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Fantasia 2009 : Un bâtard dans la ville

 

J'ignore si Eli Roth est arrivé ou non à Montréal, mais c'est ce soir, à 21 h 45, au Théâtre Hall, qu'il viendra présenter en primeur la nouvelle mouture d'Inglourious Basterds de Quentin Tarantino.

On raconte que les billets se sont vendus en 23 minutes, mais sait-on jamais, peut-être que des places se libéreront à la dernière minute. On raconte aussi que les partys en compagnie de Roth sont mémorables…

Au fait, j'oubliais : prière de laisser vos téléphones portables chez vous ou à la porte. Enfin, voici ce que j'écrivais sur Inglorious Basterds en mai dernier au Festival de Cannes :

Cannes 2009 : Porno casher

L'expression n'est pas la mienne, c'est celle lancée par Eli Roth, réalisateur de Cabin Fever et de Hostel, qui campe un soldat surnommé l'Ours juif dont la spécialité est d'abattre des nazis à coups de batte de base-ball, afin de résumer Inglourious Basterds de Quentin Tarantino. "En tant que juif, j'en rêvais!" s'est-il exclamé.

En Europe, durant la Seconde Guerre mondiale, le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt, hilarant) recrute huit soldats juifs afin qu'ils tuent des nazis et leur rapportent chacun 100 scalps. Une actrice allemande (Diane Kruger) les aidera à se rapprocher du Führer. Ses parents ayant été exécutés par les Allemands, Shosanna Dreyfuss (Mélanie Laurent, pimpante), propriétaire d'un cinéma à Paris, planifie une terrible vengeance lors de la première du film Pride of a Nation (réalisé par Roth) relatant les faits de guerre d'un soldat allemand (Daniel Brühl). Raine et ses "bâtards" s'inviteront à cette soirée.

Sanglant, pétaradant, extravagant, le Tarantino nouveau s'amuse à mélanger joyeusement les codes du film de guerre, du western spaghetti, du film de vengeance et d'horreur. L'ensemble dure 2 h 40, mais l'action est si dense, les personnages si savoureux, qu'on sent à peine le temps passer: "J'aime les films de genres et j'ai toujours aimé les films de guerre; je trouvais cool l'idée d'en faire un", a avoué Tarantino.

Nul doute, la conférence de presse la plus divertissante et la plus courue fut celle d'Inglorious Bastards. Tous s'étaient donné rendez-vous pour entendre les propos de Tarantino et voir Brad Pitt. Pourtant, la vraie star du film, ce n'est pas l'acteur américain, qui a répondu "merci beaucoup" lorsqu'on lui a demandé s'il avait appris l'allemand durant le tournage, mais bien l'acteur autrichien Christoph Waltz dans le rôle du vil colonel Hans Landa. À chaque apparition, Waltz vole le show par son talent et son charisme, de même que par sa maîtrise de plusieurs langues.

 "J'ai réalisé en écrivant ce personnage que je créais un génie linguistique, expliquait le réalisateur. J'avais besoin d'un acteur comme ça afin qu'il ne bute pas sur le texte. Je cherchais un acteur allemand, mais personne ne maîtrisait la poésie des langues. Si je ne l'avais pas trouvé, j'aurais publié le scénario. J'étais prêt à abandonner le projet."

Waltz s'est alors levé pour aller donner un gros bisou à Tarantino: "Vous voyez, c'est un gentil garçon, c'est juste qu'il est incompris!" a dit le cinéaste. "Quentin est un metteur en scène très précis, très pointu. Entre ses mains, on fait tout sans penser" a confié l'acteur.

Doté d'un impressionnant casting international, Inglourious Basterds fait fi de l'insupportable convention trop souvent rencontrée dans les films américains, c'est-à-dire, faire parler tous les personnages en anglais peu importe leur nationalité: "C'est audacieux, a dit Pitt. Ce qui m'intéressait, c'était le casting international: les Français jouent des Français, les Allemands, des Allemands… et un Canadien, un Britannique."

Le Canadien en question est Mike Myers, l'inoubliable Austin Powers: "Je suis un fan de Tarantino, je viens donc de réaliser mon plus grand rêve, raconte l'acteur. Mes parents sont nés en Angleterre et étaient membre de la RAF. À table, la Seconde Guerre mondiale était leur sujet de prédilection. Lorsqu'on m'a appelé pour incarner un général britannique, je me suis mis à giguer!"