Liam Howlett : Musiques de chambre
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Liam Howlett : Musiques de chambre

The Dirtchamber Sessions Volume 1 est un projet bien particulier. Même s’il est précédé de «Prodigy Presents», ce n’est pas un nouveau disque du groupe britannique qui nous a donné Firestarter ou Smack My Bitch Up. Il ne s’agit pas non plus d’un album solo de Liam Howlett, leader de la formation, même s’il est le seul membre du groupe à être impliqué dans cette aventure. Ça se rapproche dangereusement d’un CD mixé, mais Howlett refuse le titre de D.J., même s’il y a quelques années, ses deux participations à un concours de D.J. pour une station radio de Londres lui ont valu la première et la troisième place.
«En fait, cette idée est venuE simplement d’une émission de radio que l’on m’a demandé de faire, en apportant mes disques favoris pour les mixer», dit Howlett de retour dans son studio londonien, après un court périple en Afrique du Sud, histoire de donner trois spectacles avec son groupe. «C’était très bizarre. Que des Blancs dans l’assistance. Honnêtement, je ne sais pas si j’y retournerai pour jouer un jour…»

Véritable histoire personnelle musicale, The Dirtchamber Sessions rassemble l’inusité du rock seventies (The Mexican de Babe Ruth), du rap old school (Ultramagntic MC’s, Time Zone, Public Enemy), de l’alternatif (Jane’s Addiction, The Beastie Boys), du punk (Sex Pistols), du techno (Chemical Brothers, Meat Beat Manisfesto, Fatboy Slim, Ciold Cut, etc.), et même l’inépuisable Barry White! «Tout le monde a donné son accord pour l’utilisation de ces extraits, dit Howlett, sauf les Beatles. Je voulais utiliser une partie de la chanson Sgt. Pepper Lonely Heart’s Club Band, ils n’ont jamais voulu me laisser les droits…» Qu’en est-il de la rumeur qui dit que McCartney est d’accord, et que Yoko Ono n’a pas voulu à cause de la controverse entourant votre chanson Smack My Bitch Up? «Faux», répond Howlett, d’une voix qui ne tolère aucun appel.

Mais comment fait-on pour obtenir ces droits, sans que cela soit trop onéreux? «Évidemment, les premières démarches sont faites par les gens de XL, le label pour lequel j’enregistre. Lorsque la réponse est négative ou que les gens demandent trop cher, j’interviens. C’est ce qui est arrivé avec la chanson New York des Sex Pistols. Au départ, leur maison d’édition ne voulait rien savoir. Puis, j’ai eu une petite conversation téléphonique avec Johnny Lydon, qui a bien aimé l’idée et qui a laissé aller les droits pour une somme assez modique. Même chose avec Jane’s Addiction. C’est grâce à un contact avec Perry Farrel que j’ai pu avoir l’autorisation d’utiliser Been Caught Stealing.»

Malgré cette longue liste, sachez que Maverick, label de Madonna qui avait acquis les droits sur les albums de Prodigy, a refusé de lancer ce disque sur le marché américain. «Ils considèrent qu’ils ne feront pas assez d’argent avec ce projet. Maverick est comme tous les autres labels: ils ne sont là que pour le fric. Ils me font chier.»

Maintenant que la très longue tournée de Prodigy est terminée et que The Dirtchamber Sessions est sur le marché, Liam Howlett est retourné à son studio, histoire de travailler sur le prochain disque de son groupe, qui devrait arriver sur nos tablettes, quelque part au milieu de l’an 2000 (mais avant, on aura droit au premier album solo de Maxim, MC de Prodigy). À quoi peut-on s’attendre? «Je te dirai deux choses: honnêtement, je ne sais pas encore; mais ce sera du Prodigy. Je ne crois pas être capable de faire autre chose!»

Prodigy Present
The Dirtchamber Sessions Volume I
(XL/Beggar’s Banquet/Sélect)