Il y a quelques semaines, lorsque le projet de Charte des valeurs fut rendu public pour la première fois, on déplorait l’absence de contextualisation de la part du gouvernement face à un barrage médiatique quasi-unanime.
Rappel des faits : dans le Québec et le Canada actuels, la Charte des valeurs est un projet très controversé car il empiète significativement sur les libertés individuelles sans faire clairement la preuve d’un objectif prépondérant, sinon de plaire à une certaine majorité au Québec.
En effet, et il s’agit d’un élément souvent éclipsé des discussions, un sondage récent indiquait que 57% de la population québécoise était favorable à la Charte des valeurs (plus de 65% des francophones!). Si en soit, la Charte des valeurs, peut sembler un document risible et maladroit; à la lumière de son appui populaire, il serait inconvenable de la rejeter aussi cavalièrement.
Face à des éditoriaux vitrioliques, c’est le Devoir qui s’est efforcé de faire la démonstration du soutien populaire à cette mesure (ici, ici et là). Dans une série d’éditoriaux sur la laïcité, le Devoir résume comment et pourquoi le Québec se montre généralement sceptique face à la liberté religieuse et ouvert à l’énonciation de valeurs communes prescriptives, ie. plus fortes que la liberté individuelle.
Par ailleurs, plusieurs experts suggèrent que la Charte des valeurs, dans sa forme actuelle, serait partiellement inconstitutionnelle et se verrait donc invalidée par les tribunaux.
Confortés par l’état du droit, plusieurs commentateurs semblent ainsi envisager le Québec comment un adolescent délinquant dont les prétentions doivent se heurter à la raison : au Canada, la liberté religieuse est une valeur fondamentale et difficilement négociable, point final. Or, ce constat se heurte à la dictature de la majorité québécoise pour qui la liberté religieuse devrait être imminemment négociable.
En admettant que la majorité de nos élites aient raison — que la liberté religieuse soit effectivement plus importante que le projet de Charte des valeurs — comment devraient-elles faire valoir leur point ? Est-ce que le paternalisme sans concession est la manière la plus productive pour influencer la majorité? Vivement un autre sondage pour voir où l’on en est.
(1)
« la Charte des valeurs est un projet très controversé car il empiète significativement sur les libertés individuelles sans faire clairement la preuve d’un objectif prépondérant »
(a)
On peut bien dire ca, mais personne ne se demande si la proposition de Bouchard-Taylor dans leur rapport sur les agents de l’etat en etat d’autorite serait conforme a la charte canadienne …
Meme la proposition liberale ( projet de loi 94 2.0 ) passerait pas non plus la charte … si on se refere a la commission parlementaire sur le projet de loi 94.
(b)
La charte par contre a pas de probleme a l’existence d’ecole ou on endoctrine les enfants comme les ecoles juives assidiques endoctriner les enfants.
La charte canadienne quand c’est le temps de brimer la liberte de conscience des enfants et meme le droit a l’education pour des raison religieuse la dans ce la elle n’a pas de probleme.
Dans le fond qui veut d’une charte de meme ?
—-
(2)
Pour ceux qui me parle de droit essayer de m’expliquer juridiquement pourquoi en regard de l’article
« Chacun a les libertés fondamentales suivantes :
•
a) liberté de conscience et de religion;
•
b) liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication; »
La liberte d’expression religieuse des parents peut porter des atteintes importantes a la liberte de conscience des enfants ?
sont-ils des demi citoyens ? Avec des demi droits ?
A moins que la liberte de conscience ca soit moins important que la liberte d’expression religieuse ?
—–
(3)
Concernant les elites …
(a)
Je vais simplement dire que bien des juristes prennent le droit comme une religion et les textes juridiques comme des livres saints qu’on doit pas retoucher …
La societe evoluent, le droit et les juristes avec ….
On pourrait imaginer des juristes, des ministres de la justice … faire l’apologie d’un systeme de justice des annees 30 ou annees 20 alors que les femmes avaient pas le droit vote et etaient considere comme des citoyens avec des demi droit.
(b)
Qu’on fasse aussi attention aux juristes. On pourrait penser qu’ils font seulement dans l’argumentation, mais il y a aussi beaucoup d’argument d’autorite dans leur discussion.
Par exemple un jugement par tel juge qu’on a en estime va etre pris en plus haute estime qu’un autre …
l’appreciation des jugements se fait pas dans le vide.
Et je pense qu’on « challenge » pas assez les niaiseries des autres juristes ….
(c)
Un exemple de niaiserie ….
celui de la SAAQ et de l’avis de la commission des droits de la personne evoquait que le fait de ne pas savoir qu’on avait ete discrimine faisait en sorte que l’atteinte aux droits etait raisonnable.
i.e. une employee qui ne sait pas qu’elle a ete prefere a un homme … subit une atteinte raisonnable a ses droits ….
(d)
Pourquoi aucun juriste ou presque est sortie pour dire que c’est une connerie, a sa face meme, mais sur le fond ….
J’adore lire les populistes, il n’y a qu’avec eux que je deviens une élite…
« Nous » ne disons pas, non, « que la liberté religieuse [une pomme] soit effectivement plus importante que le projet de Charte des valeurs [une orange] », à part dans vos fantasmes et vos raccourcis. Ce que « nous » disons, c’est qu’il n’y a pas de hiérarchie dans les libertés.
Toute élite que « nous » sommes, « nous » devons convenir que « nous » sommes moins vite (et donc brillants) que le peuple. « Nous » avons dû attendre que le ministre publie son projet avant de « nous » faire une tête. Le bon peuple, lui, a répondu au sondage trois semaines avant ladite publication… C’est qu’il réfléchit vite, le peuple. Mal, mais vite.
Mes excuses pour ce commentaire sans doute « paternaliste » puisque n’allant pas dans votre sens…