Joël Champetier : La Taupe et le Dragon
Christine Fortier
Comme dans son roman de science-fiction et d’espionnage La Taupe et le Dragon, il y a de l’action dans la vie de Joël Champetier. D’abord, les Éditions Alire présentent une nouvelle version, plus longue, de ce livre paru en 1991 chez Québec/Amérique; et, simultanément, l’éditeur new-yorkais Tor Books le publie sous le titre The Mole and the Dragon. Finalement, les droits d’adaptation cinématographique de son roman fantastique La Peau blanche (Éd. Alire, 1997) ont récemment été achetés. Décidément, l’homme a du succès!
La Taupe et de dragon se déroule en l’an 2300 et quelque, en Nouvelle-Chine. Sur cette planète peu accueillante, colonisée par les Chinois avec l’argent de la Chine, du Japon et de l’Europe, la révolte gronde. Les Néo-Chinois veulent obtenir l’indépendance, couper les ponts avec la Terre et, surtout, ne pas rembourser leur immense dette. Bien sûr, la Terre refuse et envoie deux agents de son Bureau de renseignements secrets européen sur la planète récalcitrante. La mission du colonel Wang et de Réjean Tanner consiste à prendre contact avec une taupe infiltrée au sein du gouvernement néo-chinois qui leur fournira des renseignements cruciaux, permettant à la Terre de garder le contrôle de sa colonie. Mais la taupe reste muette, et, suite à un attentat contre le président de la Nouvelle-Chine, le colonel Wang, blessé, ne peut plus diriger les opérations. Il charge donc Tanner de poursuivre seul la mission.
Champetier reconstitue minutieusement la société chinoise telle qu’elle pourrait être sur une planète aussi aride, constamment menacée par le redoutable Oil, un soleil aux rayons tellement puissants qu’il rend aveugle quiconque regarde ses rayons quelques secondes à peine. Malgré les péripéties de la mission de Tanner (parfois un peu tirées par les cheveux), les descriptions des coutumes chinoises nous permettent de plonger dans l’histoire. Une ombre au tableau: la naïveté du personnage principal, par moments agaçante. Mais une fin tout à fait imprévisible rachète le tout… Éd. Alire, 1999, 368 p.