Mario Vargas Llosa : Lettres à un jeune romancier
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Mario Vargas Llosa : Lettres à un jeune romancier

Romancier prolifique, auteur de La Tante Julia et le Scribouillard, de Conversation à la cathédrale et de La Ville et les Chiens, le Péruvien Mario Vargas Llosa est l’une des figures de proue de la littérature sud-américaine.

Romancier prolifique, auteur de La Tante Julia et le Scribouillard, de Conversation à la cathédrale et de La Ville et les Chiens, le Péruvien Mario Vargas Llosa est l’une des figures de proue de la littérature sud-américaine. Empruntant à Rainer Maria Rilke son titre le plus célèbre, il publiait, en 1997, Cartas a un joven novelista, un essai dans lequel il tentait avec bonheur d’expliquer à un interlocuteur probablement imaginaire ce qui constitue l’art du roman. Admirablement traduites par Albert Bensoussan, ces douze Lettres à un jeune romancier parlent avec amour du métier d’écrivain, de ce qui détermine une vocation, de ce qui alimente l’imaginaire, de l’origine des idées et des pièges qui attendent le débutant. «L’authenticité ou la sincérité du romancier consiste à accepter ses propres démons et à les servir dans la mesure de ses forces», dira l’auteur. «Si le point de départ de l’invention du romancier est bien son vécu, il n’est et ne peut être celui d’arrivée.»

Citant ses maîtres, Malraux, Faulkner, Hemingway, Cervantès, Flaubert, Dos Passos ou Garcia Marquez, Vargas Llosa décortique avec une minutie d’horloger les mécanismes du roman et ses éléments essentiels : le style, le narrateur, le temps, l’espace, les procédés techniques (l’élément caché, les vases communicants, la boîte chinoise) et le pouvoir de persuasion. Il le fait avec un respect marqué d’humilité, sans jamais prétendre détenir la clé du talent véritable. Pour lui, tout ce qui compose le roman «constitue un tout inaltérable où séparer sujet, style, ordre, points de vue, etc. serait disséquer un corps vivant. Le résultat est toujours, même dans les meilleurs cas, une forme d’homicide».

Le spécialiste de littérature ne trouvera peut-être rien de bien neuf dans ces Lettres, mais le jeune romancier y puisera inspiration et courage. Et l’amateur de littérature comprendra un peu mieux «ce qui pousse une femme ou un homme à défier le monde réel au moyen de cette opération sybolique: son remplacement par des fictions.»

Traduit de l’espagnol par Albert Bensoussan Gallimard,
coll. Arcades, 2000, 147 p
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Lettres à un jeune romancier
Lettres à un jeune romancier
Mario Vargas Llosa