Paul-Loup Sulitzer : Dans le cercle sacré

Par les thèmes qu’aborde Dans le cercle sacré, l’intrépidité de son personnage principal et les constantes références à l’actualité, Paul-Loup Sulitzer renoue avec le style des romans de sa trilogie Money, Cash, Fortune (Éd. Denoël, 1980, 1981 et 1982) et de la saga Hannah et L’Impératrice (Éd. Stock, 1985, 1986).
Pour mettre fin au trafic de drogue en Colombie et protéger ses amis les dauphins, menacés par des déversements toxiques dans un fleuve de la forêt amazonienne, Diego Vargas et quelques fidèles qu’il a recrutés du temps de leurs études à Harvard font une guerre sans merci aux trafiquants qui pullulent au sein du gouvernement. Suite à une attaque-surprise menée contre son groupe par des militaires colombiens et la CIA, Vargas, également connu sous le nom de Libertador, devient obsédé par le désir de venger sa femme, morte dans l’échauffourée. Mais surtout, il veut donner une leçon à cette Amérique corrompue, en l’atteignant là où elle est la plus fragile: son économie. Pour parvenir à ses fins, Libertador disperse ses amis sur tous les continents et, tranquillement, grâce à une machination grandiose, ils prennent le contrôle des marchés monétaires de la planète.
De toute évidence, c’est dans la description des montages financiers et des prises de contrôle boursier que Sulitzer est le plus à l’aise. Il rend l’intrigue d’autant plus intéressante qu’elle colle à l’actualité: les frères Fleet ont fait fortune en mettant au point des organismes génétiquement modifiés (OGM), le scandale de la Baring, la crise financière asiatique, la course au Sénat d’Hillary Clinton, etc. Là où Sulitzer est malhabile, c’est dans l’utilisation de ses personnages féminins, stéréotypés et tout droit sortis d’un roman Harlequin: la femme vengeresse prête à tout pour défendre son honneur bafoué et, à l’opposé, la demoiselle écervelée qui vient chercher refuge dans les bras de son héros… Éd. Stock, 1999, 490 p.