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La Vérité selon Geneviève Rioux et Louis-Georges Girard

Après La Lâcheté en 2007, Marc Bisaillon nous revient avec La Vérité, le second long métrage d'une tétralogie sur la "conscience coupable". Le film sera présenté en première aux Rendez-vous du cinéma québécois le 23 février dans le cadre d'une soirée soulignant les 10 ans de la maison de production de Christine Falco, Les films Camera Oscura, puis prendra l'affiche en salle le 4 mars.

La semaine dernière, à Ciné-Québec, j'ai pu rencontrer deux des vedettes de La Vérité, à commencer par Geneviève Rioux:

Pouvez-vous nous parler de votre personnage dans le film?

”Je joue la mère d’un des deux ados ( Pierre-Luc Lafontaine), qui est le gars qui a tout pour réussir dans la vie. On sait dès le départ que c’est une bolle en maths, il est passionné de photo, il vit quelque chose avec une super cute fille (Juliette Gosselin)… Mais lui et son ami d’enfance (Émile Mailhiot), ils sont un peu délinquants, ils n’agissent pas de la bonne façon, ils s’enfoncent, leur vie bascule… Et mon personnage, sa vie bascule aussi parce qu’elle est policière, donc elle se retrouve en conflit d’intérêts…”

C’est le deuxième film que vous tournez avec Marc Bisaillon?

“Oui, je l’aime beaucoup, c’est une grande complicité, on est devenu des amis. C’est un gars avec beaucoup d’imagination, beaucoup d’intensité, il est très vrai, et il a un rapport avec les acteurs très direct. C’est facile avec lui, il sait ce qu’il veut, il nous laisse aussi travailler avec lui, on crée ensemble… N’importe quand, Marc Bisaillon!”

Outre vous, il y aussi Louis-Georges Girard et Denis Trudel qui étaient déjà de la distribution du film précédent de Bisaillon. C’est intéressant de re-travailler avec les mêmes gens ainsi?

“J’aime beaucoup ça, je trouve qu’on a beaucoup moins besoin de s’expliquer, on se comprend plus vite. Ceci dit, l’équipe était différente, c’est une nouvelle approche quand même, ce n’était pas le même type de tournage.”

Thématiquement, par contre, il semble y avoir des liens à faire entre La Lâcheté et La Vérité?

“Oui, parce que les deux films abordent des enjeux moraux. Mais Marc n’est pas un moralisateur pour autant. Il présente la vie telle qu’elle est, il n’y a pas de jugement de valeurs. C’est ce qui est bon pour le spectateur, c’est une histoire très prenante, les personnages nous sont présentés très clairement et on a le goût qu’ils s’en sortent, mais on voit l’étau se refermer autour d’eux…”

C’est inspiré d’une histoire vraie?

“La Lâcheté, c’était une vraie histoire assez sordide qui avait fait beaucoup de bruit, tandis que cette fois-ci, c’est une histoire dont on a moins entendu parler. C’est Marc qui a su ça et qui sait comment ça s’est terminé. Nous les acteurs, on n’a pas eu à se renseigner là-dessus. Moi, ma matière première, c’était le scénario, qui était très bien écrit.”

AJOUT:

Mon entrevue avec le franchement sympathique Louis-Georges Girard.

Pouvez-vous nous parler de votre personnage dans le film?

“Dans le film, deux jeunes adolescents ont une soirée bien arrosée, ils font un peu de vandalisme, et je suis le voisin qui arrive subrepticement et qui… ne s’en sort pas vivant. Évidemment, ce n’est pas une scène banale, même si je meurs à la fin… J’ai accepté de la faire parce que Marc Bisaillon est un réalisateur extraordinaire. C’est un des bons directeurs d’acteurs que j’ai connus. Comme j’avais joué dans son premier film, La Lâcheté, il m’a demandé de participer à La Vérité et j’ai accepté tout de suite. “

“C’est un film qui va s’avertir à un public très averti de cinéphiles, mais aussi aux jeunes. Les deux protagonistes sont des adolescents, à la fin du secondaire, alors c’est intéressant autant pour les adultes que les enfants.”

Marc Bisaillon prévoit faire une tétralogie thématique dont La Lâcheté et La Vérité seraient les deux premiers volets. Pensez-vous aussi faire partie des éventuels troisième et quatrième films?

“Ça serait bien prétentieux de ma part, mais je peux dire que j’aimerais ça. Marc est un réalisateur fidèle, il a aime ses acteurs et il les rappelle, mais en même temps, écoutez, s’il n’y a pas de rôle pour un gars chauve qui a l’air de 60 ans mais qui en a 55, il n’y en a pas, ça va avec le casting!”

“Marc est vraiment un bon bougre, et j’espère que ce film-là va le révéler à la hauteur du talent qu’il a.”

Comme pour La Lâcheté, vous avez tourné à l’extérieur de Montréal, je crois?

“Oui, dans la région de Saint-Hyacinthe. Pour La Lâcheté, c’était dans une municipalité de l’ouest qui a un maire un peu… Huntingdon!”

Je trouve toujours ça intéressant, parce qu’il y a beaucoup de films qui sont tournés à Montréal, alors que le Québec, c’est grand…

“Oui, effectivement. Moi j’aime bien ça parce que ma carrière de comédien se fait surtout à la télé, donc c’est beaucoup en studio à Montréal, et même quand ce n’est pas en studio, c’est en ville. Quand on travaille à l’extérieur, c’est vrai que c’est l’fun.”