BloguesJulien Day

Prédiction électorale

Mine de rien, il y a à peu près exactement deux ans, le Québec vivait une des plus importantes crises sociales de son histoire. On vantait les mérites de « cette belle jeunesse » qui enfin se levait et s’impliquait au niveau politique (quand on ne les traitait pas de violents terroristes ou qu’on ne menaçait pas de les écraser avec un VUS, du moins).

Good times.

Bon, c’est sûr, il y avait ces quelques rabats-joies qui venaient de temps à autre garrocher une motte d’asphalte dans la belle unité du mouvement en accusant Léo Bureau-Blouin et Martine Desjardins de n’être qu’en train de préparer leur carrière politique pour le Parti Québécois, parti que ces mêmes troubles-fêtes accusaient de porter « le carré rouge » par opportunisme. Les élections décisives venues, certains de ces chenapans ont poussé l’audace jusqu’à renier leur droit à la sainte expression démocratique en ne votant pas, parfois même ostensiblement.

Heureusement, la plupart de « cette belle jeunesse » s’est déplacée aux urnes, permettant du même coup au Parti Québécois d’hausser les frais de scolarité un petit peu moins que le Parti Libéral, à l’époque mené par le très méchant et responsable de tous les maux politiques de la galaxie, Jean Charest.

Depuis, tout roule sur des roulettes dans le merveilleux monde de la politique électorale. L’État est sur le bord d’enfin être laïque, genre, après de nombreux mois de très pertinents débats sur l’identité québécoise et les ti-tapis au Maroc. Les garderies à 7$ sont à 9$, on a racheté Anticosti pour voir ce que Daniel Breton allait dire et Djemila Benhabib dit enfin les vraies affaires en mentionnant que « le Québec profond », ça commence – géographiquement – à Trois-Rivières.

Parlant des vraies affaires, c’est dans le slogan du Parti Libéral. « ENSEMBLE on s’occupe des vraies affaires », plus précisément.

Astie.

C’est plate parce que moi, ce qui m’intéresse, c’est les fausses affaires. J’niaise même pas.

Sauf qu’imagine-toi donc que c’est même pas le meilleur slogan des deux qui ont été dévoilés. La CAQ ne niaise pas non plus: « On se donne Legault ».

Fou pareil, hein? Personnellement, j’aurais choisi « À go, on se donne Legault », c’est plus lyrique mais je ne suis pas politicien, je suis sûrement dans le champ. En plus, la CAQ avait besoin de fesser fort après que leur ex-candidat vedette Gaétan Barrette ait annoncé, deux fois plutôt qu’une, son retrait de la vie politique… avant de finalement décider que « les vraies affaires » lui tentaient.

Tout ça laisse présager une compétition sans pitié, le PQ – qui ne pourra même pas attaquer la crédibilité du Dr Barrette puisqu’ils lui offraient la direction du CHUM il y a quelques temps – ne peut crier victoire à l’avance. Seront-ils en mesure de trouver un meilleur slogan que leurs adversaires? Ça me semble impossible, au point de les conseiller de ne simplement pas avoir de slogan.

Rendus là, t’sais.

Et à quoi s’attendre comme performance de Sol Zanetti au débat des chefs? Pourra-t-il tirer davantage son épingle du jeu que Jean-Martin Aussant qui s’était fait plutôt discret en 2012?

Tant de questions, si peu de réponses. J’y vais quand même de ma prédiction: On va avancer.

Tiens, ce serait pas pire comme slogan pour le PQ, ça.
J’vous le donne.