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Certains des disques les plus originaux à avoir été produits (partie 1)

Record Breaker

Y’a rien de plus beau qu’un disque. Un vrai là, un «recore» que tu mets sur une table tournante. Il y a la pochette oui, mais ce qui est tripant avec ce format, c’est que le disque comme tel peut aussi te faire exploser les rétines. Avec pleins de couleurs, de formes, même de matériaux…En fait, il ne semble pas avoir de limite à ce qu’on peut créer!  Justement, à l’occasion du Record Store Day, voici une sélection des disques les plus originaux à avoir été produits. Le tout est divisé en quatre parties: on commence ça plutôt relax pour plonger de plus en plus profond dans le trip créatif. Appelle ta mère, on s’en va loin…

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PARTIE 1:  BEAUX À CROQUER

Les disques en vinyle de couleur sont apparus dans les années 70 et depuis ce temps, on s’est vraiment lâché lousse dans le processus. On a fait des disques de toutes les couleurs, on a exploré à peu près toutes les combinaisons possibles et on a multiplié les méthodes pour mélanger le tout. Y’a d’ailleurs une nouvelle génération de fous de plastique fondu, dont l’artiste américain New Fumes, qui ont poussé l’idée à l’extrême et qui créent à la main des vinyles aux couleurs fantasticapotées. Des disques comme ces deux-là:

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The Flaming Lips and Friends – The Time Has Come To Shoot You Down… What A Sound (Lovely Sorts of Death, 2013) Photo: Stereogum.com

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Tobacco – Ultima Il Massage  (Ghostly, 2014) Photo: vinylcollective.com

 Je sais pas toi, mais moi, j’éprouve toujours l’étrange envie de croquer ou de lécher un disque de couleur. Comme si mon cerveau ne faisait pas la différence entre le beau et le bon. Je me fais peur…Anyway. Le procédé derrière la fabrication des disques de New Fumes et compagnie relève plus de l’artisanat. Donc, juste pour être fair, jetons aussi un oeil du côté de la productions de masse et des presses traditionnelles.  Ces dernières années, on a vu émerger plusieurs vinyles aux couleurs de drapeaux (incluant la magnifique et très léchable – mais non fumable – réédition de Legends de Bob Marley).

 

Capture d’écran 2015-04-08 à 18.41.37Bob Marley and the Wailers, Legends, 30th anniversary edition (Island/Tuff Gong, 2014) Photo: laromarecords.com

Mention toute aussi honorable à ce 45t dans lequel on a recréé – toujours en vinyle fondu faut-il le mentionner – les étoiles du drapeau américain. Placez votre main droite sur le coeur et rendez hommage au pressier qui a dû en suer une shot pour arriver à faire ça.

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L’un des disques du quadruple split Red, White & Blue (Pirate Press, 2012)

En passant, si vous voulez vous payer la traite avec des beaux vinyles de couleur, la compagnie Pirates Press – un leader dans le domaine – publie chaque semaine un bulletin qui contient les plus jolis disques à sortir de leurs presses.

De retour à nos galettes. Si les couleurs de drapeaux ne suffisent pas, on peut toujours sacrifier une face du disque et y sérigraphier, disons….un éléphant avec des bois.

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Toothgrinder, Vibration/Colour/Frequency (In The Clouds, 2013), deux des versions disponibles. Photo: Piratespress.com

En plus de la sérigraphie, on peut aussi graver des images sur le vinyle (notamment avec le même procédé utilisé pour les plaques, les pierres tombales ou ton prestigieux trophée de hockey novice pour «meilleur esprit sportif»). Pour le quadruple album (A) Senile Animal des Melvins, on a gravé du beau. Du très beau.

melvinsThe Melvins, (A) Senile Animal (Hydra Head, 2008) Photo: https://theystillpressvinyl.wordpress.com

Bien des années auparavant, en 1980, on avait aussi gravé du joli sur ce disque de Split Enz. Une gravure au laser – qui n’affecte pas le son en plus – aux reflets futuristes polychromatiques. Une technologie de l’avenir…abandonnée après quelques mois d’utilisation.

2014Splitenz_etchedvinyl_211114Split Enz, True Colours (A&M, 1980) Photo: Wikipedia

On peut graver le vinyle, mais on peut aussi le découper en des formes pas mal funkées (ce qu’on appelle en bon français un die-cut). Encore là, tout est permis. Soulignons ce 45t de Chuck Ragan en forme de lame de scie ronde ET de marteau ET de la Californie. Mets-en, c’pas de l’onguent!

chuckraganChuck Ragan, Saw Blade (SideOneDummy, 2012) Photo: Piratespress.com

Quand on jumelle la découpe au picture disc (cette technique qu’on peut résumer en une acétate imprimée qu’on squeeze entre deux couches de plastique transparent), y’a beaucoup de plaisir à y avoir. Restons dans le «patriotisme» (notez les guillemets).

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 Megadeth (oui oui!) – Anarchy In The UK  (Capitol, 1988) Photo: Discogs

Poursuivons avec ce vibrant «hommage» (toujours importants, les guillemets) aux forces de l’ordre du rapper JDilla.

JDillaJDilla, Fuck The Police (Pay Jay, 2015) Photo: Piratespress.com

Et restons donc dans le domaine canin avec ce 45t en forme de chihuahua.

2014MoneyMark_MaybeImDead_211114Money Mark, Maybe I’m dead (Mo Wax, 1998) Photo: NME.com

Saupoudrons le tout de wohoho avec ce 45t de Talk Talk. Oubliez la robe bleue-noire-or-blanche, la grosse question, c’est de savoir s’il s’agit d’un tigre ou d’un papillon. Fixez les yeux de la bibitte, elle va finir par vous le dire…

2014TalkTalk_LivingInAnother_211114Talk Talk, Living In Another World (EMI, 1986) Photo: NME.com

Du côté de l’abusrde, ce disque de Pusswhip Banggang, une parodie de rock des années ’70 par le duo d’humoristes américains Tim & Eric, trône au sommet. On y voit un type assis dans un gros bol de jambalaya. De l’art en hydrocarbure.

pusswhipbanggang_jambalaya_mini_anglePusswhip Banggang, Jambalaya (Drag City, 2014) Photo: Piratespress.com

Toujours dans le domaine du picture disc découpé, le groupe punk latino-américain La Plebe a eu l’idée de mettre sur pied une loterie mexicaine et de presser un disque en forme de carte de jeu. Le tout est heureusement accompagné d’un mode d’emploi (car j’entends au loin l’écho de vos «que c’est ça une loto mexicaine?»).

LAPLEBELa Plebe, Been Drinkin’ Again (Pirate Press, 2014) Photo: Piratespress.com

Je vous disais que j’ai parfois le goût de lécher un joli disque, ben en voici un qui fait rien pour arranger les choses: un disque couleur pêche…qui sent la pêche! Aweille, sors la crème.

KarenElson-popsike.comKaren Elson – The Ghost Who Walks (Third Man, 2010) Photo: popsike.com

Voilà pour la première partie de ce dossier. Dans la deuxième partie, on fera monter le niveau de «voyons donc» d’une coche.

Note:
Pour la compilation de ce dossier, je me suis permis de piger allègrement dans ce palmarès du New Musical Express et dans celui-ci de Vinyl Factory.