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Journée des femmes : une petite pensée pour les autres

En cette journée de la femme où l’on fera trop souvent l’apologie de la gent féminine dans une optique vide de sens, un peu comme si c’était une deuxième fête des mères. En cette journée où plusieurs secrétaires de firmes d’avocats, représentantes de produits de beauté et promotrices de boissons énergisantes se feront maladroitement souhaiter « bonne fête » par leurs employeurs qui imposent le port de la jupe.

En cette journée, j’aimerais avoir une petite pensée pour ceux et celles qui ne comprennent pas.

Une petite pensée pour toutes ces femmes pour qui le fait de se trouver belle est assez pour justifier la panique qui les envahit lorsque que des féministes osent dénoncer la dictature du maquillage, du talon aiguille et de l’épilation.

« Y’a personne qui m’oblige à me maquiller, voyons, je me trouve belle comme ça et je le fais de mon plein gré. »

À celles-là, souhaitons-leur de comprendre que celles qui dénoncent ces standards ont elles aussi besoin de se trouver belles, mais qu’elles ont simplement refusé de se laisser dominer par la tyrannie des standards devant lesquels elles ont grandi et qu’elles ont assimilés. Souhaitons-leur d’au moins réaliser que ce n’est pas parce qu’elles sont épilées et maquillées qu’elles se trouvent belles, mais bien qu’elles ont grandi dans un monde qui leur a imposé une définition contraignante de la beauté.

Une petite pensée pour tous ces hommes qui ne peuvent concevoir qu’il y ait une journée de la femme, mais pas de journée de l’homme, pendant que 365 jours par année les grandes entreprises et les états sont dirigés en écrasante majorité par des hommes.

À ceux-là, souhaitons leur de voir leur salaire réduit du tiers et leurs possibilités de grimper l’échelle du travail réduites de moitié.

Une petite pensée pour ces femmes soumises à des idéologies rétrogrades qui croient que de se battre contre le droit à l’avortement est un acte féministe, puisqu’elles ont le courage de le dire.

À celles-là, je leur souhaite de se faire imposer tout bonnement leur statut par des intégristes religieux qui ont le « courage » d’imposer leur choix.

Une petite pensée pour ces réactionnaires carencés en raisonnement qui hennissent dès qu’ils entendent le mot patriarcat, comme si ce système était une invention tout droit sortie de la tête des plus frustrées des lesbiennes.

À ceux-là, je souhaite de la lecture.

Si vous voulez faire la moindre différence, rappelez-vous que la journée de la femme ne sert pas à souhaiter un insignifiant bonne fête aux femmes, ni à leur tenir la porte de l’épicerie en souriant.  En fait, vous n’êtes même pas obligés d’en parler, faites juste analyser un peu, aujourd’hui, lorsque vous verrez cette pancarte publicitaire avec la top-modèle à moitié à poil couchée sur le hood du char à vendre ou lorsque vous constaterez qu’il n’y a que des caissières au IGA avec leurs petits foulards cutes qu’elles sont les seules à devoir porter.

Ouais, faites juste analyser. Souvent, ça paie beaucoup plus que de simplement réagir.