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Le Festif! jour 4 et p’tit bilan

Quand on vit quelque chose d’aussi beau et parfait que Le Festif!, quand on a des contacts aussi privilégiés avec des artistes, quand on rencontre tant de gens sympathiques, on pogne un down quand les westfalias quittent la cour de l’aréna et que tout ça est sur le point de se terminer. C’est donc la tête pas loin des sphincters qu’on se lève lors de la quatrième – et dernière journée – de l’événement. En plus, le mauvais temps et le brouillard sont de retour. Dame Nature, t’as pas honte de fesser sur du monde à terre?!

Comme avant-dernier spectacle du festival, Dear Criminals amplifient la mélancolie sous le chapiteau. On a de la misère à se laisser embarquer; on file triste, oui, mais pas tant que ça tout de même. Ou bien ce sont les conditions du spectacle qui n’aident pas: Dear Criminals, à midi, avec le trafic d’une rue en arrière-plan, c’est pas le scénario idéal. Le spectacle devait se tenir au quai mais il a été déplacé à cause de la température. Ça aurait été une autre histoire…
dylan

En maudissant l’expression de marde qui dit que toutes bonnes choses a une fin, on se rend sur le terrain de l’Hôtel La Ferme pour le tout dernier spectacle, celui de Guillaume Beauregard (accompagné par un guitariste et un claviériste, celui de Malajube).

Beauregard, un autre des ces punks convertis au folk, cristalise aussi le mood du moment avec des chansons à écouter en position foetale, enroulé dans une couverte sortant de la sécheuse. Par contre, il entrecoupe ses chansons de déclarations hillarantes. Dans la catégorie des meilleurs calls de tous les temps dans un show, le gagnant est…Beauregard!
dylan

L’artiste parle notamment du processus ardu qui l’a mené à chanter en solo et de la quête intérieure qu’il a entrepris. Il raconte même qu’il s’est mis à construire des inukshuks sur le bord de l’autoroute. Une joke, sans doute, mais qu’il pousse jusqu’au bout en vendant des petits inukshuks autographiés à la fin du spectacle. Idée de génie!

La vision du monde de Beauregard semble assez sombre, mais devant lui, des petits blonds jouent avec des ballons, des jeunes familles grignotent des carottes sur le gazon. Crime, y’a de l’espoir. Y’a le Festif!. Sans charrier, une chance qu’il y a ce festival. Et pour tellement de raisons.

L’ambiance qui règne à Baie-Saint-Paul pendant le Festif! est unique, ou du moins, on ne la retrouve que dans ces festivals plus petits, loin des gros shows impersonnels et des marées de festivaliers qui s’ignorent. À échelle humaine, une foule n’agit pas comme du bétail. Les gens sont chaleureux, se parlent et rigolent ensemble.

Le Festif! donne aussi foi en l’humanité avec sa façon de gérer l’alcool. Ça sonne bizarre dit comme ça, mais de ne pas terminer une soirée en marchant sur un tapis de verres vides, ça rassure pour le futur. En effet, Le Festif! est devenu l’un des premiers festivals à utiliser exclusivement les Écocups, des verres réutilisables. Et que dire de cette décision de servir uniquement des produits de la Microbrasserie Charlevoix, ignorant sûrement des commandites alléchantes de Molson. Eh oui, même les buveux de Coors Light peuvent trouver leur compte avec une lager brassée localement (parce que tsé, un produit de microbrasserie, c’est pas juste une bière au sarrasin noire aux reflets cuivrés sur lie à 22% d’alcool).

Pour terminer, soulignons l’organisation remarquable (prise en charge par des gens qui n’ont pas 30 ans, faut-il le rappeler), l’exceptionnelle programmation, et surtout tous ces shows surprises qui ont plongé beaucoup de festivaliers dans une belle frénésie. Après avoir croisé Jean Leloup dans la ville, on a été nombreux à espérer un spectacle surprise de l’artiste. Mais où? Et quand? Check sur ton cell. Pis, c’tu annoncé? Pis là? C’tait tu vraiment lui?! S’amusant avec le concept, bien des gens inventaient des combinaisons. Genre, Richard Desjardins sur un ponton ou bien, la meilleure: Gilles Vigneault en paddleboard.

Gilles Vigneault en paddleboard, trop beau comme image. Je pense que je vais vous laisser là-dessus.

Merci Le Festif! À l’an prochain!

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 Comptes rendus des autres journées du Festif!