William Olivier Desmond : L'Encombrant
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William Olivier Desmond : L’Encombrant

La très brève présentation de l’auteur, en quatrième de couverture, a de quoi piquer la curiosité. On y apprend que William Olivier Desmond, début de la soixantaine, a déjà enseigné la philosophie au Québec, et qu’il est, notamment, le traducteur de Stephen King. Si ce sont deux prétextes qui peuvent vous exciter, calmez-vous! L’Encombrant n’est ni de nature philosophique, ni d’allégeance québécoise. Et le genre est très éloigné de Stephen King. Qu’en est-il, alors?

La très brève présentation de l’auteur, en quatrième de couverture, a de quoi piquer la curiosité. On y apprend que William Olivier Desmond, début de la soixantaine, a déjà enseigné la philosophie au Québec, et qu’il est, notamment, le traducteur de Stephen King. Si ce sont deux prétextes qui peuvent vous exciter, calmez-vous! L’Encombrant n’est ni de nature philosophique, ni d’allégeance québécoise. Et le genre est très éloigné de Stephen King. Qu’en est-il, alors?

Le narrateur et personnage-pivot du roman, Éric Beaulieu, vient d’aborder la quarantaine. Derrière sa boutique de brocante, ce vieil éternel adolescent arrondit ses fins de mois en trafiquant du hasch à coups de deux cents kilos. Alors qu’il envisage d’aller planquer la drogue dans le garage de son père, il découvre ce dernier sans vie dans son appartement. C’est le début d’une série d’événements étranges qui perturberont la vie faussement calme de notre honnête criminel. Parce que ce brocanteur a de l’éthique. Même que c’est bien malgré lui qu’il assassine un complice dénué de tout sens moral.

C’est d’ailleurs ce cadavre, L’Encombrant. Peu habitué à disposer de corps morts, Beaulieu essaie tous les classiques: l’enterrer (mais il y renonce à cause des ampoules que lui cause sa pelle), le couler au fond d’une rivière (mais c’est plutôt lui qui manque de se noyer)… Il y parviendra finalement, mais cette réussite causera bien des dégâts.

Malgré son nom, William Olivier Desmond écrit en français. Même que c’est très franchouillard. L’essentiel de l’action se déroule à Paris, et Desmond écrit comme son personnage parle, dans une langue un peu argotique parsemée d’expressions de la rue. On serait donc parfois porté à croire que c’est Beaulieu lui-même, ce vieux jeune, qui nous relate son histoire. Sauf que ça ressemble davantage à la dérive de losers urbains qu’à un polar. La racaille d’un Vincent Ravalec, l’authenticité en moins. Les personnages sont désincarnés, transparents, presque platement caricaturaux. Comme si papy Desmond tentait de raconter les frasques de fiston. Comment dit-on? Relations dysfonctionnelles transgénérationnelles…

Éd. Seuil Policiers, 2000, 183 p.