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Pour une nouvelle Loi 101

 

 

Ce mardi, à l’Assemblée nationale, le député indépendant et ex-péquiste, Pierre Curzi, présentait sa «nouvelle» Charte de la langue française.

En fait, c’est une loi 101 que le député veut mise à jour et renforcée après trente ans de «mutilation» par les tribunaux – pour reprendre son expression. Et d’inaction chronique des gouvernements, j’ajouterais, depuis déjà plus de quinze ans.

Par voie de communiqué, Québec solidaire et le Parti québécois ont salué le travail accompli.

En conférence de presse, M. Curzi a néanmoins noté que s’il était resté au PQ, il n’aurait jamais pu présenter un tel projet de loi.

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Notez que Pierre Curzi travaille sur le dossier de la question linguistique depuis quatre ans. Un «novice» dans un domaine d’expertise que peu maîtrisent au Québec (1), il aura fait, au fil de ces années et ce, avec une toute petite équipe, un véritable travail de moine.

Parmi ses propositions se trouve celle de modifier le mode de nomination de la ou du président de l’Office québécois de la langue française. Soit de passer d’une nomination politique par le bureau du premier ministre à une nomination approuvée par les deux tiers des députés de l’Assemblée nationale. Tout comme pour le Vérificateur général.

C’est d’ailleurs une des suggestions que je reprends moi-même patiemment depuis presque deux décennies…

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Comme les documents sont substantiels, je posterai mon analyse plus tard cette semaine.

En attendant, pour ceux et celles que la question intéresse – et que j’espère nombreux -, vous trouverez les principaux documents sur le site de Pierre Curzi. Donc, si vous avez des commentaires, vous pouvez bien évidemment les poster déjà à la suite de ce billet-ci…

Le projet de loi, vous pourrez le lire ici. (Cliquez en bas de la page, dans la section «Présentation», sur «Charte québécoise de la langue française».)

Sa synthèse est ici.

Son «Libre blanc» est ici.

Un document qui compare le projet de loi de M. Curzi avec  la Charte de la langue française est ici.

Et pour visionner la conférence de presse de Pierre Curzi où il présente son projet de loi et répond aux questions des journalistes, c’est ici.

 

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(1) Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas, la question linguistique est ma spécialité universitaire en science politique. Au fil des derniers vingt ans, déjà, j’y ai consacré mon premier livre paru en 1992 chez Boréal («L’invention d’une minorité. Les Anglo-Québécois», ainsi que de nombreux articles d’analyse depuis – scientifiques et dans les médias. En 1995-96, je fus également directrice de la recherche et corédactrice du premier rapport sur la situation du français commandé par un gouvernement du Québec depuis l’adoption de la loi 101. Enfin, l’an dernier, j’ai eu l’honneur de recevoir le «Prix Harfang» pour ma contribution, tout au long de ma carrière, à la défense de la langue française.