Max Allan Collins : Les Meurtres du TItanic
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Max Allan Collins : Les Meurtres du TItanic

Cette collection, dont un des directeurs est le cinéaste Claude Chabrol, se consacre exclusivement à la forme la plus classique du roman policier, dans la pure tradition d’Agatha Christie. Ce genre, un peu vieillot, peut encore nous procurer de bien bons moments de lecture de divertissement, comme en fait foi ce petit livre.

Cette collection, dont un des directeurs est le cinéaste Claude Chabrol, se consacre exclusivement à la forme la plus classique du roman policier, dans la pure tradition d’Agatha Christie. Ce genre, un peu vieillot, peut encore nous procurer de bien bons moments de lecture de divertissement, comme en fait foi ce petit livre.

Son auteur, Max Allan Collins, un spécialiste du fait divers réel qui enquête, habituellement, sur de véritables énigmes non résolues, s’est laissé tenter par une rumeur qu’un informateur anonyme lui a soufflée au téléphone. D’ailleurs, le making of de ce roman, qui nous est narré dans le prologue, est aussi intrigant que le récit lui-même. Le mystérieux inconnu au bout du fil soutient donc qu’on aurait retrouvé, au fond d’un compartiment frigorifique, dans l’épave du Titanic, deux cadavres, vraisemblablement victimes de meurtre. Histoire de vérifier les choses, Collins entre en contact avec Virginia Futrelle Raymond, la fille d’un couple d’écrivains de romans policiers américains, Jacques et May Futrelle, qui furent de la seule traversée du transatlantique, et dont l’épouse fut une des survivantes. Virginia, âgée de près de 90 ans, réagit fortement à cette histoire de cadavres dans le placard du Titanic. Elle relate alors à Collins le récit que sa mère lui a fait, juste avant de mourir, relativement aux Meurtres du Titanic.

S’inspirant des informations privilégiées fournies par Virginia, Max Allan Collins, en compagnie d’une équipe de recherche qu’il ne se gêne pas, avec raison, de remercier, se lance dans le bateau et imagine les écrivains Jacques et May en enquêteurs bien spéciaux. Évidemment, la légende du Titanic est déjà très nourrie. Collins se prête élégamment au jeu de la reconstitution fidèle, et il redonne vie à cette galerie de personnages riches et célèbres. Et on se surprend, pour notre part, à jouer au détective privé. Et, bien sûr, on se trompe dans notre identification du coupable!

Loin de la critique sociale du roman noir, loin de la violence des thrillers, Les Meurtres du Titanic est un véritable roman de vacances, une évasion inoffensive. On peut taxer Collins d’opportunisme, et l’accuser de grapiller sa part du gâteau, à la suite de l’engouement que le film de James Cameron a suscité autour du célèbre naufrage. Mais pourquoi bouderait-on son plaisir? De plus, Collins nous donne le goût d’aller relire ce Jacques Futrelle, écrivain méconnu du début du siècle, créateur de la "Machine à penser", et qui est publié, en traduction française, dans cette même collection Mystère, chez Rivages.

Éd. Rivages-Mystère, 2000, 261 p.