Musique

Velvet : Il était une fois dans l’Ouest

À lire le dossier de presse de la formation Velvet, basée à Victoria, en Colombie-Britannique, il ne fait aucun doute qu’elle suscite un véritable engouement auprès de la presse et de l’industrie. Leur mélange de house, de funk, et de hip-hop assorti à la forte présence et à la voix très soul de son leader Ohani Kuba semble rallier à peu près tout le monde sur la côte Pacifique. Pourtant, Velvet n’a toujours pas de contrat de disques: pas pressés, les gars.

Mais le «magasinage» se poursuit. Au moment de l’entrevue, la bande de Kuba (qui se définit davantage comme un collectif que comme un groupe) était à Toronto pour y donner un showcase dans le cadre de l’événement «industriel» NXNE. Une foule remplie d’observateurs, de chasseurs de têtes, et de cravates, ça ne correspond pas vraiment à l’idée que l’on peut se faire de l’esprit qui doit se dégager d’un spectacle comme celui de Velvet, où le plaisir et le laisser-aller sont mis de l’avant. Non? «Tout le monde sera là: les journaux, les magazines et les compagnies de disques. Mais ça ne change rien à notre attitude sur scène; on s’affaire surtout à créer de bonnes vibrations entre les musiciens, et on ne pense pas à ces gens-là… De toute façon, en général, ils entrent dans notre trip, et s’ils ne réagissent pas, je n’en ai rien à foutre, vraiment! Et il y aura aussi du «vrai» monde qui viendront au show; c’est sur eux que l’on se concentrera. Parce que finalement, la hype, la pression de l’industrie, c’est de la bullshit! Ce qui compte à la fin, c’est la musique.»

Si Ohani Kuba semble garder la tête froide et avoir une confiance sans limites en son projet musical, c’est que Velvet a roulé amplement sa bosse avant d’en arriver là. Imaginez: durant quatre ans, ils ont joué pratiquement chaque semaine dans un club de Victoria! Ce genre de discipline permet nécessairement d’aquérir une cohésion musicale plus grande et développe inévitablement une solide personnalité sur scène, où ils sont entre huit et dix musiciens. Pas pour rien que l’improvisation (tant musicale qu’au niveau des paroles) fait partie intégrante de leurs concerts. «On s’inspire des vibes de la salle, explique Kuba. Parfois, quand j’improvise des paroles, je vais remarquer des gens dans la salle, et je vais m’en servir comme inspiration sans qu’ils sachent que je parle d’eux. Mais la raison principale pour laquelle on improvise, c’est qu’il nous faut de l’inattendu sinon on finit par s’emmerder. Et ça nous permet aussi d’aller plus loin musicalement, d’explorer de nouvelles avenues qu’on n’aurait pu trouver autrement que dans le jam improvisé.»

«Dans nos shows, termine Ohani, on n’impose rien aux gens. S’ils ont le goût de danser, c’est bon; sinon, c’est pas plus mal. L’idée, s’est d’installer une vibe, une atmosphère propice au laisser-aller, d’offrir aux gens un endroit confortable où ils pourront se sentir à l’aise et profiter du moment comme ils le sentent. Ceux qui sont sur le GHB, l’acide ou l’exstasy ne nous apprécieront peut-être pas, mais les fumeurs de ganja et les buveurs de Guiness aimeront beaucoup…»

Les 17 et 18 juin
Au Jello
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