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Préparatifs pré-électoraux…

 

Avec ce parfum d'élection fédérale qui flotte de plus en plus dans l'air, cette semaine, on le sait, sera décisive à Ottawa.

Le budget du gouvernement Harper, présenté demain, fera-t-il ou non tomber ce dernier? Les paris sont que «oui». D'autant que tous les partis sont en plein préparatifs pré-électoraux depuis quelques semaines…. Recrutement de candidats, location de locaux, affiches, publicités, etc…

Même le NPD, dont le rôle stratégique sera crucial cette semaine, s'affiche depuis quelques jours dans le comté d'Outremont avec d'immenses panneaux-réclame de couleur verte… Au cas où… Mais bon, avant de savoir si élections il y aura, attendons de voir les rebondissements qui s'annoncent nombreux cette semaine.. Mais disons que le parfum est plutôt fort…

Cela étant dit, il n'y a pas qu'à Ottawa qu'on se prépare pour des élections éventuelles. Au PQ, ça se prépare aussi. Même si, bien évidemment, l'élection générale au Québec ne viendra pas avant l'an prochain…et pourrait même n'avoir lieu qu'en 2013.

Ce faisant, de toute évidence, la chef du Parti québécois semble avoir bien identifié un des principaux facteurs de l'impopularité du gouvernement Charest, soit la perception grandissante au sein de la population qu'il «brade» à des intérêts privés des pans entiers des ressources naturelles du Québec.

La filière du controversé gaz de schiste en étant une des illustrations les plus récentes.

Or, de fait, c'est toute la filière énergétique, ou presque, qui handicape ce gouvernement. Que ce soit du côté des éoliennes, dont l'exploitation est aussi laissée à des intérêts privés, ou encore, de cette entente «confidentielle» où Hydro-Québec cédait ses permis d'exploration pétrolìère à la compagnie Petrolia pour l'Ile d'Anticosti et ce, sans que les Québécois n'en connaissent les termes et les coûts (1).

Alors, ce matin, prenant aussi acte du cauchemar japonais actuel quant à certaines centrales nucléaires, Le Devoir rapportait que Pauline Marois voudrait également «sortir le Québec du nucléaire» en s'engageant à fermer Gentilly-2 si le PQ prend le pouvoir. Ce à quoi s'oppose le gouvernement. http://www.ledevoir.com/politique/quebec/319258/marois-veut-sortir-le-quebec-du-nucleaire

Pour ce faire, le PQ se joint à une large coalition demandant que l'on «sorte» le Québec du nucléaire et s'allie à Québec solidaire, de même qu'à une brochette d'organismes citoyens et environnementaux.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201103/21/01-4381580–il-faut-fermer-gentilly-affirme-une-vaste-coalition.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS2

Là aussi, le PQ cherche à se distinguer du PLQ sur une question particulièrement sensible au sein de la population. Ce qui vient d'ailleurs s'ajouter au dossier linguistique, de même qu'à cette fameuse commission d'enquête sur les allégations de corruption et de collusion dans la construction que le gouvernement Charest refuse de créer alors que le PQ s'y engage s'il prend le pouvoir. 

Et maintenant, sur la question des ressources naturelles, Mme Marois dit au Devoir que le PQ prendra une année pour développer une politique énergétique complète après consultations.

Sur la question des redevances, soulevée récemment de manière spectaculaire par le rapport du BAPE, lequel faisait état de la perte possible de quelques milliards pour les coffres publics, la chef péquiste dit aussi qu'elle se met à la recherche d'autres formules plus «payantes» pour l'État:

http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/319250/a-chaque-ressource-sa-redevance-dit-marois

Bref, cette politique serait donc prête à temps pour la prochaine élection, laquelle a par ailleurs de bonne chances d'être déclenchée par un nouveau chef libéral…

Mais en attendant, en vue des prochaines élections, la stratégie de la chef péquiste se dessine.

Et elle ressemble fort à ceci: alors que depuis un bon quinze ans, pour bien des Québécois, politiquement, le PQ et le PLQ sont devenus plus ou moins «bonnet blanc, blanc bonnet», tenter de se distinguer du PLQ dans un certains nombre de dossiers où le gouvernement libéral a réussi à s'aliéner une majorité d'électeurs.

À suivre au cours des prochains mois et de la prochaine année.

Sans compter qu'on ne sait toujours pas, non plus, si le PQ devra ou non faire également face à la «Coalition» de François Legault et de Charles Sirois si jamais elle venait à se transformer en parti politique à temps pour la prochaine élection.

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(1) http://m.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/316778/anticosti-hydro-quebec-aurait-cede-un-tresor