Quel intérêt y a-t-il à réfléchir aux racines du christianisme alors qu’il est passé de mode dans nos sociétés? Luc Ferry, superstar agnostique de la philosophie française, se joint à Lucien Jerphagnon, chrétien spécialiste de la pensée antique et médiévale, pour expliquer comment une religion plutôt excentrique, scandaleuse selon les critères de l’antiquité, s’est imposée comme culte-norme, passant du statut de secte à celui de civilisation. Jerphagnon s’intéresse à la manière dont le christianisme a conquis Rome, Ferry, à ses racines grecques. Selon ce dernier, l’histoire de la philosophie dans sa quasi-totalité se résumerait à une tentative de reformulation du message chrétien, quitte à chercher le «salut» sans Dieu. Ferry soutient qu’à notre époque, plus individualiste et matérialiste que jamais, il est même souhaitable de prolonger cette récupération. Nous devons alors imaginer une «spiritualité laïque», une sagesse moderne qui nous permettrait d’entretenir un «amour du présent tel qu’il nous a été destiné». Éd. Grasset, 2009, 129 p.