Neurosis : Secret ultra-sec
Musique

Neurosis : Secret ultra-sec

«En plus d’être entendue, la bonne musique devrait toujours être vue. Parce que les secrets des étoiles se cachent à l’intérieur d’une zone grise. Écouter Neurosis, c’est voir de glorieuses nuances de couleurs, dans tous leurs contrastes (…)» Tiré de la biographie du groupe qu’on peut lire sur le site: www.neurosis.com

Ces quelques phrases décrivent bien l’univers particulier dans lequel évoluent les membres de la formation hardcore-punk, fondée en 1986, à San Francisco. Si, depuis, leur style musical a beaucoup changé, leurs idéaux sont restés les mêmes: composer une musique sans compromis, exigeant des six protagonistes – Dave Edwardson, basse, voix; Scott Kelly, guitare, voix, percussions; Noah Landis, claviers, arrangements électroniques; Jason Roeder, batterie, percussions; Steve Von Till, guitare, voix, percussions; et Pete Inc, effets visuels – de s’engager à fond dans la construction d’une oeuvre monumentale, introspective et théâtrale.

Deux mois après la sortie de leur cinquième disque intitulé Times of Grace (sans compter le e.p. Abberation, paru en 88; le 7-pouces Souls at Zero, paru en 90; et l’album Soul/Enemy, publié en 97, qui compile Souls at Zero ainsi que l’album Enemy of the Sun), Neurosis nous invite à pénétrer dans leur réalité.
«Habituellement, l’aspect visuel de notre musique prend forme au moment de la composition. Parfois, c’est une image qui sera à l’origine d’un accord de guitare ou d’un arrangement électronique, explique Scott Kelley, alors que le groupe se dirige vers Austin, Texas, première étape de leur tournée. On choisit un point de départ (une mélodie ou une image), et on y greffe plusieurs couches de musique. C’est un processus qui prend beaucoup de temps, car chaque membre du groupe doit s’entendre sur la pertinence de chacun des accords. Neurosis a toujours eu pour objectif de permettre à ses membres de s’exprimer pleinement, et, dans le cas de Times of Grace, nous avons eu besoin de neuf mois pour atteindre notre but», affirme Scott. Il avoue que ce n’est pas toujours facile, car, pour y arriver, les gars doivent fouiller au fond d’eux-mêmes et accepter de partager leurs pensées et leurs émotions les plus personnelles avec leur public. «Une fois qu’on a dévoilé tous nos secrets, n’importe qui peut les critiquer. C’est le plus difficile…»

Pour Scott, Times of Grace est une réussite particulière, parce qu’il est moins agressif que le précédent, Through Silver in Blood (1996). «Les éléments qui nous entouraient lors de la composition de Times of Grace: l’espace, le temps, notre disposition mentale, ont contribué à nous aider à laisser le passé derrière nous. Composer un album agressif comme Through Silver in Blood est bien plus facile que de composer des morceaux mélodiques; et on ne voulait pas que l’ambiance de Times of Grace repose sur la violence ou l’agressivité. Le moment était venu de montrer un autre aspect de la personnalité de Neurosis, de montrer l’autre côté de la médaille, en quelque sorte», de dire Scott. Afin de parvenir à cet «état de grâce», le groupe a demandé à Steve Albini (Nirvana, PJ Harvey, Page/Plant) se s’occuper de l’enregistrement. «On respecte énormément son travail, et on savait qu’avec lui aux commandes, la production serait excellente et le son précis. Mais il nous a apporté bien plus: il est parvenu à capter l’essence de Neurosis sur disque.»

Le 4 septembre
Au Medley
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