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Moisissures scolaires…

Plusieurs journalistes, chroniqueurs et éditorialistes traitent ce matin du cas particulier de la fermeture pour au moins jusqu’en 2013 de l’école Saint-Gérard (quartier Villeray à Montréal) en raison de la présence de moisissures. Marie-Andrée Chouinard, Nicolas Saillant, Vincent Marissal, Marc Allard et Sarah-Maude Lefebvre (ajout : Mise au point CSDM) abordent tous des aspects différents de la problématique à l’échelle de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) ou des écoles de la région de Québec et, à raison, certains ne sont pas tendre avec la façon dont le cas particulier de l’école de la CSDM a été géré :

« De deux choses l’une, ici: ou bien la Commission scolaire de Montréal savait que l’école Saint-Gérard, dans le quartier Villeray, était contaminée au point de menacer la santé des enfants et du personnel et elle a tardé à agir, ou bien elle n’avait pas conscience de la gravité de la situation. Dans les deux cas, la même question se pose: à quoi peuvent bien servir ces grosses structures que sont les commissions scolaires, avec leurs gros budgets, leurs nombreux départements, leurs professionnels, leurs cols bleus, leur mécanisme de surveillance, leur direction, si on doit attendre que des enfants multiplient les bronchites avant d’admettre que les grandes taches brunâtres au plafond des classes sont effectivement malsaines? » (V. Marissal)

Malgré ma préférence pour des écoles de plus en plus autonomes, je suis de ceux qui croient que la Présidente Diane De Courcy a tout de même fait preuve de transparence dans ses communications des derniers jours, qu’il faut s’en réjouir et qu’il convient de saluer les efforts de gestion crise de cette semaine. Mme De Courcy et la CSDM ont fait leur mea-culpa, ils ont donné plusieurs entrevues aux médias et rencontré les parents rapidement, après avoir décidé des mesures à prendre.

À court terme, les élèves et le personnel ont repris les classes à quelques coins de rue plus loin, au collège Ahuntsic qui semble avoir donné un gros coup de main à la communauté éducative qui tente de se remettre de cet épisode douloureux. Un copain qui enseigne dans cette école avait de bons mots à dire à sa première journée dans son nouvel environnement…

« Wow ! Très belle journée dans notre nouvelle « école ». Un très gros merci au personnel du Cégep Ahuntsic! Quel accueil! Les enfants…BRAVO!! (source) »

N’empêche, le mode de gestion actuel, très lourd, où les gens proches de l’action ont très peu de pouvoir continue de poser d’immenses problèmes au quotidien. Cette semaine, d’autres cas de conditions insoutenables pour l’enseignement dans des écoles circulaient sur Internet dont celui de l’école du Prof Masqué (je n’aime pas citer des pseudonymes, mais je connais l’identité de cet enseignant qui préfère qu’on l’appelle ainsi) qui rapporte des délais incroyables avant qu’une solution soit trouvée :

« Là où ça bloquait depuis quatre ans (vous avez bien lu: depuis quatre ans, il y a des problèmes de froid dans certains locaux), c’est à la commission scolaire. La situation était signalée, mais rien n’était fait. Ironiquement, ce matin, on crevait dans ma classe située en face des locaux frigorifiés et il a même fallu ouvrir les fenêtres tellement il faisait chaud… »

Dans un commentaire au bas de ce même billet, un autre enseignant rapporte que sa direction a dû menacer d’annoncer la fermeture de l’école pour que la C.S. bouge enfin.

S’il y a des raisons encore beaucoup plus évidentes de rendre à l’école son autonomie, force est d’admettre comme le mentionne Vincent Marissal que les événements de cette semaine, « donne[nt] des tonnes de munitions à ceux qui prônent la décentralisation des pouvoirs vers les écoles ».

N.B. Dans un des « cas » mentionnés à la fin de ce billet, je sais qu’il est question de la Commission scolaire des Affluents.

Mise à jour du 17 janvier : Point de vue convergent dans une lettre d’opinion publiée ce matin dans La Presse, « Des «pousseux» de crayons ».