Jacques Gauthier : Le Secret d'Hildegonde
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Jacques Gauthier : Le Secret d’Hildegonde

C’est en 1992, alors qu’il se ressourçait dans la solitude de l’abbaye cistercienne d’Oka, que le poète et essayiste Jacques Gauthier s’est intéressée à la vie d’Hildegonde. En fait, c’est après avoir lu les écrits du moine cistercien Césaire de Heisterbach, qui vécut entre 1180 et 1240, qu’il décida de raconter la vie de cette femme remarquable, qui s’est travestie en homme afin de vivre sa foi comme elle l’entendait.

C’est en 1992, alors qu’il se ressourçait dans la solitude de l’abbaye cistercienne d’Oka, que le poète et essayiste Jacques Gauthier s’est intéressé à la vie d’Hildegonde. En fait, c’est après avoir lu les écrits du moine cistercien Césaire de Heisterbach, qui vécut entre 1180 et 1240, qu’il décida de raconter la vie de cette femme remarquable, qui s’est travestie en homme afin de vivre sa foi comme elle l’entendait.

Le récit commence dans les rues de Cologne, en 1153, par la rencontre d’Adélaïde et de Gervach. Ce couple qui s’aime dès le premier regard ne recule devant rien pour vaincre son infertilité. Par conséquent, dès sa naissance, l’existence d’Hildegonde est marquée au sceau du prodige, et, très jeune, elle est attirée par la spiritualité et la prière. Lorsque ses parents l’envoient au couvent des bénédictines, elle soulève déjà la controverse en défendant le rôle des femmes qui ne sont pas, selon elle, inférieures à l’homme. Les bénédictines l’accusent alors d’interpréter trop librement les paroles de la sainte visionnaire Hildegarde de Bingen, qui lui inspire une profonde admiration.

Toutefois, Hildegonde n’aime pas la vie au couvent. Elle retourne donc auprès de son père qui ne s’est jamais remis de la mort de son épouse. Elle a quatorze ans quand Gervach lui propose de l’accompagner à Jérusalem, pour prier sur le tombeau du Christ. La jeune fille accepte avec joie, car ce voyage est l’occasion de se rapprocher de son Dieu bien-aimé. Pour ne pas attirer la convoitise des hommes, Hildegonde devient Joseph et, tranquillement, apprivoise sa nouvelle identité qui lui permet, après avoir traversé bien des épreuves, de vivre dans le monastère cistercien de ses rêves. Ce n’est qu’après sa mort, à dix-huit ans, et après les miracles qui s’ensuivirent que ses compagnons admirent sa qualité de sainte: «À partir de ce jour, les frères de Schönau reconnurent la puissance de cette jeune novice qui avait fait reculer de son vivant les frontières du masculin et du féminin. Elle était deenue un puissant symbole d’unification.»

À la fois roman et récit historique, Le Secret d’Hildegonde raconte la quête de joie et de plénitude d’une femme qui consacra sa vie au don ultime de soi. L’écriture au style poétique permet de plonger dans ce XIIe siècle en pleine ébullition spirituelle avec autant d’enthousiasme que s’il s’agissait d’un roman d’aventures.

Éd. Vents d’Ouest, coll. Passages/Roman historique, 2000, 161 p.