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Casse-Noisette @ la Place des Arts – Féérie d’hiver

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Crédit photo: John Hall

C’était jeudi dernier la première du classique des fêtes montréalaises par excellence, le ballet Casse-Noisette, présenté comme à l’habitude à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts. Tapis rouge, couronnes lumineuses et flûtes effervescentes étaient donc de mises pour ce grand bal monté par les Grand Ballets canadiens pour une 50e fois cette année. Fidèles à leur réputation : c’était la grande classe.

Et on a pris place dans le grand théâtre bondé, en se faisant croire qu’on était des bourgeois de la Renaissance. En cette soirée de conte et de magie, l’occasion était parfaite pour entrainer à mes côtés mon accompagnateur de choix, celui qui ne mâche pas ses mots (quoiqu’il ait désormais toutes ses dents d’adulte) autant lorsque vient le temps de s’extasier que de démolir. Celui dont la pureté de l’émotion n’est atténuée par aucun filtre social, grâce à sa douce naïveté encore malgré tout préservée. Et j’ai nommé, mon petit ami Thomas, qui entamera ainsi son neuvième hiver.

Il avait aperçu le décor enneigé de loin et tout de suite il tira sur ma manche : – Regarde! Une projection tout en douceur où les petites lumières descendantes virevoltaient tels des flocons. Puis, les enfants apparaissent derrière, se lançant des balles de neiges. Thomas se retourne vers moi, il a les yeux grands, le sourire sur ses petites lèvres, je crois qu’il comprend un peu mieux ce qui l’attend maintenant.

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Crédit photo: John Hall

La scène du réveillon est magnifique. Une cinquantaine de danseurs sur scène qui miment des scénettes en se mélangeant entre eux, en flottant d’un côté à l’autre et on en a plein les yeux. Tout est dans le détail, dans la délicate théâtralité des gestes, des visages. L’oncle Drosselmeyer, parfaite bizarrerie dans ce décor bien mis, est simplement flamboyant : magie, acrobaties et il en remet avec ses inquiétantes poupées mécaniques.

Puis, la nuit s’enfonce, les invités se retirent et le bal prend fin. La petite Clara se réveille. Ça gratte entre les murs, sous le plancher: des souris! La bataille contre les soldats de plomb est grandiose. Le moment préféré de Thomas sans conteste, où la candeur du ballet rencontre la violence de la guerre. Une belle réussite.

Le deuxième acte est moins ludique, moins d’action, de rebondissements et avec la soirée qui s’étire, on perd un peu l’attention des plus petits. Point de vue technique, la présentation est irréprochable. Du ballet intégral classique, on part pour un tour du monde avec Clara devenue miniature. Danses espagnoles, arabes, chinoises et russes entre autres, représentant chacune une des friandises du Royaume des Délices dont le roi est un personnage fort, interprété avec justesse. Il a la médaille d’argent du palmarès de Thomas, juste derrière le puissant Roi des souris.

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Crédit photo: John Hall

Tout ça, ainsi qu’une finale blanche grandiose sur une partition magistrale de Tchaïkovski dont les airs ne cessent de nous remémorer des souvenirs de Noël. Le ballet vient définitivement de m’emporter. Chapeau une fois de plus.

Des représentations de jour et de soir ont lieu jusqu’au 30 décembre.