BloguesMarie D. Martel

Lawrence Hill reçoit le prix Freedom to Read  2012


L’auteur canadien Lawrence Hill a reçu le prix Freedom to Read 2012, qui vise à sensibiliser les citoyens au sujet de la censure, pour The Book of
Negroes. L’été dernier, la couverture de ce livre avait été brûlée par un groupe hollandais en raison du mot « negro » dans le titre. Ce chef d’oeuvre a été traduit au Québec par les éditions de la Pleine Lune en 2011 sous le titre d’Aminata.

Lors de l’annonce le 22 février dernier, le président de l’Union des écrivains du Canada (Writers’ Union of Canada) a fait valoir que l’élégance de la réponse de Hill face à ce geste justifiait largement cet honneur :

Burning books is designed to intimidate people. It underestimates the intelligence of readers, stifles dialogue and insults those who cherish the freedom to read and write. The leaders of the Spanish Inquisition burned books. Nazis burned books.

[…]

Rather than flinching from a document that addresses the history of African people, Mr. Groenberg should put down their matches, respect freedom of speech, and enter into a civil conversation about slavery, freedom and contemporary language.

Pour la traduction :

Brûler les livres est conçu pour intimider les gens. Ce geste sous-estime l’intelligence des lecteurs, étouffe le dialogue et insulte ceux qui chérissent la liberté de lire et d’écrire. Les chefs de l’Inquisition espagnole ont brûlé des livres. Les Nazis ont brûlé des livres.

[…]

Plutôt que de s’agiter autour d’un document qui aborde l’histoire des peuples africains, Monsieur Groenberg devrait déposer ses allumettes, respecter la liberté d’expression, et s’engager dans une conversation civile sur l’esclavage, la liberté et le langage contemporain.

Hill a aussi fait valoir que le contexte du titre doit être pris en compte. Au-delà du titre, The Book of Negroe réfère à un document historique qui appartient aux archives anglaises et dans lequel ont été consigné les déplacements de milliers d’esclaves africains entre l’Angleterre, les États-Unis, le Canada et l’Afrique.

Le récit de l’esclave Aminata cumule de nombreuses critiques élogieuses ainsi que plusieurs prix.

À lire et à célébrer. La Semaine de la liberté d’expression se déroule du 26 février au 3 mars 2012.

| Source de l’image : PBS |