chez les jeunes francophones de Gatineau et de Montréal Centre et Ouest. Cette mesure de l’anglais à la sixième année accentue l’idée que l’anglais est la langue du pouvoir, de l’argent et de la technique. Si dans les têtes des Québécois majoritairement francophones de manière directe, consciente, inconsciente et autrement de façon subliminale, on réussit à les convaincre que l’anglais c’est la langue du respect et j’ajouterais que c’est la langue de l’estime de soi. C’est fini le français au Québec, car une approche bilingue ici dans un continent marqué par son caractère unilingue anglais c’est créer une compétition inégale entre les deux langues dont on connaît le vainqueur à l’avance.
Le bilinguisme tel que le souhaite, l’anglophile P.M Charest ne sera qu’un jeu de massacre contre le français ce que devrait comprendre aussi l’opposition péquiste qui par électoralisme serait prêt à trahir la raison d’être de son parti?
Si cette mesure donc est vraiment populaire, on pourra douter du vouloir vivre de cette nation.
Bémol contre M.Dufour, sa notion popularisée de prédominance du français plutôt que français langue commune, n’est pas sans faire penser au cheval de Troie qui permet de lancer des mesures comme celle là? Cela mérite au moins un point d’interrogation, Christian Dufour. Position critique défendue par Charles Castonguay.
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/318121/langue-une-mesure-excessive-et-dangereuse
Bulletin météo
Le vent fait tomber les flocons de neige que le printemps du nord porte dans ces cheveux.
Quand les tourbillons de l’hiver descendent de ces sommets chargés de glace, le Savoyard se met à l’abri dans son temple champêtre et prie.
Chateaubriand. Mémoires d’outre-tombe.
Ah… ce controversé apprentissage de cette langue seconde au Québec qu’est l’anglais… Le simple fait d’en discuter avec passion, bien souvent, laisse quelque peu pantois.
Bien sûr qu’il est important, et même primordial, que le français soit la langue première en nos terres québécoises. Dire autrement serait afficher une inexcusable bêtise!
Mais, serions-nous incapables de marcher tout en mâchant de la gomme?
L’apprentissage correct d’une langue seconde n’empêche aucunement la maîtrise de la sienne propre. Sauf possiblement chez certains. Probablement chez ceux-là mêmes fautant à répétition à l’égard de leur langue maternelle.
Pour un tas de raisons variées, évidemment, mais néanmoins possiblement surtout – à tout le moins dans bien des cas, je suppute – parce que « communiquer » leur suffit. Pour le reste…
Quant à cette idée de la moitié de la sixième année du primaire en anglais, je suis très loin d’être convaincu que cela soit bien avisé. En fait, j’oserais même ajouter que c’est un peu tard pour entreprendre l’apprentissage.
Peut-être suis-je un « cas » bien particulier mais, en ce qui me concerne, avant même l’école primaire j’étais totalement bilingue. En français et en anglais. Et puis, sauf une grande obnubilation chez moi, laquelle m’échapperait complètement, je n’ai aucunement l’impression que ma très hâtive maîtrise de l’anglais ait le moindrement nui à la qualité de mon français.
Apprendre tôt une autre langue est autrement plus aisé que d’attendre de passer par une sixième année en mode intensif…
Enfin, petit commentaire additionnel en passant, si notre cursus scolaire se montrait un peu plus exigeant à l’égard des jeunes élèves, soit à l’âge où nous sommes presque de véritables éponges capables d’absorber des tas de connaissances, nous pourrions vraisemblablement faire des pas de géant – et cela sans trop d’efforts véritables.
Un bon français d’abord, certes.
Mais aussi cet anglais langue seconde qui enrichit tellement (arts, littérature, communications). Et ne craignons surtout pas un bilinguisme fortement utile en le confondant à un (étonnant) « à-plat-ventrisme »…
Demeurons assez clairvoyants pour reconnaître où se situent nos meilleurs intérêts et profitons de nos atouts, soit la grande facilité d’apprentissage que nous avons ici au Québec de deux des principales langues mondiales.
Ce qui est un formidable « plus » en notre faveur, à mon avis, dans notre Amérique du Nord majoritairement unilingue anglophone!
Monsieur Perrier
Qui a dit que le bilinguisme, c’est-à-dire la capacité de parler couramment l’anglais, n’était pas nécessaire pour cette fraction de la population qui dans son travail est en contact constant avec le monde extérieur. Pourtant, il est clair que ce concept de bilinguisme strict, ne s’applique pas au gros de la population dans quelque pays que ce soit autour de la planète. Par contre, dans la mesure où on voudrait l’appliquer à tous indistinctement dans notre société, et sans réciprocité de la part de la minorité dominante, cela devient de « l’à-plat-ventrisme », ne vous en déplaise, soit une acceptation tacite du fait que la langue de la minorité a un statut dominant qu’on ne lui conteste pas, même devant le fait avéré que les francophones s’anglicisent au fil du temps.
