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Faire l’amour: un porno pour le coeur

Faire l'amour

Je viens de refermer la porte de mon appartement derrière moi, de tendre la chaînette de sécurité pour l’accrocher. Les yeux plein d’eau, encore, et les larmes qui peuvent enfin couler sans que j’aille à supporter le regard de autres. Je suis profondément émue par ce que je viens de voir au Périscope et me sens obligée, malgré ma fatigue, de vous partager mon appréciation de cette ultime production de la saison régulière.

Faire l’amour, c’est le titre de cette pièce écrite par Anne-Marie Olivier et mise en scène par Véronique Côté. C’est aussi une succession de contes  drôles à s’en taper sur les cuisses, beaux comme un couple âgé qui se tient par la main dans la rue ou tout simplement cochons. C’est une célébration de la vie et de nos amoureux qui la teintent ou qui la bouleversent carrément.

Rassembleur mais intelligent, Faire l’amour est un spectacle rythmé mettant en vedette une brochette de comédiens hautement crédibles qui livrent toutes ces histoires comme si elles étaient réellement les leurs. D’ailleurs, on y croit tellement qu’il faut régulièrement se pincer  pour se rappeler qu’il s’agit là d’une création, bien que la pièce est – semble-t-il -basée sur des faits réels légèrement modifiés.

Il y a quelque chose de profondément humain dans ce texte de Olivier. Déception, désir, one nights, attachement, fantasmes. Les situations et les sentiments interprétés par Eliot Laprise, Maryse Lapierre, Anne-Marie Olivier, Nicola-Frank Vachon et la régisseuse anonyme s’emboîtent sans temps mort pour donner lieu à une  séance d’introspection dans la tête de celui qui regarde. Le théâtre peut-il être thérapeutique? Je pense que oui.

On en ressort bouleversé mais heureux d’avoir vu une pièce sans monologue larmoyant ni phrases inutiles insérées çà et là pour faire joli. Faire l’amour, c’est une pièce sans fla-fla qui cause pourtant une accélération du rythme cardiaque chez les amoureux et qui parvient à aller chercher absolument tout le monde jusqu’au fond des tripes.

C’est aussi, il va s’en dire, la date idéale. Pour les jeunes et les vieux amants.

 

// À voir jusqu’au 3 mai au Théâtre Périscope