Salon international du livre de Québec : Le Salon en six temps
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Salon international du livre de Québec : Le Salon en six temps

Pour influencer votre itinéraire lors de votre passage au Salon international du livre de Québec, on vous propose six auteurs québécois qui méritent le détour. Bonne lecture.

Samuel Archibald

Il qualifie lui-même son premier livre de cyclorama. Samuel Archibald aligne les histoires avec soin dans ce voyage épique où la ville d’Arvida, au Saguenay, devient le principal personnage. Dans ce décor, des marginaux viennent bouleverser le quotidien. On entre dans le folklore imagé qui a donné à maintes municipalités rurales québécoises leur personnalité propre. De l’horreur à la légende, l’auteur s’amuse à inventer à l’intérieur d’un cadre rigoureux, où le mythe n’est jamais trop loin de la réalité. C’est le plaisir de l’exagération parfois humoristique qui nourrit les anecdotes de ce conteur de talent. Archibald rend un hommage original à la ville et à ses habitants. Un ouvrage qui contribue à la mémoire collective de son coin de pays.
Arvida, éd. Le Quartanier, 2011, 334 p.

Jean-François Beauchemin

Jean-François Beauchemin a mis la mort en veilleuse pour se ressourcer dans le monde de l’enfance avec Le temps qui m’est donné. Le romancier aime aborder les grandes questions existentielles. Les futurs adultes qui animent ce récit portent un regard neuf sur l’âme humaine, qu’ils cherchent à définir et à comprendre en famille. C’est aussi la relation père-fils que Beauchemin décortique et analyse. Les expériences personnelles sont toujours au coeur de ses réflexions, comme dans Ceci est mon corps et son nouveau roman Le hasard et la volonté. Sa quête spirituelle est loin d’être terminée.
Le hasard et la volonté, éd. Québec Amérique, 2012, 176 p.

Jean Désy

Ce médecin de formation, qui a pratiqué au Nunavik et fréquenté les autochtones pendant plusieurs années, a pris goût à la nordicité québécoise au point de jumeler à ses tâches scientifiques une passion pour l’écriture. Ce "coureur du froid" cultive une vision holiste du monde et s’applique à faire la promotion d’une approche humaine de la science tout en critiquant la robotisation de nos comportements urbains. Dans cette anthologie intitulée Vivre ne suffit pas, on trouve 24 textes de l’écrivain humaniste et nomade qui tente, avec la poésie, d’élucider le mystère des grands espaces encore à l’état sauvage. Cette démarche personnelle, Jean Désy l’assume sans prétention; on est loin des fantasmes que cultivent certains amants bucoliques de la nature.

Autre ouvrage intéressant: La Baie-James des uns et des autres, coécrit avec le géologue François Huot (2009). Un portrait en mots et en images (du photographe Mathieu Dupuis) qui retrace l’histoire et la réalité autochtone de cette région du Bouclier canadien.
Vivre ne suffit pas, éd. XYZ, 2011, 144 p.

Stéphane Dompierre

Ce récipiendaire du Grand Prix de la relève littéraire Archambault en 2005 (avec Un petit pas pour l’homme) en est maintenant à son quatrième roman. Une forme de voyage initiatique teinté d’humour, une comédie à l’italienne campée en Toscane où l’érotisme s’expose sans gêne. Chroniqueur à ses heures (Elle Québec), Stéphane Dompierre porte toujours un regard cynique sur les torts et les travers qui nous conditionnent. Dans Stigmates et BBQ, il s’amuse avec une héroïne composée sur mesure, dont le quotidien est ponctué d’anecdotes truculentes et de rebondissements qui vont jusqu’aux miracles. Irrévérencieux et désopilant.
Stigmates et BBQ, éd. Québec Amérique, 2011, 219 p.

Pierre Nepveu

Qui de mieux qu’un poète pour signer la première biographie de Gaston Miron? Pierre Nepveu a porté un regard éclairant sur la vie du géant québécois de la poésie et déposé une brique qui résume en parallèle la situation sociale et politique de la province: la Grande Noirceur, la Révolution tranquille et les années 70, pendant lesquelles L’homme rapaillé a été édité. Un ouvrage emblématique dans la carrière du poète nationaliste qui, selon l’essayiste, marquera l’épilogue de la "poésie du pays". Nepveu y va aussi de quelques analyses pointues sur le travail de Miron, une tâche qui résulte de 10 années de recherche sur l’oeuvre du poète. Une référence.
Gaston Miron. La vie d’un homme, éd. Boréal, 2011, 840 p.

Alain Turgeon

La bohème d’Alain Turgeon se poursuit en France, où il habite depuis plusieurs années. Anamoureux préparturient (il est passé maître dans les néologismes) pourrait être perçu comme le témoignage du quotidien de l’auteur dans l’Hexagone. Un quotidien somme toute modeste, une vie au jour le jour qui met en relief les constats parfois désopilants d’un narrateur prénommé Alain qui s’adonne à l’écriture quand il a le temps. Selon Turgeon, "un extraordinaire quoique désastreux roman".
Anamoureux préparturient, éd. La Fosse aux ours, 2011, 192 p.

Salon international du livre de Québec
Jusqu’au 15 avril
Au Centre des congrès
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