Dans la mesure où vos observations concernent l’irresponsable projet libéral de faire éduquer les élèves francophones et allophones pour la moitié de la sixième année du primaire en anglais, sans contrepartie d’ailleurs pour les anglophones, le petit aphorisme adéquiste, peut-être libéral aussi, disant qu’on peut marcher tout en mâchant de la gomme, mérite qu’on ne mâche pas ses mots quand il s’agit d’une langue maternelle. Ce qui est étonnant, c’est votre étonnement devant un fait qui paraît normal n’importe où ailleurs, soit celui que tous les citoyens n’ont pas à être bilingues au sens strict du terme.
Sans doute que cet étonnement résulte de votre refus de reconnaître la progression de l’anglais face au français et conséquemment, de vouloir faire du Québec une société normale, c’est-à-dire souveraine. En cela, vous êtes en accord avec la logique du parti libéral et consorts qui alignent leurs politiques sur le milieu des affaires, lequel ne cesse de réclamer un bilinguisme pour tout un chacun, comme si tous les postes qu’ils a à offrir nécessitaient ces qualités linguistiques. Mais voyez-vous, il s’en trouvera toujours pour dénoncer cet alignement de la souveraineté culturelle sur le modèle néo-libéral de la globalisation qui a encore l’anglais comme valeur marchande. Ne venez pas nous dire que cet entêtement est un repli sur soi qui refuse de voir dans cette langue, l’anglais, un passeport pour cette fraction de la population pour qui il est nécessaire. Mais jamais nous n’accepterons que l’on nous demande à tous un passeport pour nos vies de l’intérieur. L’exiger pour tous revient à obliger tout le monde à présenter son passeport linguistique et à considérer tous les francophones comme des nouveaux arrivants dans ce pays, comme des immigrants. Cela, tous les francophones qui ne sont pas des nouveaux arrivants le comprennent fort bien.
Monsieur Audet,
Tout d’abord merci de prendre le temps de vous intéresser à ce que je raconte, et également de commenter.
En ce qui concerne l’idée d’une moitié de sixième année en mode d’immersion anglaise, j’ai déjà à maintes reprises fait part de mes forts doutes quant à l’à-propos de pareille mesure. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi on voudrait « imposer » la chose à tous.
Cela devrait plutôt relever d’un choix personnel. De la sorte, les enfants et leurs parents qui estimeraient la mesure inappropriée n’y seraient pas contraints.
Et j’écris « inappropriée » signifiant que, pour ceux-là, l’apprentissage de l’anglais ne serait pas perçu comme étant un atout (pas nécessairement ici, au Québec, mais à l’échelle mondiale dans plusieurs domaines, et qui permettrait un enrichissement bien personnel côté arts, littérature, communications et autres).
Mais j’écris aussi « inappropriée » signifiant que cette mesure me paraît lourdement inepte si l’objectif est de favoriser l’apprentissage de l’anglais. C’est en quelque sorte essayer de faire quelque chose « difficilement » car sur le tard, alors que cela aurait pu se faire « facilement » si cela avait été entrepris quelques années plus tôt.
Par ailleurs, vous semblez me prêter des idéologies qui sont vraiment à mille lieues de mon appréciation réelle de ce qui nous entoure, comme lorsque vous écrivez « vous êtes en accord avec la logique du parti libéral et consorts qui alignent leurs politiques sur le milieu des affaires ».
Permettez que je vous confie, Monsieur Audet, que je m’en balance souverainement de ce que le « parti libéral et consorts » peuvent dire si je considère que ce n’est pas approprié. Et idem pour tous les autres, qu’il s’agisse du parti québécois, de l’action démocratique, de Québec solidaire, de la Coalition pour l’avenir du Québec, du Bloc québécois, des conservateurs et libéraux ou encore néo-démocrates fédéraux – sans oublier le parti rhinocéros ou le parti vert.
Tout le monde ou presque pourrait applaudir à tout rompre à propos de quelque chose que, personnellement, je préférai toujours en jauger préalablement le mérite avant de me joindre au troupeau.
Et il en va de même pour ce « milieu des affaires » si souvent décrié. Ni je suis pour, ni je suis contre. J’apprécie « au mérite ».
Enfin, je termine ce (trop long) commentaire en indiquant que ce qui se situe toujours au coeur de mes préoccupations, c’est la notion d' »enrichissement personnel ».
Nous ne sommes que de passage en ce monde. (Et qu’il y en ait ou pas un autre qui nous attendrait ensuite n’y change rien.)
Tâchons de nous épanouir au meilleur de nos possibilités. Ne gobons pas le « prêt-à-penser » que l’on cherche continuellement à nous servir. Soyons constructivement critiques, curieux et ouverts. Essayons constamment d’en faire un peu plus, au lieu de nous contenter d’en faire le moins possible. Râlons contre ceci ou contre cela s’il le faut, mais que ce soit pour les bonnes raisons.
