L'Auberge des pauvres : Tahar Ben Jelloun
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L’Auberge des pauvres : Tahar Ben Jelloun

Voici l’édition poche du plus récent roman de Ben Jelloun. Sorte de délire poétique sur la ville de Naples, et sur la création artistique, L’Auberge des pauvres est un objet de curiosité. Pas véritablement un grand roman, c’est toutefois l’un des moins conventionnels de l’écrivain marocain. Peut-être à cause de cette introspection, plus poussée que dans ses autres livres, par laquelle passent l’émotion et l’imaginaire du narrateur en fuite, dès le début du récit. «C’est l’histoire d’un homme contrarié. Cela n’a l’air de rien, mais un homme contrarié est quelqu’un qui souffre. Il est imprévisible, incontrôlable, capable de perdre la raison, de devenir violent et lâche ou de creuser son propre tunnel pour disparaître.» C’est un peu ce que fait l’écrivain, qui construit un labyrinthe plein de ses fantasmes et de ses cauchemars, autour de la figure mythique d’une vieille femme, chez qui laideur et beauté ne font qu’un. Voyage baroque dans l’univers d’un créateur qui reste critique du monde qui l’entoure, que ce soit le Maroc ou ailleurs. Éd. Seuil / coll. Points, 285 p.