Robert Charles Wilson : Darwinia
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Robert Charles Wilson : Darwinia

Darwinia, de Robert Charles Wilson (l’auteur est canadien; le livre a cependant été traduit en France par Michèle Charrier), raconte les mésaventures d’une expédition scientifique ayant pour mission d’explorer les forêts du nouveau continent. Cela tout en faisant écho aux bouleversements sociaux et politiques entraînés par la soudaine apparition de ce territoire.

Un soir de 1912, le ciel est illuminé d’étranges couleurs. Quelques heures plus tard, on découvre que l’Europe et le Nord de l’Afrique ont été complètement transformés. Les villes, les gens, tout a disparu, remplacé par une faune et une flore totalement inconnues. Un nouveau monde vient d’être créé du jour au lendemain: un territoire qu’on appellera la Darwinie.

Darwinia, de Robert Charles Wilson (l’auteur est canadien; le livre a cependant été traduit en France par Michèle Charrier), raconte les mésaventures d’une expédition scientifique ayant pour mission d’explorer les forêts du nouveau continent. Cela tout en faisant écho aux bouleversements sociaux et politiques entraînés par la soudaine apparition de ce territoire.
Le Canada devient alors le centre de l’empire britannique. Les États-Unis considèrent que la colonisation et l’annexion de ces nouveaux territoires relèvent de leur «évidente destinée». Les scientifiques qui se font les défenseurs des théories de l’évolution sont confrontés aux partisans du créationnisme: l’apparition soudaine de ce nouveau monde semble être la preuve que la volonté de Dieu est à l’origine de toute chose. Et voilà que les hommes qui séjournent en Darwinie se mettent à avoir des songes pour le moins étranges: ils rêvent qu’ils sont soldats, qu’ils se réfugient dans des tranchées pour éviter les balles sifflant au-dessus de leurs têtes, qu’ils étouffent dans des nuages de gaz toxique…

Darwinia est un roman qui s’inscrit au registre de l’uchronie, un genre de fiction historique qui se demande: Que serait-il advenu si tel ou tel événement de notre passé avait été différent de ce que l’histoire nous enseigne? Les meilleurs passages du livre sont d’ailleurs ceux où l’auteur nous conduit à nous interroger sur ce que la découverte d’un nouveau continent aurait pu changer à l’histoire du 20e siècle.

Mais il fallait que Darwinia s’empêtre dans une confuse affaire de cataclysme intersidéral: l’apparition du nouveau territoire (et de tachs bleues sur Mars) est causée par le développement d’une sorte de virus au sein des archives de la matière galactique!!! Et malgré quelques bonnes pages, Darwinia est un roman décevant.

Éd. Denoël, coll. Lunes d’encre, 2000, 375 p.