Et, en conclusion, j’ajouterai simplement qu’il revient à chacun de décider s’il désire s’épanouir et ajouter des tas de nouvelles flèches à son carquois. Mais c’est là une affaire de libre-choix.
(Encore que, quel dommage de ne pas viser toujours plus haut! Même si ce n’est pas « nécessaire » là où nous nous trouvons.)
Je suis pour le libre-choix également. L’imposition d’une 6e année bilingue me dérangerait beaucoup.
Je percevrais d’ailleurs cette tentative comme un constat d’échec de la part du Ministère de l’éducation. Si l’enseignement de l’anglais n’est pas adéquat lorsque dispensé dans le cadre d’une année régulière d’enseignement général, serait-il permis de croire qu’il ne l’est pas non plus pour le français, les maths, l’histoire, la géo?
Pourquoi donner tant d’importance à l’anglais par rapport aux autres matières, je trouve cela indécent.
Espérons que le gouvernement ne fait que tâter le poul de la population avec cette idée, car je serais très en colère s’il elle devenait effective.
Monsieur Perrier,
Je suis ravi de constater que vous considérez la «chose » inappropriée dans la mesure où elle serait imposée à tous indistinctement. Si vous la voulez cependant volontaire et au choix, je trouve pour ma part qu’il serait inapproprié qu’elle soit financée à même des fonds publics, même sous forme de quelconques subventions passerelles à de quelconques institutions peu ou prou semblables. Cela devrait donc demeurer un choix strictement privé et hors cursus obligatoire pour tous.
Par ailleurs, si vous êtes enclin à promouvoir cet apprentissage approprié lorsqu’il se fait dès le plus jeune âge, je ne puis que constater l’irréalité de cet objectif. En effet, le système scolaire se devrait de devenir parfaitement bilingue pour une bonne part de ses effectifs enseignants pour que cela fonctionne avec de tels objectifs de bilinguisation précoce. Les enseignants francophones ou anglophones, puisque le bilinguisme ne peut pas être à sens unique, devraient alors posséder aussi bien la langue anglaise que la française pour la transmettre correctement aux enfants, ce qu’un système d’éducation est en droit d’exiger de ses enseignants en langue maternelle, ce qui est une utopie.
Voyez-vous, les exemples que vous donnez de l’apprentissage précoce d’une autre langue ne sont pas le fait des systèmes d’enseignements, mais des contacts privilégiés avec des locuteurs de la langue seconde, soit dans le milieu familial, soit dans le voisinage immédiat. Ou sinon, ce sont le cas de quelques rares individus, par ailleurs plus doués que la moyenne, dont les parents insistent pour qu’ils deviennent bilingues au sens strict.
À une certaine époque, ce fut pour le français que ces mesures furent prises par les cours et les aristocraties européennes, l’anglaise y compris. C’est maintenant pour l’anglais que l’aristocratie financière et politique fait son choix. Par ailleurs, cela ne veut pas dire que cet apprentissage de l’anglais doit être boudé tout au long de la vie des individus, car certains devront y avoir recours parce qu’en contact avec le milieu extérieur, soit directement, soit pour publier leurs articles scientifiques dans des revues dont les plus prestigieuses publient encore majoritairement en anglais, du moins jusqu’à ce que des allemands, des japonais ou des chinois arrivent à faire en sorte que la qualité de leurs travaux oblige en retours des anglo-saxons à étudier leur propre langue à eux. C’est sans doute déjà commencé.
Pour ce qui est de s’éclairer et de tenter de dominer les situations, je ne puis qu’y souscrire pour mon compte, mais j’ajouterais en ce qui me concerne que je ne pense pas qu’il soit passible d’y arriver seul et que c’est avec les autres devenus tout aussi libres et dominants que cela peut être vraiment réalisé, ce qui transcende évidemment la seule question linguistique.
Justin Trudeau nous dis que le multiculturalisme est moins vendable au Québec et il semble s’accommoder de l’interculturalisme à la Bouchard:
“The word multiculturalism has become synonymous in the mind of many Quebeckers as being something that is imposed by English Canada,” said Liberal MP Justin Trudeau, whose father — former prime minister Pierre Elliott Trudeau — made multiculturalism official government policy in 1971.
“For me [interculturalism] is more of a word we chose to use in Quebec that is acceptable when multiculturalism is beginning to be less so.”
Mr. Trudeau’s somewhat ambivalent endorsement speaks to the central problem interculturalism has faced so far: Is it any different from multiculturalism?
Interculturalism’s leading champion in Quebec argues the two are separate concepts, though he admits they also have some overlap.
(…)
http://www.theglobeandmail.com/news/politics/quebec-group-pushes-interculturalism-in-place-of-multiculturalism/article1932009/
Suite à cet article la quasi majorité des commentaires sont contre le multiculturalisme ! Ils s’ajoutent à des centaines d’autres que j’ai lu et qui vont dans le même sens. Cela démontre que l’élite canadian est déconnecté de la population