Lionel Noël : Louna
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Lionel Noël : Louna

Dans le futur proche où se déroule Louna, un thriller made in Québec signé Lionel Noël, le Québec est gouverné par une femme. Un texte au potentiel riche, mais qui n’était pas prêt pour la publication. Dommage.

Dans le futur proche où se déroule cette histoire, le Québec est gouverné par une femme. À l’aube d’un nième référendum sur la souveraineté, Monique Péland, notre première première ministre, fait preuve de charisme et entend bien faire de la province un pays. C’est l’une des prémisses de Louna, un thriller made in Québec signé Lionel Noël.
Noël, qui a fait partie des forces de l’OTAN et a étudié les rouages des services secrets canadiens, a échafaudé une intrigue complexe, où se mêlent projet souverainiste et Roumanie post-Ceauscscu. Un ambitieux projet, dont les acteurs circulent entre Bucarest, Montréal et Vancouver.
Depuis peu, une vague d’attentats secoue le Canada. Quand Monique Péland elle-même frôle la mort, les services de sécurité ne savent plus où donner de la tête. Y a-t-il complot? Est-ce l’oeuvre d’un énigmatique psychopathe? Heureusement, une petite équipe veille au grain: Vic Borghese, flic montréalais d’origine sicilienne, KEN, un militaire en semi-retraite, et la belle Isabelle Cunningham, flic elle aussi et Vénus de service.
Tout ça aurait pu aboutir à un thriller efficace. Or, ça ne colle pas toujours. Trop de personnages – souvent mal définis -, trop d’intrigues parallèles. À jouer les Larry Collins, Noël démontre malgré lui que les recettes ne suffisent pas. Encore faut-il doser les ingrédients. Mais ce qui rend la lecture décidément ardue, c’est la langue. Le texte est lourd de qualificatifs inutiles, quand les phrases ne sont pas carrément tarabiscotées: «Plus il avançait dans ses investigations, plus la hantise d’une panne générale de courant qui paralyserait le grand centre urbain de Québec, Montréal ou autres villes venait ajouter une dose d’acide capable de percer les parois de son estomac déjà malmené par toutes les boissons alcoolisées ingurgitées pour résister au stress des interminables parties de hockey qu’il lorgnait durant les longs mois d’hiver.»
Un texte au potentiel riche, mais qui n’était pas prêt pour la publication. Éd. De Beaumont, 1999 288 p.