Max Milner : L'imaginaire des drogues
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Max Milner : L’imaginaire des drogues

Les drogues n’ont certes plus aussi bonne presse que dans les années 60. Mais les livres qu’on doit à leur influence continuent à nous fasciner.Dans L’Imaginaire des drogues, Max Milner se penche sur les auteurs européens et leurs oeuvres qui, au fil des deux derniers siècles, témoignent de l’impact de l’usage des drogues sur la création artistique.

Les drogues n’ont certes plus aussi bonne presse que dans les années 60. Mais les livres qu’on doit à leur influence continuent à nous fasciner.

Dans L’Imaginaire des drogues, Max Milner se penche sur les auteurs européens et leurs oeuvres qui, au fil des deux derniers siècles, témoignent de l’impact de l’usage des drogues sur la création artistique.

Il appert que le XIXe siècle aura été celui de l’opium et du haschich. Ouvrant son livre sur Thomas De Quincey et ses Confessions d’un mangeur d’opium (publié en 1822), Milner retrace la place que ces deux drogues occuperont par la suite dans les oeuvres de Musset, de Baudelaire, de Rimbaud, etc.

Avec le XXe siècle, les choses changent. La cocaïne devient la reine des années folles, et d’autres produits se répandent. Le peyotl sera le préféré d’Antonin Artaud; la mescaline est à la source de nombreuses pages d’Henri Michaux (l’héroïne est cependant une des grandes absentes du livre). Et l’on constate que, curieusement, la plupart des surréalistes, ces grands partisans du «long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens» cher à Rimbaud, tenaient les drogues en piètre estime.

L’Imaginaire des drogues ne se fait pas l’avocat de l’usage des drogues, pas plus qu’il ne le condamne. Milner se contente d’interroger et de commenter les représentations de la consommation de la drogue, ainsi que les effets de cette consommation sur les personnages qu’on retrouve dans les dizaines d’oeuvres qu’il étudie. De la savante et fort intéressante analyse littéraire.

Éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’inconscient, 2000, 457 p.