Musique

Retour de son : Compay Segundo

Le 1er avril, au Capitole
À 91 ans, Compay Segundo n’est certes plus le guitariste exceptionnel qu’il a été. Il ne tient pas parfaitement le rythme, y va de quelques fausses notes et la main ne suit pas toujours l’intention. Mais le public réuni au Capitole, de la prime adolescence au bientôt centenaire, n’en demandait pas tant. Et attention, il fait encore honneur à son armonico, la guitare à huit cordes de son invention et sa voix de basse fait merveille. L’instrumentation est minimale; guitare, contrebasse, percussion. Dans un pareil dépouillement, la qualité des musiciens, la justesse des voix et la cohésion de l’ensemble font foi de tout. Sur ce point, les muchachos du pépé sont irréprochables. Aucun morceau de bravoure, mais du jeu solide qui soutient les voix de Compay Segundo et de son acolyte et animateur de foule, voix magnifique de chaleur et de rythme. Pas de tempo endiablé, la chaleur de la musique latino, sans interruption. La foule enthousiaste a redemandé, mais en vain, le retour du héros. Dommage! On aurait pu continuer toute la nuit. (G.T.)

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Le 3ème Oil
Le 3 avril, à la Place Lebourgneuf
Avant même d’avoir mis les pieds dans la place Lebourgneuf, il était facile de prévoir que l’ambiance serait survoltée et le (jeune) public vendu d’avance. Les faits sont venus confirmer cette impression dès la première partie, alors que les trois groupes à l’affiche se sont retrouvés sur scène pour une finale endiablée. La table était alors mise pour le tchatcheur Boss One et sa bande du 3ème Oil. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les Marseillais arrivent sans mal, dès le départ, à chauffer encore plus cette salle à l’architecture peu accueillante. Et si on ne saisit pas toujours ses propos, Boss One profite de chaque pause pour rappeler au public l’ampleur du hip-hop à Québec et l’importance du soutien des fans. Après une telle soirée, Le 3ème Oil prouvait que ludique rime avec intelligence. (J.-F.D.)